Appel de l’assemblée générale des grévistes réunie à la Bourse du Travail de Lyon le 23 septembre 2010

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Appel de l’assemblée générale des grévistes réunie à la Bourse du Travail de Lyon le 23 septembre 2010.

L’assemblée générale a réuni près de 200 grévistes, syndiqués (CGT, CNT,
FSE, FSU, Solidaires...) et non syndiqués, issus de plusieurs secteurs
professionnels, ce jeudi 23 septembre, après la manifestation qui avait
rassemblé 40 000 personnes dans les rues de Lyon.

L’assemblée générale a exigé :
- le retrait du projet de loi sur les retraites ;
- l’arrêt de toute négociation sur ce projet.

Sur la question des retraites, la seule réponse valable est :
- l’augmentation des salaires ;
- la redistribution des richesses ;
- l’interdiction des licenciements et l’embauche des précaires, dans le
public comme dans le privé.

L’assemblée générale a estimé que seule la grève reconductible permettra
de gagner sur ces mots d’ordre.
Elle demande aux directions syndicales nationales de s’engager dans
cette voie.
S’inscrivant d’ores et déjà dans cette perspective, et pour construire
la grève reconductible, l’assemblée générale a décidé de se donner
rendez-vous mardi 28 septembre en appelant ses participants à la grève
(rendez-vous des grévistes à 9 heures à la Bourse du Travail) et, plus
largement, à un rassemblement à 18 heures devant l’ancien Palais du
commerce (métro Cordeliers).

Des préavis nationaux couvrent tous les personnels qui souhaitent se
joindre à cet appel, au moins pour le secteur public. Les salariéEs du
privé doivent prendre contact avec leur section syndicale.

L’assemblée générale a appelé à une nouvelle AG jeudi 30 septembre à 18
heures à la Bourse du Travail, et, afin de la préparer, à des AG
d’entreprises, d’établissements, de secteurs géographiques..., avant
cette date.
L’assemblée générale invite les sections syndicales, les Unions locales
et les Unions départementales du Rhône à relayer le présent appel.

L’assemblée générale des grévistes,
réunie à la Bourse du Travail de Lyon le 23 septembre 2010.

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  • Le 27 septembre 2010 à 14:56, par plouf

    Quelques commentaires par rapport à l’AG et à l’appel.

    Il me semble que le problème est pris à l’envers. Certes tout le monde était d’accord pour regretter l’absence d’AG à la Bourse après le 7 septembre. Mais est-ce une raison suffisante pour se contenter d’appeler à cette AG le 23 septembre...sans que le travail préparatoire qui est ici présenté comme une suite du 23 ait été fait après le 7 ? Cette AG interpro aurait ainsi pris tout son sens si elle avait été précédée d’AG de secteur ou professionnelles avant le 23. Ont-elles eu lieu ? En tout cas on n’en a pas eu trace. Il est vrai que certaines AG ont eu lieu le matin du 23 comme celle du collectif Croix-Rousse. Mais elles regroupaient combien de personnes et ces personnes présentes représentaient-elles autre chose qu’elles-mêmes plus quelques collègues proches empêchés pour une quelconque raison ? Le collectif Croix-Rousse a-t-il dépêché comme il avait coutume de le faire il y a deux ans une ou deux personnes chargées de le représenter et de dire l’état des forces sur le secteur ? Non et je suppose qu’il en a été de même un peu partout, le collectif Croix-rousse n’étant pas connu pour être le moins combatif.
    Qui était donc à l’AG de la Bourse ? 200 personnes nous dit-on... Qui représentait qui ? Les organisations croupions habituelles plus quelques dissidents des gros syndicats plus encore quelques individus curieux ou venus pour faire masse et dont on ne sait même pas s’ils étaient effectivement grévistes (ils pouvaient être étudiants comme nous le signale la présence des étudiants de la FSE alors que les cours en fac n’ont pas encore vraiment repris, retraités ou même non grévistes car ne travaillant pas ce jour là etc) ?
    Tout cela se ressent et à plusieurs niveaux :
    1) dans les revendications. A part la demande de retrait pur et simple du projet sans négociation (position de FO depuis ce printemps qui au moins par cohérence l’a amené à quitter l’Intersyndicale pour ne pas avoir les mains liées, même si le résultat est qu’elle n’a plus de mains !) on trouve des « solutions » qui n’ont rien à voir, à court terme du moins, avec une alternative au projet gouvernemental. Tout au plus voit-on se côtoyer des revendications type « gauche de la gauche » comme l’augmentation des salaires, type trotskiste avec l’interdiction des licenciements (vieille revendication de LO) et type cénétiste (le partage des richesses). Cette juxtaposition de revendications quasi identitaires est plus significative de la composition de l’AG que toute enquête sociologique de terrain.
    La seule revendication qui me paraît rompre avec ces particularismes d’organisation est celle de l’embauche des précaires mais malheureusement elle est mal formulée car on ne comprend pas s’ils doivent être embauchés comme précaires ou comme titulaires. C’est pourtant là un point d’achoppement important par rapport aux stratégies syndicales, au moins en ce qui concerne la fonction publique.
    2) dans les moyens d’action
    - Une grève reconductible ne peut se concevoir que par rapport à un objectif qui est celui du retrait sans condition et dans ce cas là la grève est est reconductible jusqu’au retrait. Mais c’est contradictoire avec des « solutions » avancées qui relèvent de la grève générale. Mettre tout cela cote à cote fait que le message s’en trouve nécessairement brouillé.
    - L’AG demande contradictoirement aux directions syndicales nationales de s’engager dans cette direction (tactique gauchiste habituelle qui consiste théoriquement à « mettre les syndicats au pied du mur », mais aboutit concrètement à être à leur remorque), mais en même temps se la joue autonome en n’attendant pas leur réponse et en appelant à une nouvelle grève décidé au sommet. Cet appel est tout aussi bureaucratique que celui des grandes centrales, même s’il n’est lancé que d’un « petit sommet » et non pas du « grand sommet » de l’intersyndicale.

