Retraites : le patronat doit passer à la caisse !

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Mais qui sont les idéologues ? Au total, les réformes de 1993 et 1994-1996, entraîneront mécaniquement une diminution de 20 points (de 78 % à 58 % du salaire moyen net) de la retraite moyenne des salariés du secteur privé, entre 1996 et 2030. Tous les effets de ces contre-réformes ne se sont donc pas encore fait sentir, loin de là.

Et re en 2010. C’est la classe politique, le patronat et les médias qui leur appartienne qui le disent. La réforme du financement des retraites est inéluctable. Seuls les gauchistes idéologues, refusent la réforme. Puisqu’on vous dit qu’il y a trop de retraités par rapport aux actifs !
Pourtant, ce n’est pas une question de droite ou de gauche. C’est une question de classe sociale. Et la question démographique est une question idéologique. Les scénarios proposés par le gouvernement sont unanimes : se sont les salariés qui doivent payer, et non le patronat.

Mais si on y regarde de plus près, les idéologues ne sont pas où l’on croit. Voyons ce qu’on nous propose.

1er scénario : Les salariés doivent cotiser plus longtemps. Ce qui veut dire travailler plus longtemps ou repousser l’âge légal de départ à la retraite. Or, vu le nombre de licenciements et le taux d’activité des plus des 50/59 ans (un des plus faible des pays riches : à 54 %)... Donc, c’est pas ça qui va régler le problème puisqu’on se fait virer avant. Notre retraite sera donc plus petite.
Et puis, on a pas envie de travailler plus longtemps alors qu’il y a plein de gens qui cherchent du boulot...

2e scénario : Augmenter la hauteur des cotisations salariales. Là encore, étant donné le nombre de chômeurs (près de 5 millions), ça paraît difficile Il est évident qui si ces 5 millions de chômeurs (partiels ou complets) avaient un emploi à plein temps et que des cotisations retraites étaient versées en conséquence, les finances des caisses de retraites s’en porteraient beaucoup mieux. Mais on connaît la politique de l’emploi...surtout en ce moment. Et puis nos salaires sont si misérables qu’on a pas envie de partager nos miettes. Donc, notre retraite sera plus petite.

3e scénario : la fameuse retraite à la suédoise.
Ce modèle est en train de faire des petits dans toute l’Union européenne. Non pas parce qu’il répond aux besoins des salariés ou des retraités mais parce qu’il répond parfaitement aux exigences du patronat.

Ce système resterait un système de retraite par répartition. Les cotisations d’aujourd’hui y assureraient toujours le paiement des retraites d’aujourd’hui. Il n’y aurait pas de passage par la case « épargne » mais tout serait calculé comme si tel était bien le cas. La logique de la retraite par répartition deviendrait une logique de retraite par capitalisation, selon la logique de la retraite par points, mais sans aucune concession. Chacun recevrait uniquement en fonction de ce qu’il aurait cotisé. La dimension solidaire de notre système de retraite disparaîtrait complètement.

Tant pis si vous avez eu une carrière difficile, si vous avez connu le chômage, si vous avez eu des difficultés à trouver un premier emploi un tant soit peu stable. Tant pis si votre employeur s’est débarrassé de vous dès que vous avez atteint l’âge de 50 ans : les périodes « non cotisées » ne seraient pas prises en compte pour le calcul de votre retraite, alors qu’aujourd’hui, elles peuvent être, sous certaines conditions, « validées » et compter dans le nombre de trimestres nécessaires à l’obtention d’une retraite à taux plein. La base de calcul de la retraite de chacun serait uniquement ce qu’il aurait cotisé.
Chacun pour sa gueule. Et comme dirait l’adage : « La théorie du mérite, théorie de ceux qui héritent ».
Donc ça veut dire une retraite minable pour ceux et celles qui auraient un temps soit peu galéré. C’est pas nouveau mais ça s’amplifierait.

Derrière tous ces scénarios qui auraient comme objectifs « pragmatiques » de rétablir les comptes de la sécu/retraite, un autre objectif se dessine. Car on a bien vu que les scénarios proposés par le patronat/gouvernement sont ou bidons ou inégalitaires.
D’ailleurs, l’Etat s’endette bien pour financer les banques de manière durable, on pourrait bien faire de même pour les caisses de retraites...

Son objectif principal (idéologique, lui), c’est de faire reculer suffisamment la retraite par répartition pour faire une place de choix aux fonds de pension et ne plus laisser à un financement socialisé tout un champ d’accumulation qu’il veut voir revenir au capital. Un marché très juteux qui comme les banques, permet de se gaver en frais de gestion divers et en dividendes pour les actionnaires. Sans compter le fait qu’une crise financière ravage en deux semaines l’épargne de toute une vie. Et sans compter aussi que les fonds de pensions investissent dans les entreprises en demandant des taux de profits à deux chiffres et donc, réduction des « coûts » donc licenciements. L’épargne retraite c’est bien, mais que pour les patrons.

Bon ben l’argent, on le trouve où ? A votre avis ?
Et qu’est ce qu’on fait pour le reprendre un tant soit peu ce qu’ils nous doivent ?
On leur faire la guerre sociale !!!
Et on s’organise dès maintenant, on fait passer le message aux collègues, aux copains copines. Et sans attendre que la CGT (notre mère à tous) nous fasse marcher dans la rue pour pas un copec. ("Ne vous inquiétez pas, nous on gère au ministère")

On leur fait une grève comme ils n’ont jamais vu.
Et le patronat passe à la caisse à la hauteur du déficit et en plus on baisse la retraite à 55 ans parce qu’on va pas travailler tout notre vie pour notre patron. Et s’il ne veut pas et bien on prend son entreprise et on la fait marcher pour nos besoins.

On met juste dans la caisse les bénefs des actionnaires chaque année (plus de 40 milliards d’euros en moyenne) et on zappe le bouquet fiscal et le tour est joué. Facile hein ?

Et la concurrence des entreprises françaises, vous y pensez ? On s’en fout, c’est pas notre affaire. Nous, on a pas de concurrents, juste des gens qu’on aime plus ou moins. A quand le salaire horaire d’1 euro pour maintenir la concurrence des entreprises ? A quand le retour à la journée de 12 heures ? Et puis si les entreprises s’écroulent sous la concurrence, nous on reprendra l’économie et on en fera une non concurrentielle. Et puis voilà.

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  • Le 21 février 2010 à 18:33, par david sainté

    Je suis peut etre pas très bien reveillé mais j’ai un peu de mal à comprendre le paragraphe d’intro :

    Mais qui sont les idéologues ? Au total, les réformes de 1993 et 1994-1996, entraîneront mécaniquement une diminution de 20 points (de 78 % à 58 % du salaire moyen net) de la retraite moyenne des salariés du secteur privé, entre 1996 et 2030. Tous les effets de ces contre-réformes ne se sont donc pas encore fait sentir, loin de là.

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