Cela fait maintenant une quinzaine d’années que la vallée du Val de Suse lutte radicalement contre le projet pharaonique de la ligne à grande vitesse censée relier Lyon à Turin.
Si la résistance à l’envahisseur dure depuis si longtemps c’est que cette vallée s’est armée de conviction et de détermination, qui fut la clé des victoires. Stopper ce train est, pour tous ceux qui s’y implique, un enjeux vital.
Il ne s’agit pas simplement de critiquer l’impacte écologique que représenterait le passage du train dans la vallée. C’est également assumer de s’affronter à tous ceux qui auraient la prétention de gérer nos vies y compris par la guerre, sur notre territoire, au nom du Progrès de la Civilisation.Ces tentatives guerrières, nous les subissons chaque jours, sauf que parfois la machine s’enraye, lorsque que des personnes refusent et décident de s’organiser contre elles. Nous pouvons recroiser ces histoires autour de la lutte à Notre-Dame-des-Landes, qui s’oppose à la construction d’un immense aéroport international, dans les luttes anti-nucléaire ou encore concernant les problèmes que pose le gaz de schiste.
C’est ainsi que la vallée a su se doter d’une intelligence collective, avec un but commun. Tous les moyens sont bons pour empêcher les travaux. Les distinctions, si présente en France, entre jeunes et vieux, violents et pacifistes, homme et femme tendent à s’effacer. Les actions deviennent à l’image de la multitude qui compose cette lutte. Qu’il s’agisse de harcèlements quotidiens, blocages des flux routiers et autoroutiers, de pique nique dans les vignes occupées par la police, d’attaquer ces derniers ou encore de saboter des engins de construction.
Certaines dates clefs marquent des tournants dans la lutte. En 2005, ce sont 70 000 personnes qui arrivent à déloger toute une armée de flics qui occupaient un point stratégique dans la construction du chantier. Depuis le 27 juin 2011, le presidio (lieu de vie d’où s’organise la lutte implanté sur des zones stratégiques dans la construction de la ligne) de la Maddalena s’est fait expulser lors d’une attaque militaire violente. Ce fut un coup dur dans la lutte. Désormais les autorités ont érigé un fort autour de ce présidio, doté de hauts grillages et de barbelés. On croirait voir une base militaire occidentale en Afghanistan.
Dès lors, il faut opérer des changements afin de pouvoir perdurer. Il faut désormais réinventer des moyens forts, toujours plus habiles afin que les victoires et les vie puissent prendre le dessus.
Comment soutenir de manière pragmatique, ce qui se passe là-bas, mais du côté français ? Il y a un enjeu à ce que cette lutte traverse la frontière, que les vies se croisent, et que les victoires se partagent. Il existe des comités NOTAV en France, notamment en Savoie, et un tas de gens sont également attentifs à ce qu’il se passe dans la vallée. Désormais il est temps de rentrer dans la lutte pour que le Lyon-Turin ne voie jamais le jour, et que nous sachions que à partir de là, plus rien ne pourra s’opposer à nos désirs.
Vaincre le monstre qu’incarne le TAV, c’est s’assurer de résister, et donc de rester vivant. La lutte NOTAV, ouvre des perspectives d’organisation et de lutte, qui dépassent ce train, il est pour nous tous une fenêtre ouverte vers un devenir révolutionnaire.
Afin de papoter de ce qu’il se passe là-bas, de s’informer, et de boire un petit coup, une soirée de soutien est organisé le VENDREDI 3 FÉVRIER à l’ Atelier des Canulars, (91 rue montesquieu, dans le 7ème) à partir de 19h. Sur place vous trouverez un bar à cocktails, un infokiosk, de la zik, et une bonne ambiance.
A SARÀ DÜRA !
- Aperçu affiche No-Tav 3 février
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