Il est environ 18h50, et nous arrêtons de tenir les piquets de grève. Quelques étudiants de droit, éco et sciences po discutent entre eux à l’entrée du bâtiment Clio dans une ambiance amicale pour se reposer un peu de la journée épuisante que l’on venait de passer.
Trois d’entre eux étaient à gauche de la porte du bâtiment Clio (2 assis sur un bureau, dont un qui utilisait son ordi et un debout en train de parler avec l’autre), tandis que le reste du groupe devisait à droite de la porte du bâtiment.
Soudainement, cinq jeunes (entre 1m75 et 1m80, 70 kg environ) ont surgi du bâtiment Clio et se sont dirigés rapidement vers les trois étudiants. Et là tout s’est enchaîné très vite : j’ai vu l’un des étudiants assis recevoir d’abord un coup de poing sur la nuque de la part de l’un d’entre eux, avant de recevoir un deuxième coup avec une chaise vers la nuque encore une fois par un autre intrus. Un troisième agresseur s’est emparé de l’ordinateur puis l’a jeté violemment contre le sol le brisant ainsi. Un troisième étudiant a reçu des coups de poing de la part des agresseurs, qu’il a rendu.
Je faisais partie des étudiants et étudiantes qui se tenaient à droite de la porte, et j’ai vu le premier coup de poing sans réaliser immédiatement que mes camarades se faisaient agresser. Mais le bruit des chaises nous a fait réagir et là plusieurs de mes camarades se sont levés pour porter secours aux trois autres.
Notre réaction et notre nombre a fait paniquer les agresseurs, deux d’entre eux ont sorti des bombes lacrymogènes de taille moyenne et se sont mis à les asperger en visant la tête de certains d’entre nous. Un autre a rangé dans sa poche le couteau qu’il avait dans la main (ce qui m’a fait penser au fait qu’il comptait s’en servir mais qu’il s’est finalement découragé en voyant les autres venir à la rescousse). Les étudiants ont à peine pris des chaises pour s’en servir contre les agresseurs que ces derniers ont pris la fuite vers la sortie du 4 rue de l’Université tout en continuant à utiliser les bombes lacrymogènes et en criant « on va tous vous niquer ». Certains étudiants ont pu les pourchasser (malgré le gaz qui flottait dans l’air) jusqu’à les perdre de vue au croisement rue de l’Université / rue de Marseille et ce, car ils avaient évidemment pris de l’avance.
Je me suis chargée de contacter le 17 pour signaler cette agression et environ 15 minutes plus tard, deux voitures des agents de police en civil sont arrivées. Trois autres étudiants capables de les identifier et moi sommes montés dans les voitures avec eux, et nous avons sillonné le quartier dans l’espoir de les repérer mais en vain. On a regagné l’université où d’autres agents de police prenaient les témoignages et les coordonnées des autres étudiants.
L’étudiant qui a reçu un coup de poing et un coup avec la chaise sur la nuque a été accompagné aux urgences de l’hôpital Saint-Joseph, car il saignait du lobe de l’oreille droite et avait un hématome qui allait du haut de l’oreille droite jusqu’au bas de la nuque. Apparemment cela semble aller cependant.
Certains ont reconnu ces fachos, et pour ma part, j’ai été impressionnée par l’organisation de ces agresseurs. Tout était calculé : d’abord leur apparition (par où ? comment ?)..., puis les armes (couteaux, bombes lacrymogènes)..., et même le timing... un vrai commando !
En espérant qu’ils paient pour leurs actes inadmissibles !
Une étudiante en L2 Sciences Économiques et Gestion
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