Il y a 10 ans, l’ « affaire de Tarnac » défrayait notre actualité : une grosse offensive médiatico-policière contre « l’ultra-gauche », pilotée depuis les plus hautes instances de l’État. Affaire qui a tourné en relatif fiasco pour l’institution judiciaire comme pour le gouvernement de l’époque, notamment grâce à la constitution d’un vaste mouvement de soutien aux inculpé-es et à une stratégie de contre-attaque systématique sur le plan juridique et médiatique.
Pendant ces 10 années un cycle d’affrontements s’est rouvert au travers de la libération d’espaces (ZAD, maisons, quartiers, bois et jardins occupés) ou de l’expression de luttes autonomes, plus ou moins liées aux contextes de mouvements sociaux. Et l’arsenal policier et juridique s’est considérablement renforcé. Si on cherche aujourd’hui à interroger cette espèce de trajectoire contre-insurrectionnelle, ce n’est pas pour le plaisir de la généalogie ou par une passion à la fois morbide et critique qui magnifierait la toute puissance du système et l’impuissance des dominés. C’est parce que tout ce bazar pose des problèmes tactiques et stratégiques aux mouvements. Quels sont les nouveaux outils de surveillance et de répression auxquels on a eu affaire dans telle ou telle lutte, récemment, ailleurs en Europe, sous la forme d’une justice d’abattage ou d’une grosse affaire ? Qu’est ce que ça implique de détester la police, de ne plus y faire appel dans nos vies ? Pourquoi s’indigner d’une surveillance totalitaire à l’âge du profilage généralisé et de la géolocalisation permanente d’Amazon à Facebook ? Et puis comment rejoindre les gens qui sont sensibles à ces questions parce qu’ils croient en l’état de droit, en la démocratie ? Ces problèmes et ces enjeux doivent pouvoir être affrontés collectivement ; c’est tout le sens de cette invitation à trois soirées de discussion, organisées autour de trois séries de questions :
-* Qu’est ce qu’on a en face ? Antiterrorisme, justice administrative et notes blanches.
En présence de J.C BERLIOZ, membre du syndicat de la magistrature, de J.P. FOEGLE, chercheur au centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux, et Me CRUSOE, avocat au barreau de Paris et membre du syndicat des avocats de France.
Mercredi 21 Mars, 18h30 à la librairie la Gryphe, 5 rue Sébastien Gryphe, Lyon 7
-* Comment se défendre depuis les mouvements ? Comment penser la répression comme possibilité d’affirmation politique ?
En présence de Guillaume Guidon, auteur de la thèse De la défense révolutionnaire. Une lecture transversale des années 1970 italiennes à travers le prisme du Soccorso Rosso, et des membres du Forum Civique Européen.
Jeudi 22 Mars, 18h30 à l’Atelier des Canulards, 91 rue Montesquieu, Lyon 7
-* Abolir la police, se passer de justice : quelles pistes ?
En présence de camarades de la ZAD prenant part au cycle des Douze, processus de médiation des conflits sur zone.
Vendredi 23 Mars, 18h30 à L’amicale, 31 rue Sebastien Gryphe, Lyon 7
Suivi d’un bar de soutien.
Pour l’occasion une brochure a été écrite disponible ci-joint en format numérique, ou imprimée à la librairie La Gryphe.
Plus d’infos : caissedesolidarite@riseup.net
facealajustice.wordpress.com
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