ET deux autres rendez-vous en janvier :
17 janvier : Manifestation nationale dans l’Education (lycées, IUT, universités)
29 janvier : Grève générale à l’appel de huit confédérations syndicales.
Petit tour d’Europe des luttes dans l’Education
Cela fera bientôt un mois que Alexis G. a été assassiné par les chiens de garde du gouvernement. Le mouvement contestataire grec n’est pas prêt de se taire, de plus en plus de travailleurs vont rejoindre le mouvement principalement étudiant. Des salariées d’une compagnie aérienne ont cessés le travail forçant les avions à rester au sol. Les services publics de transports se mobilisent paralysant ainsi la circulation. Les médecins et les enseignants rejoignent la lutte exigeant la démission de Kostas Karamanlis. Les étudiant envahissent les plateaux de télévision, occupent les bâtiments publics (mairies, écoles…). 600 établissements scolaires sont occupés, la plupart des universités fermées.
Dans tout l’Europe, l’éducation est attaquée de plein fouet par des réformes inacceptables. Aussi bien le primaire que le secondaire subissent de multiples transformations visant à détruire le service public (au profit d’intérêts privés).
En Italie, Berlusconi et son gouvernement ont décidé de réduire le budget de l’éducation par le biais du décret Gelmini (ministre de l’éducation) et de la loi dite « 133 ». Ces réformes de l’enseignement secondaire et supérieur empêchent une éducation accessible à tous par des restrictions de crédits. Ce processus accélère la privation de l’Université. Cela entraînera une baisse des effectifs de 7%. 87 000 postes d’enseignants disparaîtront d’ici quatre ans. Toutes ces manoeuvres permettront à l’Etat de réaliser 7,8 milliards d’euros d’économie (qui seront réinvestis dans la police et l’armée), notamment en instaurant un enseignement limité dans le primaire.
Durant les mois d’octobre et novembre, soutenus par leurs professeurs, plus de 2 millions de personnes ont défilé dans les rues de Naples à Milan. Plusieurs dizaines d’universités et de lycées ont été occupées. Le mouvement a été suivi par une répression féroce des forces de l’ordre. Mais aussi par des groupes fascistes (de plus en plus visibles) qui n’ont pas hésité à attaquer la foule lors d’une manifestation à Rome.
De l’autre côté du Rhin, c’est plus de 80 000 personnes qui se sont opposées au gouvernement qui préfère accorder son soutien aux entreprises financières en difficulté, plutôt qu’aux écoles. Comme en France, les moyens pour le système éducatif sont de plus en plus restreints, les classes surchargées !!
Les étudiants comme leurs professeurs réclament davantage de moyens pour l’Ecole, la diminution du nombre d’élèves par classe et la fin de la « pression par les notes ». Tous ces facteurs perpétuent les inégalités sociales, notamment avec la coexistence de cycles courts et longs dans le secondaire, où les élèves doivent choisir très tôt (dès 10 ans) entre une filière pro ou générale. Ces grèves ont été parmi les plus importantes de ces dernières années. Dans plus de 40 villes d’Allemagne une grande partie des écoles étaient fermées.
Outre atlantique des grèves surgissent dans l’Universitée de New School à New York occupée depuis le 9 novembre. Cette réappropriation répond à la corporisation de l’université et l’appauvrissement de l’enseignement en général. Les chercheurs et professeurs de diverses universités se mobilisent, pour garder leur droit à la couverture médicale et l’augmentation de leurs bourses actuellement menacées.
En France les entreprises ont de plus en plus souvent recours aux étudiants stagiaires, corvéables à merci !!! Les faibles allocations de bourses universitaires se voient réduites et difficilement accessible.
Face à toutes ces attaques libérales, il ne faut plus hésiter à troubler l’ordre public (depuis trop longtemps respecté) et créer de nouvelles alternatives (groupes, collectifs, organisations politiques, actions individuelles…) en réinvestissant nos vies, nos lieux, nos universités, nos écoles,… Se donner les moyens politiques de connaître et maîtriser nos conditions d’existence, en ne subissant plus la terreur d’Etat ! C’est un mouvement contestataire d’ampleur qu’il nous faut mener ensemble contre ce capitalisme incisif. De part et d’autre du monde les luttes s’organisent pour contrer ces logiques d’exploitation et de domination. Le système ne crèvera pas tout seul aidons-le ! !
Agissons ici et maintenant !!
UNION, ACTION, AUTOGESTION !!
Une réforme après l’autre,
contre quoi nous battons nous ?
Alors que les luttes dans l’éducations (lycéens mais aussi étudiants, profs ...) se succèdent les unes après les autres ces dernières années, l’école est toujours plus inégalitaire, toujours plus soumise aux lois du marchés. Que la réforme en cours passe ou non, la suivante mettra à nouveau à mal un système éducatif qui est pourtant déjà inacceptabe en l’état : l’ascenseur social y est un mythe forgé par les gouvernants pour nous faire oublier que l’école perpétue les inégalités sociales, transforme les fils d’ouvrier en ouvriers, les fils de riches en riches à leur tour, transforme une classe d’age en main d’oeuvre soumise et corvéable à merci.
Car l’école n’est après tout que l’expression de la société qui la construit et la notre est profondément autoritaire, inégalitaire et inhumaine. S’il faut se battre pour l’école, battons nous pour construire la notre, lycéens et profs, ensemble, autogéré et émancipatrice. Et s’il faut s’attaquer à l’école c’est à la société qui la produit qu’il faut aussi s’attaquer : celle des gouvernants qui décident dans notre dos, celles des actionnaires qui profitent de notre travail, celles des capitalistes qui s’enrichissent quand la crise nous touche chaque jours un peu plus.
Il est temps de reprendre nos vies en main, d’occuper la rue pour occuper l’espace social, d’occuper les lycées et les universités pour y mettre en place d’autres modes de fonctionnements, des espaces de vie collectives et parfois festives, des alternatives à leur société inhumaine.
Leur société est malade,
achevons-la !
version téléchargeable :
A lire sur rebellyon.info :
Quelques conseils en manifestation pour faire face à la répression
Chronologie et rendez-vous des mouvements dans l’éducation
Récit en photos de la manifestation et des affrontements du jeudi 18 décembre.
Le 16 décembre, pendant que vous bossez,
vos enfants se font matraquer… et les journalistes se font censurer.
Photo de la manifestation du 18 décembre, récit en photo
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