Une entrevue avec des salariés de la Direction Départementale du Travail

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13 étudiants ont rencontrés des salariés de la DDTEPF. Nous avons échangé pendant environ deux heures. Ils nous ont informé sur la volonté du gouvernement de casser le code du travail. Ils étaient aussi intéressés pour connaître et comprendre le mouvement étudiant -enthousiastes des modes d’actions qui s’y sont développés.

Au niveau du code du travail, le CDI reste la norme. Depuis 1973 le licenciement doit être notifié et motivé. A la suite la crise pétrolière, ont été mis en place les contrats aidés, et c’est aussi à cette période que l’intérim est légalisé.

Actuellement, il y a une volonté gouvernementale générale de modifier la norme. Sous une forme pratique c’est dire "regarder ce qu’est la réalité, on va légiférer en fonction". Les décentralisations, externalisations, et la sous traitance se multiplient. Pour les salariés de la DDTEPF, les contrats comme le CNE, et le CPE ne servent pas à créer de l’emploi, mais offrent seulement plus de souplesse aux patrons. Les embauches qu’il y a eu avec le CNE correspondent à ce qui aurait eu sans ce nouveau contrat.

Les inspecteurs de la direction départementale du travail sont juste là pour constater une infraction. Ce sont ensuite les tribunaux qui sanctionnent, mais ceux-ci ne suivent généralement pas, et la sanction -quand il y a- est très faible. Et les procureurs
ont maintenant pour objectif de pénaliser prioritairement les travailleurs clandestins.
Le plus souvent, les inspecteurs interviennent sur réclamation, mais la difficulté est dans le respect de l’anonymat du salarié qui a pu signaler un problème.

Pour 1 inspecteur et 2 contrôleurs, ceux-ci ont à charge 1.300 entreprises et donc à peu près 33.000 salariés. Par rapport à la moyenne européenne, il manque 700 postes en France.

Une réforme de leur statut est prévue, mais elle paraît très mal engagée. De plus, il se pose le problème induit par la LOLF (loi cadre exigeant une évaluation permettant de juger de la rentabilité d’un service) : comment évaluer les résultats d’un contrôleur ?

A la fin, la question de « comment lutter ensemble ? » était centrale. Plusieurs syndicalistes faisaient le parrallèle entre cette casse du code du travail et le taux faible de syndicalisation. Mais il faut aussi voir que la jeunesse d’aujourd’hui est déjà précaire avec un accès très difficile aux syndicats et souvent à dix milles lieues de leurs réalités.

Le 1er Mai est vu comme un moment important. Mobilisé reste le mot d’ordre !
Un rendez-vous est sûrement prévu pour après les vacances avec peut-être une rencontre sur l’université.

Nos réalités sont différentes mais notre combat est le même...

Commentaires :

Le syndrome de la porte fermée
Le directeur a fermé au public la DDTEPF à cause de notre venue : le personnel l’a découvert en même temps que nous ! Il semblerait que les RG avaient un contact direct avec le directeur de la DDT. Notre délégation de 13 étudiant-e-s représentatifs que d’eux-mêmes est donc restée 20 minutes dehors, le temps que la RG téléphone au dirlo et que 2 d’entre nous discutent avec ce dernier.

A retenir
Les RG (ou autres schtroumpfs) nous précèderont à chaque fois que l’on annonce quelque chose sur le net (action ou pas). Ce n’est sûrement pas pour rien que l’administration de Lyon 2 était fermée l’autre jour...

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