Ouvrir un lieu pour ouvrir des possibles

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Voir aussi :
- Occupation de l’ancien musée des télécoms à Lyon
- Récit de l’expulsion de l’ancien musée des télécoms à Lyon le 18 décembre 2007

Nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus supporter le contrôle omniprésent exercé sur nos vies, et la soumission aux lois de l’argent. La ville de Lyon devient un vaste magasin sous surveillance. Nos espaces de vies sont colonisés par la publicité, les caméras, les vigiles... Quant à la police, elle est partout : les patrouilles de milices et les contrôles humiliants se sont banalisés. Nos universités, nos lieux publics, nos rues, ne nous appartiennent plus : la ville devient un environnement hostile.

Face à cette situation invivable, certains ont décidé de reprendre l’initiative. L’occupation de l’ancien musée des télécommunications, ce mardi 18 décembre, a mis au jour l’existence d’une fraction de la jeunesse déterminée à agir, à résister. Cette occupation exceptionnelle a révélé par la pratique une puissante énergie collective. Pendant une journée, nous avons fait irruption au cœur de la ville et nous nous sommes approprié un lieu à la hauteur de nos désirs.

Cette offensive peut paraître dérisoire face au rouleau compresseur capitaliste, mais elle revêt toute l’urgence à agir et à nous organiser avec tous ceux et celles qui, comme nous, ressentent cette urgence. Les gens qui n’ont pas participé à cette action n’ont pas à se sentir extérieurs à la dynamique enclenchée, tant qu’ils sont animés par la même énergie de résistance.

Aussi courte fut-elle, l’occupation n’est pas un échec car pendant une journée, nous avons bien fait irruption au cœur de la ville et arraché le lieu que nous voulions. Et puis nous ne sommes pas naïfs : la réponse immédiate et violente de la police ne nous surprend plus. Chacun sait maintenant que dans la France de Sarkozy, où des centaines de personnes n’ont pas d’endroit où dormir, on préfère laisser vide un vaste lieu en parfait état. Que craignaient les autorités, pour nous chasser de cet endroit aussi violemment ? Exactement ce que nous voulions y faire : un lieu politique de rencontre, de vie, de créativité. Un lieu où la politique sort des cadres politiciens qui balisent notre « démocratie ».

La répression qu’a immédiatement subie l’occupation marque le surgissement dans la ville d’une force de résistance. L’occupation de mardi a été la réalisation en acte d’une sensibilité politique commune, d’un discours affiché publiquement par nos propres moyens, mais aussi la preuve que nous sommes nombreux à ne plus vouloir attendre. La rencontre a commencé, et elle a prouvé sa capacité à agir. Il nous appartient maintenant de poursuivre, avec tous ceux qui ont été sensibles à cette énergie.

Nous voulons un espace à la mesure de notre désir de vie collective, assez grand pour accueillir des assemblées publiques et des concerts. L’intervention de la police a trop rapidement interrompu la tentative de s’emparer ensemble d’un tel lieu, mais la nécessité et la volonté demeurent.

toutdevientpossible (Arobase) rebellyon.info

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  • Le 2 janvier 2008 à 20:09

    Nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus supporter le contrôle omniprésent exercé sur nos vies, et la soumission aux lois de l’argent. La ville de Lyon devient un vaste magasin sous surveillance. Nos espaces de vies sont colonisés par la publicité, les caméras, les vigiles... Quant à la police, elle est partout : les patrouilles de milices et les contrôles humiliants se sont banalisés. Nos universités, nos lieux publics, nos rues, ne nous appartiennent plus : la ville devient un environnement hostile.

    Si nombreu.. nous étions le lendemain de son éléction, si nombreu.. nous étions à dire sako fascho !!! moins nombreu. nous sommes prêt
    à perdre.. d’autres sur des barricades ont laissés leur vie.. y est-vous sincèrement prêt ? moi je me pose cette simple question.

