Tous et toutes à Calais du 23 au 29 Juin - Camp No Border

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Du 23 au 29 juin à Calais se tiendra un camp pour la liberté de circulation pour tous et toutes et la fin des frontières et des contrôles migratoires.

Suite à la rencontre entre un militant du collectif No Border et des Lyonnais, à la Plume noire le 13 mai 2009, voici quelques éléments d’information pour le camp No Border.

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Plan de l’article :
- I - Appel pour un camp No Border à Calais
- II - Diaporama sur la situation des migrants
- III - Préparer le camp
- IV - Liens et contacts utiles
- V - Quelques vidéos sur la situation à Calais

I - Appel pour un camp No Border à Calais Discussions, actions, rencontres, meetings, manifestations, démonstrations (23-29 juin 2009)

Le camp No Border de Calais est un projet mené par des militants français et belges, et des groupes de soutien français en coopération avec le réseau No Borders britannique. Il vise à mettre en lumière la situation à Calais et dans le nord de la France, construire des liens avec les communautés de migrants, contribuer à développer les liens entre les groupes qui les soutiennent, et enfin défier les autorités sur le terrain pour protester contre la répression croissante contre les migrants et les militants de la région. Le camp revendique la liberté de circulation pour tous et toutes, la fin des frontières et des contrôles migratoires. Nous appelons à un mouvement radical contre les systèmes de contrôle qui nous divisent entre citoyens et non-citoyens, entre avec et sans papiers.

Pourquoi Calais ?

Nous avons choisi Calais pour deux raisons essentielles. C’est un lieu important dans l’histoire du développement des contrôles migratoires et depuis longtemps un goulet d’étranglement pour celles et ceux qui cherchent à se rendre en Grande-Bretagne. C’est surtout un lieu d’affrontement entre ceux qui veulent stopper toute migration vers l’Union Européenne et ceux qui luttent pour détruire les barrières entre les peuples, les frontières qui empêchent la liberté de circulation pour tous et toutes, et non pour quelques privilégiés.

Depuis le milieu des années 90, des dizaines de milliers de migrants ont vécu à Calais sans aucune ressource, contraints de dormir à la dure dans la “jungle” dans l’espoir de pouvoir un jour traverser la Manche vers l’Angleterre. En 1999 la Croix Rouge a ouvert un centre dans la ville voisine de Sangatte, mais celui-ci a dû fermer sous la pression conjuguée de la France et de la Grande-Bretagne. Depuis, une présence policière et une répression renforcées obligent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à errer dans la région de Calais et le long des côtes du Nord de la France, de la Belgique et des Pays-Bas. Ils et elles sont régulièrement brutaliséEs par la police, victimes de gaz lacrymogènes, battuEs, arrêtéEs et enferméEs régulièrement au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Coquelles. La police brûle régulièrement leurs abris et les maigres possessions qu’ils contiennent. Les groupes qui les soutiennent en leur fournissant des repas et de l’aide humanitaire subissent une répression croissante par la police et plusieurs militants ont été arrêtés ces derniers mois. Pendant ce temps, le ministre de l’immigration britannique Phil Woolas a appelé à la construction d’un centre de rétention permanent à l’intérieur du Port de Calais.

La partie la plus visible de l’iceberg

Calais n’est pourtant qu’une petite partie de l’ensemble des contrôles migratoires européens, une frontière interne majeure au sein du système hi-tech des frontières européennes. Depuis le début des années 2000, l’UE s’emploie à construire “l’Europe Forteresse” en externalisant ses frontières en Asie et en Afrique avec des patrouilles frontalières en Méditerranée, en Lybie et sur la côte Ouest de l’Afrique grâce à l’agence Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures), et via sa politique extérieure qui permet de payer des Etats, de l’Ukraine jusqu’au Maroc, pour effectuer à sa place le travail de prévention de l’immigration.

Les droits des migrants sont aussi ceux des travailleurs

A travers ce système de contrôle aux frontières, les autorités créent deux sortes de migrants : une minorité de migrants “qualifiés”, considérés comme “utiles” à l’état, et une majorité de travailleurs sans papiers, à laquelle aucun droit n’est garanti et qui se retrouve donc exploitée à loisir sur le marché du travail. C’est pourquoi notre combat pour la liberté de circulation est également un combat pour les droits de tous les travailleurs.

La solidaité transnationale marche !

Etablir des liens en travaillant ensemble nous permet d’échanger de l’information à un niveau transnational, et ainsi d’exploiter les failles et les fissures de cette “Europe Forteresse”. En novembre dernier, c’est en partie grâce à un effort de solidarité transnationale que la déportation organisée de réfugiés afghans de Calais à Kaboul a pu être empêchée.