    En fait, s’il ne s’agit que de faire pression, pourquoi ne pas le dire au lieu de faire comme s’il existait un véritable mouvement de lutte au moins du niveau de 1995 ou de 2003 ? A ces occasions, beaucoup avaient parlé d’une « grève par procuration », les travailleurs du privé s’en remettant aux soins de ceux du public. Il semblerait que nous n’en soyons plus là. Certes ce sont encore les gros bataillons du public qui se manifestent mais cette fois la lutte par procuration n’est pas seulement externe (privé/public), elle est aussi devenue interne. Les manifestations et grèves contre le projet de retraite cachent le manque d’unité des salariés. On en sait quelque chose dans l’EN où la bataille se fait en ordre dispersé depuis deux ans, une fois le primaire, une fois le secondaire mais rarement ensemble comme on a pu encore le constater avec la grève du septembre. Elle cachent aussi la faiblesse des luttes de terrain quand on sait qu’engager la bataille sur les heures sup, contre les remplacements, contre l’inscription sur bases-élèves, ressemble à soulever des montagnes. C’est pourtant là quotidiennement que se jouent des luttes qui font « mouvement », là que se joue le fait que l’on ne rentre pas la tête basse au boulot un lendemain de grève ou de manifestation seulement portée par l’attente de 2012 comme cela commence à poindre dans la phobie anti-Sarko d’aujourd’hui.
    En avant vers la lutte donc, mais non aux recettes magiques de la grève reconductible (ou grève générale) qui ont déjà montré leurs limites en 2003. Pourtant, la mobilisation y était plus forte mais n’était pas passée à un niveau supérieur de contestation de deux projets gouvernementaux (un touchant l’EN, l’autre les retraites) mais de l’ordre existant (cf. par exemple, dans l’EN, le recul sur la question du boycott du bac, recul qui n’est pas dû qu’à la trahison syndicale de la FSU ...mais aussi au fait que le bac reste le « doudou » de la plupart des enseignants du secondaire et de son système d’évaluation).
    Sans s’illusionner, nous pouvons penser que les raisons de la colère couvent et qu’elles surgiront bien un jour. Certains semblent ne pas se décourager et tentent de lancer des initiatives si on en croît l’information qui a circulé sur Ecole en danger quant à une décision prise par une AG départementale de la Haute-Loire, de faire grève le lundi 27 septembre (à vérifier toutefois et à corroborer avec d’autres faits de même nature s’il y a lieu)
    Bien à tous,

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