■ Pressions sur les prostituées en centre-ville.

Que ce soit dans le futur quartier des confluences ou
du côté de Perrache, un grand nombre de camionnettes ont déménagé en zones rurales, aux alentours de
Lyon. Mais après le harcèlement policier les prostituées
doivent maintenant faire face à des citoyens zélés, et
autres salauds soucieux de leur « qualité de vie » : une
dizaine de véhicules ont ainsi été incendiées depuis
janvier 2008.

■ Le 23 janvier, un squat abritant
une cinquantaine de roms est
expulsé quai Perrache.

Le 28 février, un nouveau squat est vidé à Oullins ; 5
personnes sont arrêtées par la Police Aux Frontières et
virées du territoire. Le premier avril les flics profitent d’un
incendie électrique pour mettre dehors une soixantaine
de roms, en pleine nuit, à Villeurbanne. Une tentative
de réoccupation échoue deux jours plus tard (nouvelle
expulsion, nouveaux contrôles). Pendant ce temps les
responsables municipaux et toute la clique des expulseurs dorment bien au chaud, et sans doute sur leurs
deux oreilles.

■ Depuis le début de l’année, des sans-
papiers continuent à être la cible de rafles…

Dans le métro, aux péages, dans les résidences étudiantes ou les foyers, à la préfecture, dans les mairies ou à
domicile… Les étrangers arrêtés à Lyon et aux alentours
se retrouvent de plus en plus souvent enfermés en région
parisienne ou dans le sud de la France. C’est que le
centre de rétention administrative de l’aéroport Saint-Exupéry est plein : politique du chiffre oblige... Sans
compter tous les migrant-es qui se retrouvent en taule
pour refus d’embarquement ou défaut de papier (c’est le
cas d’un lycéen du bahut Camille Claudel qui a ramassé
trois mois fermes début 2008).
Un élu communiste aura eu plus de chance : pour avoir
refusé de s’asseoir bien sagement tandis qu’on expulsait sur le vol qu’il empruntait, il a écopé mi janvier
d’une amende de 500 euros avec sursis (plus une côte
cassée lors de son interpellation par les flics de la PAF).
Deux mois plus tard une jeune femme accusée d’ « aide
au séjour irrégulier » pour avoir logé son compagnon
d’origine turque est acquittée. Elle avait tout de même
dû subir une garde à vue, évidemment humiliante,
avec menottes et tout le tremblement. Un flic lui avait
demandé lors de son audition : « pourquoi t’es pas plutôt
avec un français ? » (et pourquoi pas avec un connard
de condé pendant qu’on y est).

■ Le 19 janvier, 2000 personnes manifestent
devant le CRA de Lyon Saint-Exupéry.

Pour protester contre les expulsions et l’emprisonnement
des sans papiers. Dans la nuit un bâtiment de l’OMI
(instance qui gère en particulier l’exploitation
économique des étrangers en France et organise les
« retours volontaires » vers les pays d’origine) est
recouvert d’inscriptions dénonçant le « racisme d’état ».
Samedi 5 avril, nouvelle manifestation en centre-ville
cette fois.

■ À Paris, la chasse aux sans-papiers
a encore tué ce vendredi 4 avril 2008.

Baba Traoré se fait contrôler dans le RER à Joinville-le-Pont ; paniqué à la vue des flics de la BAC, il s’enfuit.
Plonge dans le cours d’eau voisin, à une température
de 6 degrés. Hydrocution. Noyade.