Nouvelle nuit debout place Guichard. Les rencontres se font, on discute, on se dit que se retrouver sur cette place nous fait du bien, mais que si c’est juste pour faire des AG et rentrer chaque soir en se sentant un peu plus impuissant, autant rester chez soi. Quand on voit que la place se vide au fur et à mesure des AG, on a du mal à se dire que c’est seulement parce qu’il est tard. Si seulement on avait l’impression d’assister à un débat et non à un enchaînement de positionnement individuel sur l’état du monde…
Heureusement des rencontres s’opèrent en dehors du vide de l’AG. On se questionne sur comment faire pour que cette occupation ne soit pas une nouvelle manière de canaliser toute forme de conflictualité. Bon, on fait quoi ?
L’AG commence, assise, par une interv’ sur ce qui se passe à Paris : un groupe est parti de la place de la République en direction de l’Élysée. L’assemblée s’échauffe et on entend résonner « Lyon, debout, soulève toi ! » Ça met du baume au cœur. Après quelques interventions, on sent qu’on est quand même quelques-uns à ne pas vouloir rester cantonnés sur cette place que la mairie nous laisse occuper avec ses règles qui ne peuvent pas être les nôtres. Ils veulent que rien ne se passe mais nous ne nous contenterons pas d’être lisses : silencieux et invisibles.
Les gens se regroupent peu à peu, l’idée de faire une manif sauvage prend forme. On est contents de voir que lorsqu’il s’agit d’action, il n’est plus seulement question de mains levées tournant bêtement sur elles mêmes.
Un mégaphone sort de nulle part, ça tombe bien personne n’avait rien prévu, on se met à chanter autour de la place « Tout le monde déteste le PS » ou encore « Grève, blocage, manif sauvage ». La petite troupe traverse la place, en fait le tour, puis s’élance dans la rue Vendôme. A vue de nez ce sont 250 personnes qui forment ce cortège improvisé. L’ambiance est bonne, on chante pas mal, autant des trucs contre le PS ou la police - que tout le monde déteste. On file direction la Guillotière en passant par Saxe et Albert Thomas. Les flics se pointent de manière assez discrète, plutôt surpris et choisissent de rester à distance quelques poubelles sont mises en travers de la rue pour parer à une éventuelle venue des keufs. Retour tranquille sur la place, les sourires sont sur les visages, on a enfin passé un bout de nuit debout.
Bref, à notre retour sur la place, on se rencarde un peu en se disant qu’il faudra remettre ça. Quand ? On ne sait pas, enfin peut-être tout de suite ! Ça y est une : nouvelle présence se fait sentir dans les nuits debout à Lyon.
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