Le 22 février 2014 se tenait à Nantes une manifestation rassemblant plus de 50,000 personnes, réaffirmant cette détermination commune : que la ZAD sera le Vietnam des aménageurs de territoire. Une victoire pour le mouvement, et donc la nécessité pour le gouvernement de tenter de l’écraser.
La répression s’est faite en deux temps : le jour-même énormément de gens ont été blessés, trois personnes ont perdu un œil et une douzaine de personnes ont été arrêtées. Puis, fin mars, neuf personnes sont arrêtées et Enguerrand prend un an de prison ferme pour avoir utilisé un fumigène qu’il avait fabriqué.
Depuis, des personnes sont régulièrement arrêtées a posteriori. Chez elles au saut du lit, ou même dans la rue, pour être emmenées au commissariat de Nantes (quand bien même l’arrestation s’est faite dans une autre ville). Un contrôle routier ou un vol dans une librairie sont l’occasion pour la police de mettre la main sur les « émeutier.es » qu’ils recherchent (grâce au fichier des personnes recherchées FPR).
Des gens passent en comparution immédiate dans le silence médiatique le plus total, parfois sans même que leurs proches soient au courant. Les chefs d’inculpation utilisés sont : participation à attroupement armé, dégradation, possession de fumigènes, jet de projectiles... Le tout sur la base de photographies, plus ou moins floues, qui sont censées prouver la présence des accusés à Nantes le 22 février, et les fiches de renseignement de la DCRI. Valls a commandité une équipe d’enquêteurs dont le travail est d’observer les photos de la manif et de tenter de mettre un nom sur les gens qui y figurent.
La stratégie répressive utilisée ici consiste à instiller la peur et faire de cette journée victorieuse, où des tas de gens se sont retrouvés pour exprimer, de mille façons différentes une rage commune, un échec. Et surtout ne pas faire de campagne médiatique sur les arrestations, de peur de réveiller une quelconque solidarité. Ainsi, des personnes ayant voulu participer à un rassemblement devant le tribunal de Nantes sont accusées d’association de malfaiteurs en vue d’un rassemblement armé. Le geste est clair : réprimer dans le silence, faire planer la peur, et empêcher toute solidarité autour des inculpés.
Dans ce contexte, il est indispensable de montrer, par tous les moyens possibles, que les arrêtés ne sont pas seuls, et que la répression n’arrêtera pas le mouvement !
Des arrestations ayant eu lieu à Rennes, Nantes et Paris, nous en profitons pour rappeler quelques points, en cas d’arrestation à Lyon :
- Des photographies ne constituent pas une preuve irréfutable ! Même si on te présente des photos qui pourraient te ressembler, tout n’est pas perdu. Les photos et/ou vidéos sont souvent employées par les flics pour faire craquer les gens, et les faire avouer même des faits qu’ils n’ont parfois pas commis. A Lyon, le seul moment, à notre connaissance, où des photos ont été utilisées pour identifier des gens en comparution immédiate, c’était pendant les émeutes lycéennes du mouvement des retraites. Et encore, pas mal de juges restaient sceptiques quant à leur emploi. Bref, en garde-à-vue face à des photos, garder la tête froide. Parce que résister à la pression, c’est aussi se laisser le temps de construire une défense, plus tard avec un.e avocat.e.
- Demander un avocat de confiance (appeler la caisse pour avoir quelques noms) en garde-à-vue, ça permet de faire le point, relâcher la pression, et éviter de dire n’importe quoi. Ne pas oublier qu’en garde-à-vue, l’ADN est quasi systématiquement demandé. Il est là aussi possible de ne pas coopérer. C’est certes un délit mais qui ne mène en grande majorité qu’à des amendes ou du sursis. Ici, quelques conseils généraux sur la garde-à-vue : http://rebellyon.info/?Quelques-infos-pour-se-mettre-au-clair
- En cas d’arrestation, contacter des collectifs juridiques. Non seulement pour préparer ensemble une défense, trouver les bons avocats, et éventuellement trouver un appui financier. Mais aussi parce qu’il est vital pour le mouvement de connaître l’ampleur de la répression à laquelle il fait face, spécialement dans le silence entretenu par les autorités.
Pour en savoir plus : « La solidarité, une association de malfaiteurs ».
Sur les procès à venir :
Le contact de la legal team de la ZAD : 06.75.30.95.45.
Pour soutenir les incarcérés : CARILA, http://zad.nadir.org/spip.php?article2497
En cas d’arrestation sur Lyon : 06.43.08.50.32 ou caissedesolidarite@riseup.net
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