Ce 25 mai 2025, jour de fête des mères, sur la place Bellecour à Lyon, des centaines de voix se sont élevées dans les rues, unies dans une même marche de dignité. Ce n’était pas seulement une manifestation contre les violences policières et pénitentiaires. C’était un cortège de mémoire, de justice, de résistance. Un cri porté par les mères qui ont perdu un fils ou une fille, par celles et ceux dont les enfants ont été brisés par l’impunité d’un système.
Le choix de cette date n’était pas anodin. En ce jour dédié aux mères, ce sont elles qui ont été mises à l’honneur : les mères de Idir, Lamine, Adama, Sofiane et de bien d’autres, celles qui refusent l’oubli, qui réclament la vérité. Elles marchent aussi pour celles qu’on n’entend pas : les mères de prisonniers morts dans des conditions suspectes, qualifiées trop vite de « suicides ». Derrière les murs, la douleur se fait silence, mais la rue, elle, donne voix à l’indicible.
Aux côtés de ces mères endeuillées, les défenseurs de la cause palestinienne et kanake ont fait corps. Nombreux et déterminés ils ont appuyés ces luttes que l’État préfère fragmenter. Ces luttes de territoires synonymes de mémoire, de survie et d’identité souillées par des décisions imposées de Paris sans considération pour les peuples premiers.
Kanaky est en feu. Gaza est en ruines et à Lyon de nombreuses mères réclament justice. Mais en ce 25 mai, il n’y avait ni repli, ni colère désordonnée. Il y avait une paix déterminée, une convergence d’espoirs. Aucun heurt, aucun affrontement : seulement des pas, des chants, des pancartes.
Cette parole collective puissante pour un appel à la reconnaissance demeure l’affirmation qu’aucun combat n’est séparé. Tous tissés des mêmes fils, ceux du refus du silence, du racisme systémique, de la domination et du colonialisme persistant, ils ne sont plus qu’un cri qui résonne plus fort que jamais.
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