Que sont devenus les 9 millions de crédit impôt recherche à Bayer ?

1070 visites

Le Crédit Impôt Recherche à Bayer, ce serait 41.000 Euros par salarié en 2009...
- Ces 9 millions d’euros annuels, versés au Centre de Recherche ne développent ni les emplois, ni les activités, ni les investissements.
- Ces 9 Millions, c’est l’équivalent de deux ou trois bâtiments de recherches neufs. C’est aussi l’équivalent de 220 emplois temps pleins ! Que sont-ils devenus ? Le Centre de Recherches Bayer de La Dargoire (quartier de Rochecardon, Lyon 9e) les attend !

Christophe Malvezin, conseiller de Sarkozy pour les questions
d’agriculture, est invité, ce vendredi 9 avril, à visiter le Centre de Recherches lyonnais de
Bayer La Dargoire.
Avant les dossiers liés aux enjeux de l’agriculture et de l’environnement, le Crédit Impôt
Recherche (CIR) sera le premier sujet abordé... et l’on comprend que les 9 millions
d’euros annuel d’argent public, versés au Centre de recherche, puissent mériter une petite
visite d’un garant du denier public...

Un homme de Sarkozy à Lyon : on va lui expliquer des choses !

Tout d’abord, il faut bien considérer que cette invitation rentre dans le cadre d’une stratégie globale de
communication et de lobbying de Bayer CropScience auprès des plus hautes instances politiques nationales et
européennes. L’objectif de cette stratégie est double :

- 1- S’assurer la bienveillance du monde institutionnel pour des activités agronomiques de Bayer CropScience qui
se retrouvent bien souvent au cœur des questions environnementales et de santé soulevées à juste titre par les
citoyens.

- 2- S’assurer le financement de tout ou partie des activités de recherches par les contribuables, à travers le Crédit
Impôt Recherche.

En tant que citoyens, nous ne voulons pas manger n’importe quoi, ni porter atteinte à notre environnement

Sur les questions environnementales et de santé publique liées à nos activités agrochimiques, la CGT a toujours
prôné que le débat sociétal et démocratique devait l’emporter sur les pressions des intérêts industriels et
particuliers. La responsabilité citoyenne des salariés qui travaillent chez Bayer impose qu’ils sachent exactement
ce qu’ils produisent et mettent à la disposition des consommateurs.
En tant que salariés, nous ne sommes pas des ambassadeurs de stratégies industrielles et de réponses
agronomiques que nous n’avons pas décidées !

Or ces questions incontournables, d’appropriation sociétale des produits industriels liés à l’alimentation, excluent
d’office toute stratégie de pression et de lobbying, sous peine de fausser le débat démocratique qui doit reposer sur
des expertises scientifiques indépendantes et sur le bien commun.

Les mesures fiscales n’ont aucuns effets sur les activités et les emplois

La CGT Bayer CropScience qui se bat avec constance pour le développement des activités, des emplois et des
sites, a fait le point sur les mesures fiscales, afin d’évaluer leurs effets sur l’ancrage et de développement du
Centre de Recherches de Bayer Lyon-La Dargoire.
Le Crédit Impôt Recherche et la taxe professionnelle dont bénéficie le Centre de Recherche de Bayer à Lyon, ont-ils des conséquences en terme d’investissements productifs et d’emplois ?


Mesures fiscales :

Crédit impôt recherche au Centre de Recherches La Dargoire Bayer Lyon :
de 0.8 M d’€ en 2005 à 8,8 M d’€ en 2009
=> + 8 M d’€ sur 5 ans
(Sur l’effectif, cela fait une subvention de 41.000 € par an et par salarié !)

Crédit impôt recherche de l’UES Bayer CropScience (en France) :
de 0,8 M d’€ en 2005 à 21,6 M d’€ en 2009
=> + 20,8 M d’€ sur 5 ans

Taxe professionnelle du Centre de Recherches La Dargoire Bayer Lyon :
=> Depuis 2007, une réduction de 350.000 €

Effets sur les activités de Recherche à Lyon :

Effectifs au Centre de Recherches La Dargoire Bayer Lyon :
de 246 CDI en 2005 à 214 CDI en 2010
=> - 32 postes sur 5 ans

Investissements : 2974 K d’€ en 2005 à 1673 K d’€ en 2009
=> - 1301 K d’€

L’activité « santé des plantes », présentée comme « nouveau laboratoire », n’est constituée que de moyens humains et matériels
préexistants :
=> aucun emploi créé, aucun investissement en équipements et locaux.

Comme on peut facilement l’observer, les mesures fiscales et notamment le Crédit impôt recherche, n’ont absolument pas
contribué à développer des activités de recherches sur le Centre de Recherches Bayer de Lyon.

- Et la question de la compétitivité ?
Contrairement à ce qu’a pu annoncer le président du MEDEF Rhône-Alpes (Acteurs de l’économie mars 2010),
le Centre de Recherche de Lyon Dargoire était un outil à la fois compétent et compétitif avant le Crédit impôt
recherche et ses dernières évolutions législatives.
En effet, les coûts de recherche par chercheur étaient, depuis le rachat de Aventis CropScience par Bayer en 2003,
largement comparables à ceux du Centre de Recherches de Bayer à Monheim en Allemagne, voire moindres.
Les chiffres qui restent confidentiels, ont été largement analysés par les instances de représentation du personnel
de Bayer et ont fait l’objet d’expertises reconnues et acceptées par nos directions. C’est un fait.

- L’existence du Centre de Recherches dans la région est due à la mobilisation des salariés qui, depuis 2001, ont
lutté et luttent toujours avec détermination pour se faire entendre, démontrer leurs compétences, la compétitivité
de leur outil de travail et défendre leurs activités stratégiques, face à la volonté culturelle de Bayer de les
centraliser vers des sites allemands.
La lutte déterminée et médiatique des chercheurs qui ont été confrontés, en 2001, à un projet de fermeture de leur
site, avec transfert de toutes les activités à Frankfort, s’est traduite, par un engagement politique de Bayer auprès
des instances régionales et nationales, de maintenir des « activités significatives de recherche sur Lyon ».

- Ancrage territorial :
Depuis, les salariés du Centre de Recherches de La Dargoire Lyon et leurs représentants, n’ont eu de cesse, pour
les premiers, de démontrer leurs compétences et leur réactivité sur les enjeux agronomiques (la nouvelle activité
« santé des plantes », inaugurée cette année en présence de Gérard Collomb et aujourd’hui de Christophe Malvezin,
étant une des dernières réponses pertinentes) et, pour les seconds, de travailler constamment, et avec succès, à
l’implantation régionale à travers les opportunités des pôles de compétitivité et des clusters régionaux.
Ce sont les investissements de chacune et chacun qui ont ancré nos activités dans le tissus régional de recherche et
d’enseignement supérieur.
Là aussi, nul besoin du Crédit impôt recherche !

P.-S.

Stéphane Tourneux , coordonnateur CGT Bayer CropScience Lyon
courriel : stephane.tourneux (Arobase) bayercropscience.com


D’autes informations sur Bayer CropScience dans la deuxième partie de cet article de Rebellyon.

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info