Camper et Faire Campagne contre les Frontières

Ce camp s’inscrit dans la tradition des camps No Border organisés à travers le monde depuis les années 90. Comme le camp de Lesvos au mois d’août prochain, ce sera un espace pour partager des informations, des compétences et des expériences, un espace pour préparer et réaliser des actions contre le système des frontières qui nous divise tous et toutes. Depuis des siècles, les puissances impérialistes européennes exploitent la terre, les ressources et les populations de la majorité de la planète pour s’enrichir et devenir plus puissantes, semant sur leur passage la guerre, la destruction de l’environnement et des inégalités criantes. Tenter le voyage vers le Royaume Uni, c’est lutter contre cette injustice. La situation calaisienne est une conséquence de la politique d’immigration britannique et nous appelons les groupes, réseaux et individus à agir à travers la Manche pour participer au mouvement global de solidarité qui défend leur droit à la circulation à travers les frontières.

Egalité des droits pour touTEs !

Personne n’est illégal. Liberté de circulation et d’installation pour touTEs !

II - Diaporama sur la situation des migrants à Calais (cliquer sur l’image pour passer à la suivante)

III - Préparer le camp no Border

La Logistique :

Les besoins logistiques sont nombreux, le matériel et les bonnes volontés sont les bienvenues. Le camp a notamment besoin de :

- Groupes électrogènes.
- Cantines (deux se sont déjà engagées à venir).
- Des tentes de grandes tailles pour l’installation des espaces collectifs. (chapiteaux, marabous, yourtes, etc.)
- Du matériel informatique et des gens compétents pour le mettre en place afin d’installer une tente informatique / médias alternatisf.

contact : calais.logistics[at]gmail.com

Finances du camp :

Le camp a aussi besoin d’argent, les dons sont les bienvenus et doivent être envoyé à :


London No Borders, Co-operative Bank
IBAN : GB85CPBK08929965252615
BIC Code : CPBKGB22

Les dons serviront pour :
- Matériel électrique
- Provision d’eau
- Toilettes chimiques (en complément de toilettes sèches fabriquées sur place)
- Assurance si l’on obtient la permission légale de tenir le campement
- Location de tentes
- Factures téléphone et Internet
- Location d’un lieu en ville pour un point d’info
- Location d’un lieu pour l’équipe médicale / légale
- Achat de la bouffe, en large quantité, à l’avance ; on récupérera de l’argent à travers des dons dans le camp

Le terrain ? Plusieurs terrains ont été repérés par les militants locaux. Des négociations sont en cours avec la communauté d’agglomération pour l’obtention d’un terrain à proximité du centre-ville équipé eau/électricité et capable d’accueillir entre 2.000 et 3.000 personnes. Dans le cas où les négociations pour le terrain échoueraient un des terrains sera probablement squatté.

Le planning ? Sur l’ensemble de la semaine aucun planning précis n’est pour l’instant posé, en dehors du 27 Juin où une manifestation importante est prévue. Pour le reste les rendez-vous dépendrons des envies des participants, de leurs modes d’actions, de l’actualité. Débats, projections, aussi bien que manifestations et actions diverses sont bien sûr envisagées.

Un espace d’expression sera prévu avec des cartes du monde. Dans le camp il faudra que les migrants aient la parole, la possibilité d’écrire à leurs familles par courrier postal ou courriel, de laisser des témoignages sur différents supports.

Un espace d’infos juridiques et politiques.
Des infos sur la France, Calais, l’Angleterre.

Des débats sont envisagés, parmi les premières propositions :
- Comment vivre sans frontières
- Pillage des pays du sud
- Monde du travail et sans papiers, vivre illégal
- Racisme et manipulations politiques
- Le rôle des médias
- L’enferment, prisons pour étrangers, prisons pour tous
- Migrations sud/sud
- Les lois européennes mises au clair et comparaisons transnationales du
sort réservé aux migrants
- Militarisation du monde, raison des migrations

Médias alternatifs :

Le site No Border reste le premier outil d’information sur le camp, avec relais dans les médias alternatifs par la suite, avec notamment l’adaptation d’un site "indymedia.org" en site multilingue pour relayer l’information (Les motivés pour faire de la traduction seront les bienvenus sur le camp).
Une radio sera aussi mise en place sous forme de web-radio, peut-être émission 24h/24h pendant le camp. Des équipes photo & vidéo sont aussi en formation.

La volonté de faire un journal papier (quotidien ?) est aussi évoqué.

Les bonnes volontés et les compétences sont les bienvenues pour faire vivre l’information dans et hors du camp.

Médias traditionnels :

Il est évident que nous serons rapidement amenés à être en contact avec les médias. Des journalistes étaient d’ailleurs présents lors du premier meeting que nous avons eu.

