Roland Veuillet a entamé une grève de la faim : des nouvelles

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Création d’un comité de soutien : mercredi 10 janvier à 14 h au local de SOLIDAIRES au 10 rue du gazomètre - Lyon 3e (m° Guichard).

Déterminé à obtenir l’ouverture d’une enquête
administrative sur les sanctions dont il est victime, Roland Veuillet a donc
recours une nouvelle fois à une grève de la faim. Depuis
il campe dans sa voiture devant le tribunal administratif situé 184, rue
Duguesclin (Lyon 3e).


Roland Veuillet a entamé une grève de la faim dimanche 24 décembre. Depuis
il campe dans sa voiture devant le tribunal administratif situé 184, rue
Duguesclin (Lyon 3e). Déterminé à obtenir l’ouverture d’une enquête
administrative sur les sanctions dont il est victime, Roland Veuillet a donc
recours une nouvelle fois à une grève de la faim comme ce fut le cas en
octobre 2004 devant le ministère de l’Education Nationale.

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Sanctionné injustement, Roland Veuillet continue de payer pour son
engagement dans les grèves de surveillants pendant l’hiver 2003 et pour ses
diverses activités militantes. Ce combat, qu’il mène seul, concerne tous
ceux qui sont attachés au droit de grève et à la justice. Débuté quelques
semaines après que la grève des routiers en décembre 2002 ait été durement
réprimé (arrestations, retraits de permis), la grève des surveillants a été
entaché de nombreuses entraves au droit de grève.

Condamné pour l’exemple,
Roland Veuillet poursuit un combat qui peut avoir des répercussions
collectives : la suspension d’un professeur des écoles à Marseille, Erwan
Redon,
le 21 décembre participe de cette pénalisation de l’engagement dans
les luttes sociales.

Le courage dont fait preuve Roland Veuillet ne révèle rien d’autre que la
lâcheté d’une majorité qui s’endort et qui préfère baisser les yeux et
courber l’échine plutôt que de se battre pour ses droits. Roland Veuillet se
bat seul, pour tous.

Son combat est le nôtre.

Battiste Fanesi

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Lettre adressée à Jean Pierre CLOT, Président de la Cour Administrative d’Appel de Lyon, par Roland VEUILLET.

Monsieur Le Président.

Votre jugement du 7 novembre 2006 indique que : « les faits reprochés étaient de nature à justifier une sanction, ….que la sanction prononcée n’est pas disproportionnée aux faits reprochés ».

Cette conclusion appelle trois remarques simples :

- 1 ) Je suis tout d’abord surpris que vous puissiez considérer comme acquis les « faits reprochés », alors que vous n’avez nulle part vérifié qu’ils soient réels. Cette vérification était pourtant l’objet essentiel de mon recours auprès de votre tribunal, car dans cette affaire, je conteste entièrement la réalité de ces faits. En effet, je les considère comme étant le montage grotesque d’ une cabale construite pour cacher un acte de répression anti-syndicale.

Aussi pour ce faire, je vous avez transmis tous les documents qui démontent un à un chaque élément de cette grossière mascarade. C’est d’ailleurs lorsque le ministère de l’Education Nationale a refusé catégoriquement de diligenter une Enquête Administrative, que j’ai sollicité votre juridiction. Cette enquête s’imposait pourtant au regard des documents compromettants pour le proviseur Deharo et le recteur Marois (faux en écriture et usage de faux).

J’ajoute que lorsque ces mêmes documents ont été présentés au Conseil Supérieur de la Fonction Publique celui-ci a immédiatement demandé au ministère de l’Education Nationale d’annuler cette sanction, considérant que « les faits reprochés ne sont pas établis ».

- 2 ) Je suis également très étonné que vous puissiez écrire que la « sanction n’est pas disproportionnée ». Aussi, je souhaiterais que vous m’indiquiez par rapport à quoi vous établissez cette comparaison ? Car comme je vous l’ai dit lors de l’audience, depuis la guerre d’Algérie ( un contexte d’état d’urgence exceptionnel, et déjà ancien ), on ne trouve aucune sanction comparable dans la Fonction Publique

En effet, j’ai d’abord été suspendu de mes fonctions quatre mois. Or une telle procédure est très rarement utilisée et, jamais pour une période aussi longue, hormis pour les gens incarcérés (et encore pas toujours…). Cette suspension et sa longueur ne se justifiaient par aucun motif sérieux. Le but de cette manœuvre a donc été de me salir aux yeux de tous en me stigmatisant comme un personnage dangereux.

Ensuite j’ai été ensuite muté à 300 km de chez moi, loin de mes trois enfants encore jeunes. Là aussi, les rares cas de mutations d’offices existantes concernent des fonctionnaires ayant commis des actes qui relèvent du pénal et qui bizarrement « sont traités à l’interne ».

Rien de cela dans mon cas, Monsieur Clot . Rien de cela !

- 3 ) Mais puisque vous établissez des comparaisons et des proportions, il faut aller jusqu’au bout du raisonnement : Cette mutation arbitraire m’a coûté 40 000 Euros, depuis quatre ans, car elle m’impose 800 euros mensuels de frais supplémentaires (un logement secondaire à Lyon, des trajets hebdomadaires pour rejoindre les Miens à Nîmes etc…). Par comparaison sur un plan pénal, une amende de 40 000 Euros frappe des délits très graves.

En ce qui me concerne, je n’ai commis aucun délit, aucune « faute professionnelle ». J’ai simplement fait respecter le droit de grève, en m’opposant à l’ordre illégal du proviseur qui voulait faire remplacer les surveillants grévistes par des élèves.

Le bannissement n’existe plus depuis l’Antiquité, la proscription a disparu du Code pénal, mais cette mutation d’office en est une forme modernisée.

Je vous prie d’agréer Monsieur Le Président, l’expression de mes salutations distinguées.

Roland Veuillet, le 31 décembre 2006

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