  • Le 2 janvier 2008 à 19:53

    sur le larzac a été lancé une opération du type achat collectif... par ceux qui souhaitaient une autre perspective... cependant il est certain que laisser le terrain de la « ville » n’est pas vraiment un choix de citadin !
    mais un choix de paysan de bon sens qui connait le prix du terrain !!!
    nous avions bien compris d’ou venait cette initiative, que perso je salut,
    mais 68 a laissé la trace indélébile de meneurs qui aujourd’hui se la jouent dans un monde que nous ignorons, sans vouloir faire de l’âgisme,
    faudrait que la vielle garde... s’y mette.

    A bon entendeur salut !

  • Le 2 janvier 2008 à 19:34

    j’ai dans mon carnet un autre lieu ? pas garanti car ça date (mais j’ai d’autres choses à faire que d’aller vérifier) si intérêt passer par iala sujet toumaille, je ne sais si il s’agit de battre le fer encore chaud...

  • Le 28 décembre 2007 à 11:17

    incomprehensible
    20000 euro ?
    Mais qu est ce qui dit ?
    les paysans ?

    En bref, je vois que dès qu’il y a des agissements, de nombreux « donneur de leçon » apparaissent...

    Les flics aussi agissent

    mais quelles idées politique avez vous ?
    pourriez vous nous en parler ?
    Pour que nous sachions ce que vous voulez dans le futur ?

  • Le 27 décembre 2007 à 19:41, par b

    Oui vas emmerder les paysans...
    Vas donner des leçons à des gens qui galèrent pour vivre. Parce que pour toi 20000 euros c’est rien.

    C’est plutôt dans ton quartier, en ville, en banlieue, à la campagne, enfin partout, qu’il faut agir. Là où tu es, ou là ou tu veux vivre.

    En bref, je vois que dès qu’il y a des agissements, de nombreux « donneur de leçon » apparaissent...Mais je pense qu’on ne fera jamais rien avec ces gens-là... On plane ? Sûrement, peut-être, mais on rêve encore. On essaie.

  • Le 27 décembre 2007 à 19:39

    Explication rapide du bordel :

    Donc le projet a ete mis en place super vite la semaine derniere suite a l intervention repetee des keufs a la facs, avec les gens qu on a capte sur le mouvement etudiant. L idee c est d aller occuper un grand lieu en plein centre ville et tenter d y rester le plus longtemps possible. C est un projet politique (tenter de rassembler tous ceux qui s opposent à la democratie de sarkozy) auquel on aimerait que le maximum de gens puissent etre associees. Nous ne voulons pas faire le enieme squat identitaire mais construire de la solidarite concrete et politique entre des personnes vivants dans des univers differents.

    çai etonnants
    36 commentaires pour le premier article et deja 3 peut etre 4
    pour celui ci

  • Le 27 décembre 2007 à 17:41

    Ouais faut arrêter de mythifier le centre ville ! Je vous signale que vous pouvez à la place faire des actions en directions des habitant-es de banlieux... mais c’est peut-être bien plus compliqué...

  • Le 27 décembre 2007 à 10:29

    Pour vivre heureux vivons cachés...

    De nombreuses ruines vous attendent en Haute-Loire pour 20.000 euros t’as 1000 m2 de terrain, 4 murs et un vieux toit....

    Laissons la ville aux bourgeois !!!!!

  • Le 26 décembre 2007 à 21:12

    Une réponse (ou faut-il dire leçon) consternante de plus... Moraline quand tu nous tiens... Effectivement tu ne sais pas qui sont les gens qui ont réalisé cette action... Militant aguerri, résolu à agir, il est pour le moins étonnant que tu ne connaisses pas au moins une personne engagée dans la dite action... A moins que tu ne sois pas de lyon, et encore...A défaut d’avoir pu participer aux réunions ayant précédé l’action, dans lesquelles tu aurais pu faire valoir ton point de vue, ton expérience, tu commentes, tu professes avec des petits tirets, sans savoir...

    Bref nous ne planons pas... Bien au contraire dirai-je. Il n’était pour nous pas question, comme nous le faisons habituellement je précise, de rester caché les premiers jours. Cela a été longuement discuté. Il a été décidé de s’afficher dés notre entrée et ce pour plusieurs raisons, notamment l’impossibilité avérée de ne pas se faire repérer très rapidement par les flics ; très rapidement c’est-à-dire dans la journée. Dés lors autant frapper fort tout de suite en rassemblant le plus de monde possible.