Nous avons demandé un compte-rendu aux camarades anglais sur la façon dont le lien avec les médias avait été géré lors du campement de Gatwick.
Le groupe médias avait été contacté quelques six semaines avant le début du camp. Au campement de Gatwick, il y avait un n° de téléphone pour les contacts presse, ainsi qu’une tente réservée aux contacts médias ; la règle choisie était aussi « aucun média à l’intérieur du campement. »
Une formation pour gérer les médias, comment répondre aux questions manipulatoires avait été proposée. Il avait été noté qu’il faudra être vigilantEs quant aux intrusions de médias dans le campement, dans les réunions…

Pour le campement de Calais, les choses pourraient être différentes étant donné la médiatisation du sujet (cf. le succès du film "Welcome", qui décrit la situation à Calais…). Sans doute aussi y aura-t-il un traitement médiatique beaucoup plus hostile de la part des médias britanniques ?

Nous avions décidé de mettre en place une équipe médias lors de notre prochaine rencontre en mai. Il faut collectivement décider des messages, du discours porté par cette équipe. Cette équipe pourrait être composée de deux groupes, l’un gérant les médias britanniques, l’autre les médias français et belges.

Dans tous les cas, nous ne pourrons contrôler les distorsions opérées par les médias. Il faudra essayer de faire passer notre message No Border aussi clairement que possible. Le groupe britannique a déjà été formé, il a produit un article à destination du magazine Red Pepper. Le groupe français sera mis en place en mai.

Il est vraisemblable que les associations locales ainsi que leurs porte-paroles soient contactés par les médias qui les connaissent bien. Nous allons écrire aux associations pour leur dire comment nous souhaiterions qu’elles appréhendent leurs réponses aux médias quant au campement. Nous demanderons à ce qu’aucun détail matériel ne soit donné quant aux actions. Bien entendu, chacun-e sera libre d’exprimer ce qu’il ou elle pense du camp, évidemment nous espérons que cela sera plutôt positif, voire enthousiaste ! Nous espérons aussi que les assoces s’associeront et organiseront des ateliers au sein du campement, sur la situation sur le terrain, la solidarité à construire etc...

Bref, il reste donc à décider comment nous allons organiser l’équipe médias, quels seront celles et ceux qui seront mandatéEs pour parler aux médias. Sur le site web, il y aura des coordonnées pour les contacts médias. Une idée serait de contacter Atiq Rahimi (l’écrivain afghan lauréat du dernier Goncourt), et, plus important, de contacter d’autres migrants pour faire partie de ces contacts.

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IV - Plus d’info / Contacts :

- Le site du camp no border
- Le site no borders anglais
- contact : noborder-groupelocal-calais[at]hotmail.fr

- Le tract diffusé auprès des migrants de Calais aussi en arabe et en dari

Des sites sur la situation des migrants et les luttes dans le Nord :

- Dissidence Nordiste
- Here Today, gone tomorrow...
- Collectif C’sur (Collectif de soins d’urgence aux réfugiés
- Site de la Cimade
- Association SALAM
- Les Permanences d’Accès aux Soins de Santé (PASS)(A calais mais aussi partout en france)

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V - Vidéos

La vie des migrants à Calais (film en trois partie - 45mn - diffusé lors de la tournée de présentation du camp no border)

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Témoignages des 50 Afghans arrêtés à Calais en Novembre 2008

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Sans-Papiers : enquête de Saïd Bouamama

Le 31 mai 2009, au « Nouveau Siècle » de Lille, le sociologue Saïd Bouamama présente les données de son enquête sur le devenir des sans-papiers, les trajectoires des personnes ayant bénéficié d’une régularisation.

Organisé par le CSP 59, le Collectif Afrique et l’IDM, avec le soutien du Conseil Général.

Un rapport en trois parties extrêmement intéressant !

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5 Ans après la fermeture de Sangate...

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P.-S.

Pour les motivé-e-s, un autre camp No Border aura lieu cet été en Europe, à Lesvos en Grèce, du 25 au 31 aout 2009. Plus d’infos ici.
Contact : noborder.lesvos.2009[at]gmail.com

Un gros merci à Enous, pour son passage à la Plume noire et pour toutes les informations/vidéos/textes qu’il a pu nous passer sur le No Border de Calais.

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  • Le 1er juin 2009 à 17:26

    À l’occasion de la préparation d’un camp international « No Border » à Calais fin juin 2009, il a semblé intéressant de refaire circuler le texte de La Mouette enragée sur l’évolution de la gestion étatique des migrant-e-s du camp pour étranger-e-s de Sangatte jusqu’au centre de rétention administrative de Coquelles, initialement paru dans le bouquin collectif "Politiques migratoires. Grandes et petites manoeuvres" (éd. carobella, 2005) – suivi par un article précisant le contexte contemporain dans le Calaisis, publié en février 2009 dans "Courant Alternatif", la revue de l’Organisation Communiste Libertaire.

    Brochure à lire en ligne et/ou à télécharger en PDF :
    De Sangatte à Coquelles - Situation et interventions (1999-2004) suivi de Janvier 2009 : retour sur la situation des sans-papiers de Calais.

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