Et pourtant je me suis investi cette nuit là, on m’avait dit de ramener des boissons, j’en ai acheté à mes frais et je les ai offertes à l’ensemble des personnes présentes, j’avais également amené un pot de tabac « collectif » (comprendre ici que tout le monde pouvait s’y servir), je suis allé me geler avec quelques autres pendant une demi-heure devant les gymnases afin de ramener quelques matelas (j’aurais bien aimé un « merci »), et enfin j’ai parcouru avec d’autres les couloirs de l’université et collant des affiches un peu partout.
Je serais hypocrite si je disais que je n’ai pas passé un bon moment, j’ai ri, rencontré des gens, et même eu une discussion passionnante sur la démocratie participative avec un étudiant.
Mais quand même, je conserve un goût amer de cette soirée. Nous aurions été légitimes à occuper la fac toute la semaine si nous avions su déplacer les meubles
sans les casser, si nous avions su renverser les distributeurs pour bloquer les portes sans briser les vitres, et surtout si nous avions su écrire des slogans plus intéressants sur les murs. Pourquoi salir, que dis-je, rendre invivable, l’espace d’occupation ? Normal après cela que personne n’ait envie de rester.
Je suis pour l’occupation des locaux, et tout en étant un anti-disciplinariste (il existe ce mot ?) notoire, je suis également pour une certaine organisation dans cette occupation. Je ne sais pas s’il existe déjà un forum, ou le sujet d’un forum consacré à cette occupation de Lyon 2, mais si oui j’espère qu’un contributeur ou un lecteur de rebellyon.info pourra m’en indiquer l’adresse dans un commentaire, et sinon, créons-en un.
Voici en attendant quelques idées lancées à la va-vite :
création d’une commission informative pendant l’occupation : à savoir quelques personnes regroupées dans une salle avec objectif de regrouper et de délivrer des infos (équipés d’un ordinateur, de quelques téléphones) ; il serait de cette manière plus simple de savoir à qui donner les infos qu’on a acquis"z et surtout où trouver des infos.
tenue de plusieurs « AGs d’occupation » pendant tout le temps de cette dite occupation, afin que soient prises des décisions sur les modalités exactes de l’occupation. J’insiste sur deux points importants : la tribune doit être réélue à chaque AG, et il doit y avoir possibilité de mettre des propositions écrites dans une « boîte à idées », qui seront ensuite lues pendant l’AG. (je pense à tous ceux qui n’osent pas prendre la parole)
création d’un « groupe de ravitaillement », en gros des gens de confiance qui récolteront de l’argent et qui seront assez lucides pour aller acheter des pâtes plutôt que de la bière. Ce groupe devrait être assez fourni car il aurait en plus à sa charge de trouver du matériel de cuisine (réchauds, casseroles, etc.) et du matériel de table (assiettes, récipients, couverts, etc.)
il serait aussi utile de créer différents groupe en charge des différents tâches pratiques qui faciliterait la vie durant l’occupation : certains devraient trouver du matos pour dormir, d’autres nettoyer les lieux de vie, etc.
je pense également, et c’est là qu’on risque de ne pas être d’accord avec moi, qui faudrait instaurer un « groupe de surveillance » (j’ai pas trouvé mieux comme nom), je veux dire par là des étudiants (armés de téléphones pour avoir une bonne capacité de réaction) postés aux entrées principales afin de prévenir d’une arrivée éventuelle de
la police ou de perturbateurs du mouvement (notamment les fachos, pour qui nous sommes une cible facile) ; il faudrait donc mettre en place des tours de garde car ce job est assez fastidieux. On va me qualifier de militariste acharné, mais j’ai pu constater l’efficacité de ces mesures dans d’autres occupations (universités mais aussi raffineries).
Avec espoir et détermination.
A.
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