Le Chili, berceau et cobaye du néolibéralisme depuis la dictature militaire de Pinochet (1973-1989), est devenu l’un des pays les plus inégalitaires au monde, avec des services publics (santé, éducation...) à deux vitesses dans une logique de rentabilité, produisant un Chili des riches et un Chili des pauvres. Depuis la crise du Covid-19, ces inégalités ne cessent de se creuser avec déjà 280 000 contaminé.e.s et près de 6000 décès (pour un pays de 18 millions d’habitants). Les chilien.ne.s, se retrouvant sans emploi ni aucune aide de l’État, connaissent une période de famine pour la première fois depuis la dictature, et n’ont d’autre choix que de se faire soigner dans des dispensaires publics débordés et manquant de moyens, face aux cliniques privées onéreuses, et inaccessibles à la majorité de la population.
Depuis fin mai, on assiste à une recrudescence de la pandémie et à un renforcement des mesures ultra-sécuritaires : couvre-feu, police et militaires armés dans les rues réprimant violemment les habitants qui organisent des soupes populaires entre voisins. Dans le sud du Chili, des mapuches (peuple originaire du Chili) ont entamé depuis plusieurs semaines une grève de la faim tandis que les chilien.ne.s reprennent les manifestations pour la démilitarisation de la région et la libération des prisonniers politiques mapuches, d’autant plus exposés au virus du fait de la surpopulation des prisons.
Le collectif « Lyon soutient le Chili », créé en soutien aux mouvements d’octobre dernier, et l’AFAL (Association France Amérique Latine), se mobilisent à nouveau pour inviter à un rassemblement ce dimanche 5 juillet, à 15h, devant le Palais de Justice du Vieux Lyon.
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