    Nous sommes de plus en plus nombreux, cela peut paraitre étonnant pour qui semble retiré du milieu militant (...), mais il me semble que c’est un fait. Oui, oui, et je peux le constater quotidiennement. J’ajoute que des liens forts se sont créés depuis quelques mois autour de plusieurs lieux militants et suite aux divers « mouvements sociaux ». A suivre.

    Sinon je ne crois pas qu’un lieu pouvait plus faire chier les bourgeois ou la ville de Lyon que le musée des télécommunications... On a cherché, on n’a pas trouvé, vraiment.

    « La France de Sarkosy » c’est juste un mot. On sait bien que sans sarko ce serait pareil. Sauf que Sarko personnifie tout ce qu’on dégueule. C’est un nom qui mobilise, rien de plus.

    Pour finir, bien sur que nous aurions pu dormir dans ce musée ! Rien de plus simple. Et nous l’avons fait d’ailleurs. Le lieu où je vis est franchement moins bien. Ce lieu devait permettre de loger plusieurs personnes et bien sur devait être un lieu d’activités politiques. Quand à savoir combien de personnes présentes dorment réellement dehors... Il faudrait plutôt se demander combien d’entre elles sont dans l’incertitude quand à leur « logement » actuel, ou combien d’entre elles sont en galère et avaient envie de vivre dans ce musée... Parce qu’un certains nombres ne dorment pas dehors juste parcequ’ils ont des amis, militants, qui leur permettent d’être hébergés à droite à gauche : Squats en passe d’être expulsés, ou apparts aux tarifs rédhibitoires pour quelques-uns vivant en colocation etc. Il n’y avait dans tous les cas que des précaires, dans la même situation financière que bien des clochards pour une bonne partie, mais qui ne dorment pas dehors simplement parcequ’ils ont un « capital relationnel », édifié bien souvent dans le milieu militant, leur permettant de se démerder autrement. La solidarité politique fonctionne mon pote.

    Je dormais dehors quand j’étais seul. Je n’ai toujours pas un rond. Officiellement 0 euros par mois plus exactement, mais je me démerde grace aux potes. Et je suis de plus en plus enragé. C’est mon fond politique.

  • Le 24 décembre 2007 à 20:22, par Lolito

    Je ne sait pas exactement qui sont les gens qui ont fait cette actions, mais dans tous les cas, de l’extérieur, on à comme même l’impression que vous planez un peut.
    Je ne vais pas vous donnez des cours pour ouvrir un skwat, mais chez moi, les premier jour on ce fait discret, aprés on essaie d’organisé un repas apéro avec les gens de la rue pour qu’il vous soutiennent, on fait des travaux, et au bout de 15 jour, 3 semaine, on fait sont premier concert, j’ai jamais vus un skwat ouvert en plein jour par 80 personne ayant balancé l’info partout, c’est un peut n’importe quoi ; dommage, par ce qu’apparament tout le reste du travail avait été bien fait, mais, c’est la mise en place même qui na pas été trés bonne.

    Concernant cette article plus précisément :

    « Nous sommes de plus en plus nombreux » : A bon ? Si tu compte combien il y avait de militant à Lyon il y a 15ans et aujourd’hui, je ne serait pas si optimiste

    « les patrouilles de milices » : Vas faire un tour en Pologne par exemple et la bas tu verra des vrai milice privé, je ne sait pas ou tu vois des milices ??? nuance té propos comme même.

    « nous avons fait irruption au cœur de la ville » : mouai, vite fait le 2éme ou le 6éme la ça aurait plus fait chié les bourgeois que la rue Burdeau comme même.

    « dans la France de Sarkozy, où des centaines de personnes n’ont pas d’endroit où dormir, on préfère laisser vide un vaste lieu en parfait état » : Déjà, arrété de pernosifié le pouvoir comme ça, la plupart des Français sont d’acord avec cette politiques et on élus ce type, de plus, il a tt ces ministres et autres, ce n’est pas la France de Sarkozy, c’est LA FRANCE et une grande partie de ses habitant qui refuse les skwat, ne l’oublié pas ; d’autre part, sans travaux, il n’était pas trop possible de dormir dans ce musée, j’ai eut des cours de ping pong la bas, je connait un peut ; il y a plein d’appart libre a la X rousse donc, dite réelement que ce lieu était fait pour faire de l’activité pas pour y dormir, en plus combien des gens qui on participé a cette action dorme dehors ??? yen a t’il au moins 2 ??

