L’idéologie des transports n’est pas limitée aux bourgeois et aux technocrates de droite. La langue de bois et le foutage de gueule non plus. Dans une interview à La Voix des Allobroges, le conseiller régional Front de Gauche et cégétiste Antoine Fatiga revient sur l’opposition au Lyon-Turin en caricaturant systématiquement l’opposition au Lyon-Turin :
comme si elle n’était pas "démocratique" ;
comme si elle était le fait "d’éléments extérieurs" aux vallées concernées, alors que les habitant-e-s se battent depuis des années de manière relativement isolée ;
comme si l’un des principaux éléments de leur combat n’était pas une opposition à la globalisation des marchandises ;
"c’est un dossier complexe", laissez travailler les experts.
etc. etc. etc. Voir les nombreux articles sur le sujet publiés ici et ailleurs pour se faire une idée.
Cette interview prend apparemment place dans une contre-offensive médiatique des politiciens savoyards face à l’ampleur de la contestation du Lyon-Turin côté italien, Fatiga partage d’ailleurs la plupart des arguments de Louis Besson, président de la commission intergouvernementale du projet ferroviaire « Lyon - Turin », lui aussi interviewé cette semaine (c’est écologique, et de toute manière c’est vital, les éléments extérieurs, la démocratie, tout ça).
Comme quoi, on a beau être "de gauche", issu de la classe ouvrière, une fois élu, on devient un technocrate qui se fout de la gueule du monde et on défend ses intérêts. Le titre de l’interview donne en tout cas le ton :
« Le Lyon-Turin est un projet de société ». Là-dessus, tout le monde est d’accord.
Lire l’interview sur La Voix des Allobroges.
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