200 personnes étaient présentes au début de l’assemblée générale. Assez encourageant d’avoir autant de personnes prêtes à pousser la perspective de la grève générale.
Mais c’était sans compter l’obsession quasi maladive des groupes de communistes autoritaires présents dans l’assemblée. Leur seul but : faire passer leur ligne politique
Passons sur les interminables donneurs de leçons qui nous font et refont à chaque fois l’histoire de l’économie capitaliste. Passons les nombreuses interventions des « éducateurs » de « la masse », aussi longues qu’inutiles, qui nous font, à chaque fois perdre du temps.
Et le temps, est le maître mot d’une assemblée générale. Au delà de deux à trois heures, plus personne n’est là.
Consensus contre ligne politique.
Une première motion avait été proposée par la commission de préparation de l’AG. Motion qui certes n’était pas parfaite mais qui pouvait très bien être adoptée, cernant les principales orientations que pouvaient se donner l’assemblée générale. On aurait pu passer très vite sur cela pour nous concentrer enfin sur ce qui paraissait être l’objet central de l’AG : élargir le mouvement, établir un plan d’actions convergentes.
Mais le CCIT (communistes trotskystes) et le FSE (syndicat d’étudiants regroupant tout ce que la planète connaît de groupuscule communistes autoritiaires) ont choisi de chipoter.
Dans leur vision bien idéaliste du mouvement social et d’éducation des « masses », la ligne politique primait sur l’union par la pratique.
Leur ligne était « front uni des organisations ouvrières », « appel aux direction syndicales pour qu’ils appellent à la grève générale ». Etre ou ne pas être derrière la ligne politique, telle est la question.
Alors que l’orientation aurait pu être pliée eu deux minutes (et qui n’était pas l’essentiel) elle a bouffé toute l’assemblée générale.
Ainsi la logique des organisations a primé sur la logique de mouvement unitaire. Les libertaires, parce que c’est un gage d’efficacité et une position philosophique, se « dissolvent » en quelque sorte lors d’une assemblée générale. Certes les libertaires ont des logiques propres (c’est pour cela qu’ils se dotent d’organisations ou de réseaux). Mais ils cherchent le consensus ou le vote très majoritaire en AG, même si cela ne correspond pas totalement à leurs objectifs politiques ou syndicaux.
Alors pourquoi le CCIT et le FSE s’arc-boutent sur cette ligne ? Parce qu’ils se définissent comme une avant garde. Avec la solution. toute entreprise de luttes en dehors de leur contrôle n’est pas bonne. D’autre part, parce qu’ils sont si faibles que c’est un moyen pour eux d’exister.
Pratique politique contre ligne politique.
Alors que la ligne politique (que l’on soit d’accord avec ou contre) est toujours source de dissension, la pratique politique et syndicale est toujours plus unificatrice. Partir des mouvements déjà en cours, differ dans les boîtes de l’agglo lyonnaise, monter des collectif locaux de mobilisation. Voilà ce qui permettrait d’élargir le mouvement, de créer des solidarités concrètes. Se ranger derrière une ligne politique, quelle qu’elle soit, est suicidaire et démobilisateur.
Tous les grands mouvements de révoltes, de grève générale et même de révolution (Argentine, Espagne (1936), Grèce (2008), Russie (1917)) se sont faits à partir de mouvements décentralisés basé sur les solidarités concrètes locales.
Et même dans une perspective de manipulation de ces mouvements pour arriver au pouvoir (ce qui est la ligne trotskyste), cela passe par le développement d’un mouvement autogestionnaire fort. Donc même dans la perspective autoritaire, tenter d’imposer une ligne politique alors que les réseaux de solidarité et de luttes locales sont faibles, est une stratégie vide de sens et....inefficace.
Alors peut être à la nouvelle AG...
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info