Tandis qu’il publie le livre de Jordan Bardella, après avoir mis brutalement la main sur Fayard et placé à sa tête l’éditrice de Zemmour, les syndicats de cheminots refusent de voir sa propagande affichée dans les gares [1] et forcent au respect des règles concernant l’espace publicitaire. Une centaine de librairies se relient pour appeler à escamoter les éditions Bolloré/Hachette des rayons [2]. Une opération d’insertion massive de marque-pages s’engage pour les fêtes afin d’inviter au boycott et à soutenir les éditions indépendantes. Le 9 décembre, des collectifs franciliens se donnent rendez-vous pour perturber l’assemblée générale qui doit acter, manœuvre boursière, la scission en quatre entités de Bolloré/Vivendi, aux Folies Bergères en plein cœur de Paris [3].
Et du 29 janvier au 2 février 2025, une première grande vague d’actions coordonnées contre l’empire Bolloré est annoncée !
Ce que l’on nomme empire Bolloré est l’expression d’un projet industriel, financier et politique aussi glaçant qu’absolument cohérent. Il se déploie sous diverses formes et firmes qui se nourrissent d’un renforcement autoritaire de l’ordre économique mondial autant qu’elles l’appuient :
- De la poursuite de l’entreprise coloniale de pillage des autres continents via le pouvoir logistique (historiquement Bollore Logistics) ou les énergies fossiles (Bollore Energy) à la fabrication d’outils de contrôle des accès et de renforcement des frontières (EASIER, IER).
- De la mise sous tutelle de la recherche publique pour des desseins privés (Universités de Nantes, Grenoble, Collège de France, La Sorbonne...) au maintien à tout prix des profits capitalistes via une « transition énergétique » basée sur un extractivisme dévastateur (batteries au lithium de Blue Solutions)
- De l’accaparement des vignobles et oliveraies par des puissances financières spoliant les travailleur.euses de la terre aux déforestations climaticides sur des surfaces immenses pour les plantations d’huile de palme (Socfin) en Afrique et en Asie.
- De la quête d’appropriation hégémonique des moyens médiatiques et culturels de diffusion de la pensée (Hachette, Canal, Europe 1, ses radios, journaux et télés en France mais aussi en Afrique avec Multichoice) au perfectionnement des technologies de surveillance et de répression (Automatic systems, IER, Indestat).
- Des pratiques esclavagistes, viols et passages à tabac sur les employé.es de ses plantations au Cameroun ou au Liberia (Socfin - Socapalm) [4] à la répression syndicale brutale et aux purges à Canal ou Itélé [5].
- De l’orchestration de la campagne de désinformation contre Reporters Sans Frontières (via Progressif media) [6] à la récente reprise de l’École Supérieure de Journalisme de Paris avec un conglomérat d’autres milliardaires réactionnaires.
- De la multiplication de ses agences de conseil, de pub’ (Havas, Havas creative et toutes leurs filiales) et instituts de sondage (CSA) à la mise au pouvoir de gouvernements suffisamment autoritaires et discriminants pour répondre aux besoins dévorants des plus riches, dans un monde où les ressources ne cessent de se raréfier (via des processus de corruption au Togo et en Guinée...et bientôt en France ?)
Il se trouve que l’une ou l’autre des ramifications de ce royaume tentaculaire est probablement implantée non loin de chez vous. Bien au-delà d’une figure toxique et d’un dessein personnel, la bollosphère est avant tout un système, avec ses agents zélés, ses dispositifs clés, ses maillons, ses points faibles. Il est d’intérêt public de faire obstacle à son développement. Nous devons pour cela nous rassembler en un large front à la fois social, syndical, écologiste, antiraciste, féministe, décolonial et international.
Nous pouvons nous allier localement :
pour nouer des solidarités avec les employé.es, journalistes, technicien.nes qu’il entend contrôler, pour les aider à retourner la peur contre leur patron et à reprendre le contrôle de leur outil de travail.
pour faire des apéros-palettes au pied de ses entrepôts, des bals populaires dans ses bureaux et sur ses plateaux.
pour redistribuer les biens qu’il nous a spoliés, le fuel de ses dépôts à ceux qui n’ont pas de quoi se chauffer, pour remettre ses boites au service des biens communs.
pour zbeuler les AG de ses actionnaires, leur faire payer les mesures d’austérité et le dérèglement bio-climatique.
pour faire avec Zaho des « fucks mais vraiment gros gros fucks » à Bolloré dans ses salles de concerts, ses disques, ses livres, etc.
pour qu’il se tape l’affiche sur les murs des quartiers qu’il voudrait mettre au pas, et qu’il sente bien ce qu’il inspire de dégoût sur les terres où il se croit chez lui.
pour qu’il reste avec ses semblables dans sa villa fortifiée en plein Paris et nous lâche la grappe.
pour couler ses yachts, lui reprendre à la voile l’accès à son île finistérienne, réserve à néo-nazis, et pouvoir retourner y observer les oiseaux.
pour leaker toutes les crapuleries qu’il veut tellement planquer et donner la parole à celles et ceux qu’il croit pouvoir bâillonner.
pour aller redécorer, bloquer, occuper, désarmer ses infrastructures les plus toxiques ... jusqu’à la chute de l’empire Bolloré.
Des collectifs partout dans le pays appellent à organiser des soirées d’information et des mobilisations en ce sens.
Sur le site desarmerbollore.net, vous trouverez :
- des fiches de synthèse sur ses différentes activités auxquelles vous pouvez contribuer par des enquêtes de terrain et envois d’infos.
Pour tous contacts, envois d’annonces et de récits des mobilisations en lien avec la campagne Désarmer Bolloré : desarmerbollore@riseup.net
Rendez-vous du 29 janvier au 2 février ! Et par la suite !
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