    Bref, j’arréte la, mais sérieux, pensez à mesurez vos propos ça ne sert à rien de faire de grand discourt sans réel fond politiques, et dnas le : on ne peut plus attendre ; ouais Ok, mais vous aurriez mieux fait de le faire plus doucement, ça aurait été plus intelligent.

  • Le 23 décembre 2007 à 12:05, par Vincent bo

    Bonjour,

    Votre occupation du musée des télécoms à Lyon fait écho (les circonstances étant bien différentes par ailleurs) à ce que nous avons pu vivre ce printemps à Besançon, une ocupation hélas terminée au début de ce mois de décembre.

    Sur les 6 premiers mois du collectif d’occupation, vous pouvez consulter un récit à l’adresse :

    http://confluence-chantier.blogspot.com/2007/10/confluence-6-traverse.html

    Je me permets également de vous faire savoir la toute prochaine livraison de la revue Multitudes sur l’agir urbain (voir sommaire plus bas).

    Bonne continuation.

    Vincent bo
    pour Confluence 6

    **********

    N°31 Hiver 2008 (en librairies le 15 Janvier 2008) 12 Euros

    Multitudes 31
    une micropolitique de la ville : l’agir urbain

    http://multitudes.samizdat.net/

    EDITIONS AMSTERDAM

    EN TETE

    Judith Revel et Toni Negri : « Inventer le commun des hommes »

    MAJEURE

    UNE MICROPOLITIQUE DE LA VILLE : L’AGIR URBAIN

    Dossier coordonné par Anne Querrien, Doina Petrescu et Constantin Petcou

    La mise en réseau transforme l’activisme urbain contemporain en un mouvement critique intrinsèque, intérieur à la ville, elle-même une entité infinie dans sa transformation, dans ses relations. C’est une ville dont la complexité n’est plus contrôlable par des politiques et des stratégies centralisées, comme se l’imaginent les théories et les projets modernes. Parallèlement, l’accélération des diverses recompositions économiques globales produit un affaiblissement continu des sphères décisionnelles locales. La ville devient ainsi un « hors-lieu » avec de moins en moins de possibilités réelles de gouvernance ; les enjeux et les mécanismes du pouvoir opèrent maintenant à une autre échelle…
    Comment habiter et agir dans cette ville « déterritorialisée » ? Si « la
    prolifération de groupes déterritorialisés (…) a pour effet de créer de
    nouvelles solidarités », tel que l’affirme Arjun Appadurai, quelles formes ces solidarités prennent-elles ? Les articles proposés dans ce numéro témoignent d’une certaine possibilité critique qui se loge dans les solidarités spontanées du quotidien urbain.

    Ce dossier comprend deux entretiens, avec Toni Negri et Michel Agier, ainsi que des articles de Brian Holmes, Jochen Becker, Jesko Fazer et Mathias Heyden, Ashwin Desai, Tony Cruz, Pascal Nicolas-Le Strat, Constantin Petcou et Doina Petrescu, Anne Querrien.

    HOMMAGE A ANDRE GORZ

    Avec des textes de Yann Moulier Boutang, Alain Lipietz, Jean Zin et Frédéric Neyrat.

    MINEURE

    TEMPORALITES FEMINISTES

    Dossier coordonné par Elisabeth Lebovici et Giovanna Zapperi

    On constate actuellement une résurgence des problématiques féministes dans leurs relations avec l’art, avec la profusion de manifestations, expositions et publications à ce sujet qui ont eu lieu en 2007. Ces événements, qui se caractérisent souvent par la notion de « (re)découverte » du travail des artistes femmes, posent le problème des temporalités du féminisme. À partir d’une réflexion sur cette actualité, ce dossier interroge le féminisme comme stratégie artistique et comme outil critique.

    Ce dossier présente une contribution de l’artiste Andrea Geyer et des textes d’Elisabeth Lebovici, Geraldine Gourbe et Charlotte Prévost, et Giovanna Zapperi.

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