La manifestation quitte la place Bellecour pour la rue Edouard Herriot, laissant sur la place les centaines de personnes rassemblées en même temps pour Gaza. La manifestation, longue, est composée de cortèges d’école avec enseignants et parents d’élèves (FCPE notamment) mais aussi de nombreux cortège syndicaux (SNES, SUD, CNT ,etc) avec, au milieu, un cortège lycéen assez remuant. 4 000 manifestants selon la police, 8 000 selon les syndicats d’enseignants.
Le cortège remonte jusqu’à Cordeliers pour ensuite traverser le Rhône et remonter les quais en sens inverse en direction de la préfecture du Rhône, comme il se doit encadré par une force policière disproportionnée. A quelques rues de la préfecture, alors que la manifestation quitte les quais pour tourner vers la préfecture, le cortège lycéen continue son trajet sur les quais avec de nombreux appels incitant les autres manifestants à les suivre.
Les manifestants sont peu nombreux à suivre les lycéens, à l’exception de la batucada qui remonte les quais avec les lycéens. Passé la Guillotière le cortège accélère le pas et fait quelques centaines de mètres en courant, apprenant qu’une dizaine de BACeux les poursuit. De nombreux manifestants ont remonté leurs foulards ou mis des cagoules, le cortège étant déjà encadré de part et d’autre de membres de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), l’un au talkie, l’autre occupé à prendre des photos des manifestants. La manif traverse ensuite le Rhône sur le pont Galieni, d’autant plus rapidement que sont visibles sur le pont de l’Université de nombreux véhicule de police et de CRS qui traversent le Rhône pour rattraper la manif sauvage.
Après un petit cafouillage au bout du pont, la manifestation se dirige vers l’entrée du parking, travers la gare TCL au pas de charge pour atteindre les voies de la gare SNCF, suivie à ce niveau par de nombreux BACeux. Les policiers et les militaires qui patrouilles dans la gare encadrent eux aussi rapidement les manifestants. Ces derniers ont toutefois le temps de descendre sur les voies et de bloquer les rails.
Le temps de quelques slogans et d’un petit rappel sur les consignes de sécurité face à la police et en cas d’arrestation et les lycéens repartent le long des rails en direction du Rhône. Au passage sous la passerelle que constitue la gare proprement dite, l’ensemble des forces policières tentent brièvement de s’interposer et les CRS, qui ne s’étaient pour l’instant pas montrés, font irruption sur les quais. Petit coup de speed et le cortège repart de plus belle sur les rails.
Les lycéens bloquant les chemins de fer.
Mais les CRS commencent à charger à travers la gare (photos ci-dessus) et surtout repoussent les lycéens dans un angle sans issue de la gare. Les quelques dizaines de personnes se retrouvant de l’autre coté des CRS se retrouvent face à la police de la gare qui les repousse en sens inverse, insultant au passage les manifestants qui se retrouvent nez-à-nez avec un autre groupe de CRS et doivent quitter les lieux sous peine d’être arrêtés.
Les manifestants ayant fui la charge de la police sont sciemment repoussés vers une partie sans issue de la gare et se retrouvent coincés entre plusieurs groupe de CRS qui les empêchent de faire le moindre mouvement pendant plus d’une demi-heure.
Crise d’épilepsie gérée par les CRS et deux lycéens.
Un lycéen est arrêté par la police, arrestation motivé par un jet de pierre que pourtant personne n’a vu !
Jusqu’à 19h00, des manifestants resteront coincés dans ce recoin de la gare, faisant l’objet, un par un, d’un relevé d’identité (nom, adresse, le tout épelé) avec photo individuelle dos au mur. L’attente est longue. Deux filles qui refusent de se faire prendre en photo sont alors arrêtées.
Les policiers, prenant conscience de la présence de journalistes ainsi que de personnes faisant des photos derrière eux sont pris d’une envie de censure et intiment agressivement l’ordre de partir à ceux qui n’ont pas de carte de presse (y compris les gens prenant des photos pour Rebellyon, donc), n’hésitant pas à faire pression sur une personne en la menaçant de l’embarquer et de prendre son appareil si elle ne supprimait pas ses photos. Ils font aussi pression sur les journalistes « accrédités » qui ne peuvent donc pas non plus faire les photos qu’ils veulent. La police préférant avoir toute latitude, et pas de témoin, pour organiser son fichage politique...
Un témoignage de cette fin de manifestation, posté sur les forums de rebellyon.info
je reviens à peine de Perache où nous étions encerclés par les flics tout à l’heure. Je vais tenter de faire part du coté suréaliste et scandaleux de cet après midi bien qu’il fallait vraiment le voir pour le comprendre. Après avoir bloquer trés rapidement les voix des crs arrivent en nombre « restreint » ( une vingtaine ) il y a aussi des baceux et des rg. Ils commencent à nous courser sur les voix, on court à la base vers la Part Dieu mais très rapidement on décide de sortir, pensant trouver une issue on se retrouve entre un mur et une barrière encerclés par les flics ( à ce moment là il est 16h30 ) . Un lycéen ( il me semble )est interpellé ( jet de pierre soit disant ) une demi heure passe et des renforts arrivent. Ils sont à présent plus nombreux que nous ( on est 50 eux 60 ou 70 ). Et là on commence à comprendre qu’ils comptent pas nous laisser partir. Trop tard pour tenter une sortie en force. Ils commencent les contrôles. On veut pas surtout qu’on remarque rapidement qu’ils nous filment contre un mur. Ils ont contrôlé tous les garçons un à un, ceux qui résistent sont secoués. Si on refuse c’est 24 h de gardav est-on prévenu. ça dure une éternité on a froid. A la fin il reste qu’une quinzaine de meufs, on tente une sortie en force pour rejoindre les autres ( qui sont placés dans un autre cercle après leurs contrôles . Puis on y passe aussi. Tout le monde à pas eu la même chose alors je parle de mon cas : je sors ma pièce d’identité , le flic la filme ensuite il m’adosse au mur, je dois décliner mes nom prénom adresse date et lieu de naissance ( comme le flic n’est pas lettré je dois tout épelé). Ensuite un autre appelle le central pour vérifier si j’ai un casier , comme c’est pas le cas ça va. Puis au dernier moment il décide de fouiller mon sac je rechigne mais me fait malmener un peu. Il trouve rien qu’il lui plait pas et me laisse rejoindre le groupe. Ensuite deux autres filles camille et cloé refusent d’optempérer elles sont embarqués dans le fourgon , ça gueule . Encore 20 minutes passent il est 19h ça fait 2h30 que ça dure. Les lycéens gardent le morale ils font une chenille en gueulant des slogans grecs. puis elles sont relachées on peut enfin partir encercler par les flics.
Voilà suréaliste. Une action classique à laquelle j’ai souvent participer : mais j’ai jamais vu ça ! Je crois qu’il faut avouer que en chiraquie on voyait pas ça. Pour conclure je vois pas d’autre chose à dire que A BAS L’ETAT POLICIER. Mobilisons nous il faut être plus nombreux pour qu’ils ne puissent pas faire ce genre de coup de force.
Demain il serait cool d’être devant le commissariat pour la sortie du camarade qui est en gardav.
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