De nombreux événements organisés par le Génépi ont dans le passé été relayés sur Rebellyon. Quelle étrange conception de la politique amène-t-elle cette association à convier l’extrême-droite à une table ronde ? Et pourquoi la gauche institutionnelle elle aussi invitée, accepte-t-elle encore de débattre en dehors de tout cadre obligatoire avec le FN ? Ce dernier serait-il en train de devenir un parti respectable, y compris pour le PS, le PG, LO ou encore le PCF ?
Il n’y a pas si longtemps de cela, les formations de la gauche institutionnelle tenaient un certain cordon sanitaire dans tout rapport avec le FN. Si l’on devait avoir des contacts avec celui-ci, il fallait que cela soit dans le cadre d’une élection ou que l’on y soit bien obligé. Hélas, ce temps semble révolu, et ce notamment avec le débat organisé le jeudi 12 mai à l’Université Lumière Lyon 2 par l’association Génépi sur le thème de « la prison s’invite en politique ». Y sont conviés selon la plaquette des membres de nombreux partis tels que le PS, le PG, LO, l’UMP, le MPF et même le FN. Pourquoi va-t-on parler d’un sujet si grave tel que l’enfer carcéral avec ce FN qui n’a qu’un programme : dégager les immigrés et rétablir le franc … On connaît déjà suffisamment bien l’avis de l’extrême-droite sur le milieu carcéral, elle qui rétablirait immédiatement la peine de mort si elle le pouvait.
Il semblerait donc judicieux que l’on arrête de fricoter avec le FN. Marine Le Pen ne vaut pas mieux que son père, et les affaires telles que celles dites Gabriac ou Jean-Baptiste Cordier devraient peut-être rappeler à toutes-s que l’extrême-droite n’est et ne sera jamais un parti respectable. Dans une période où le racisme s’affiche de plus en plus comme une opinion courante, ce qui se ressent d’ailleurs dans les peines de prison prononcées, il est urgent de ne pas fournir d’occasion de banalisation du parti d’extrême-droite.
Enfin au-delà de la volonté d’organiser un débat qui ressemble à un plateau télé à la con, on peut se questionner sur la pertinence de questionner l’accès « à la politique » de la population carcérale quand celle-ci est de toute manière déniée de la plupart de ses droits d’association et d’expression. Mais cela n’intéresse apparemment pas « nos » partis politiques …
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