Les Voix du nucléaire ne sont pas un mouvement citoyen
Contrairement à ce qu’annonce le groupe sur ses supports de communication, les Voix du nucléaire ont été créées et sont animées par des personnes ayant des liens d’intérêt très clairs avec l’industrie du nucléaire. Par exemple, la présidente Myrto Tripathiet et le vice président et trésorier Claude Jaouen ont été cadre chez AREVA, le responsable éditorial Florent Le Goux est ingénieur chez ORANO MINES, d’autres cadres sont ingénieur dans un institut financé par ORANO, EDF et TECHNIC ATOME ou encore conseiller auprès du gouvernement sur les questions liées au nucléaire…
Côté financements, le site web a le mérite d’être clair : « Même si on n’est pas autorisé à donner les noms, ces montants (110 000 €) nous ont été accordés par des entreprises affiliées à l’industrie nucléaire. »
Dès lors, les arguments défendus par l’organisation et la sincérité de son engagement doivent être mis en doute tout comme sa volonté de se présenter comme un mouvement citoyen indépendant. Mais qu’est-ce qu’on essaie de nous cacher ? Les voix du nucléaire sont en fait, très simplement, l’une des figures du puissant lobby du nucléaire français.
Le nucléaire n’est pas une solution écologique
EDF nous vante sa production d’« énergie décarbonée » alors que si l’on considère la filière dans son ensemble (extraction minière, production très énergivore, des combustibles, construction des centrales, production d’électricité, démantèlement des centrales anciennes, gestion des déchets nucléaires) l’industrie est très polluante. Malgré les slogans martelés depuis notre enfance, elle entraîne bien des émissions de CO 2 mais aussi des pollutions de tout ordre, à toutes les étapes.Loin de chez nous, au Niger, l’industrie nucléaire ravage de larges pans de territoire pour extraire le précieux minerai d’uranium (bonjour la soi-disant indépendance énergique de la France !). Plus près de chez nous, à Bure dans la Meuse, on veut construire un centre d’enfouissement de déchets nucléaires hautement radioactifs qui resteront dangereux pour les 100 000 années à venir. Quel
béton pourra assurer la sécurité des habitants pour une durée de 100 000 ans ?
Enfin, en cas d’accident nucléaire, les risques sont gigantesques. Les radiations qui ont suivi les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima produisent leurs effets jusqu’à aujourd’hui (larges territoires inhabitables, augmentation des cas de cancers,mutations génétiques…). Non, l’atome n’est décidément pas l’ami du vivant !
Le nucléaire empêche les peuples à choisir ce qu’ils veulent
La production d’énergie nucléaire implique une gouvernance centralisée, technocratique et opaque qui ne nous laisse aucune prise sur les choix politiques la concernant.
L’industrie nucléaire demande tellement de savoir-faire techniques et sophistiqués que sa réappropriation est impensable, au-delà des questions qui ne sont pour le moment pas résolu : que fait-on des déchets ?
Comment peut-on arrêter une centrale ?
Il existe d’autres voies
Nous refusons de devoir choisir entre les deux options que l’on nous vend comme étant les seules possibles : le nucléaire ou les pénuries. Nous ne voulons ni de la catastrophe climatique ni de la menace nucléaire. Nous pensons que nous pouvons imaginer la production et la distribution de l’énergie dans un tout autre cadre : la sortie de l’industrie énergétique par l’autonomisation et la décentralisation des moyens de production et des réseaux pour retrouver des technologies maîtrisables et réappropriables.
Il s’agit de mettre fin au modèle de société productiviste qui nous a mené à la catastrophe en cours !
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