Aux Minguettes, la municipalité de Vénissieux remise en question au sujet de la fermeture de la maison de quartier de la Darnaise

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Une manifestation était organisée le mercredi 28 février à 17h30 devant
la maison de quartier de la Darnaise, située au sud des Minguettes. Or
c’est la municipalité elle-même qui appelait à ce rassemblement, alors
que c’est aussi elle qui parle de fermer cet équipement nécessaire au
quartier : n’est-ce pas complètement ambivalent ? Et il n’est pas
étonnant, alors que ce devrait être le dialogue qui devrait s’imposer,
que la mairie, en stigmatisant une partie de la population, la jeunesse,
a conduit, à ce moment-là, à de vives réactions, orales ou en actes.

Suite à des dysfonctionnements répétés et des difficultés rencontrées
par les animateurs de la maison de quartier de la Darnaise, la
municipalité a décidé dans la précipitation de fermer cet équipement qui
occupe une place importante dans la vie du quartier. Cela n’est certes
pas une bonne façon de réagir, car personne n’ose imaginer qu’on puisse
couper le courant quand un agent EDF se plaint de ses conditions de
travail !

Il est bien évident que les conditions de travail difficiles des
salarié(e)s qui vont jusqu’à l’atteinte à leur intégrité physique
appellent à un soutien sans réserve. Cependant le mode entièrement
municipal des prises de décisions pour cet équipement qui n’a de
« maison de quartier » que le nom n’est pas du tout approprié. Une
autonomie de gestion de la part des habitants du quartier permettrait de
la faire vivre selon leurs besoins dans de meilleures conditions. Un
seul exemple le montre : des jeunes du quartier qui avaient prévu le 8
avril 2005 la projection d’un film sur les violences policières et un
débat avec un avocat, en lien avec l’association Témoins, et en accord
avec l’équipe d’animation avec qui cette soirée avait été préparée, se
sont vus interdire par la municipalité d’organiser cette soirée !
N’est-ce pas déjà une certaine forme de violence de la part de la
mairie ? Peut-on encore appeler maison de quartier une structure où les
habitants du quartier n’ont pas le droit de parler de ce qu’ils
vivent...

Au rassemblement tenu mercredi 28 février devant la maison de quartier,
ont répondu à l’appel une centaine de personnes, essentiellement des
fonctionnaires de la mairie, des agents territoriaux, des travailleurs
sociaux et enfin des élus de la ville. On peut comprendre que très peu
d’habitants du quartier ne soient venus et la quasi absence des jeunes
pendant la partie officielle du rassemblement. En effet, leur présence
ne semblait ni désirée ni la priorité des initiateurs du rassemblement.

Mais, par contre, juste avant les prises de paroles, la voiture des
vigiles privés de la mairie de Vénissieux (habillés en orange et appelés
Top) s’est mise à prendre feu, feu qui s’est propagé à deux autres
véhicules. Ce feu a été allumé en plein jour et à quelques mètres du
lieu du rassemblement appelé par la mairie. C’est incroyable. C’est
vraiment très symptomatique.

Lors du rassemblement, les prises de paroles des représentants des
salarié(e)s ont rappelé leurs conditions de travail dont la
responsabilité incombe d’abord à leur patron, la mairie de Vénissieux.
Enfin le maire, André Gerin, a pris le micro, accoutumé à des outrances
verbales, des raccourcis faciles teintés de populisme nourrissant les
bas instincts, faisant de la division la politique à Vénissieux, et a
stigmatisé une partie de la population, les jeunes du quartier.

L’intervention du maire a déclenché aussitôt de très vives réactions et
des protestations de nombreuses personnes outrées par l’indécence
d’André Gerin de profiter de pareille occasion pour en remettre une
couche sur la criminalisation de la jeunesse. Certains jeunes se sont
alors approchés à ce moment-là pour donner aussi leur point de vue et ce
qui les intéresserait au sein de la maison de quartier, alors même
qu’ils sont rejetés, et qu’ils ne comprennent pas pourquoi démolir tant
de logements sociaux sur les Minguettes sinon pour faire partir la
population actuelle. D’ailleurs une suggestion en est ressortie qui
pourrait être un geste fort de la municipalité, à savoir la
délocalisation du service jeunesse et du cabinet de maire et leur
installation dans la maison de quartier de la Darnaise, le temps qu’il
faudra pour redonner à cette maison les moyens de ses missions et
amorcer un réel travail de concertation avec tous les habitants.

Le vivre ensemble à Vénissieux ne peut se faire sans les habitants ! Il
ne peut se faire sans un large consensus, il ne peut être décrété,
décidé en cercle restreint ou devant des plateaux de télé. Il ne peut
être développé avec les tenants de la haine et de l’exclusion dans des
ouvrages de basse politique, comme celui que vient d’éditer le maire
André Gerin, élu PC, livre préfacé par l’ancien ministre UMP Éric
Raout...

Le vivre ensemble à Vénissieux ne peut se faire avec le contrôle
policier incessant, humiliant, provoquant. D’ailleurs le soir du 28
février, tout le secteur des Minguettes a été complètement bouclé par
d’innombrables policiers...

Au contraire, il est indispensable d’amorcer un véritable dialogue avec
les jeunes. Les habitants du quartier ont plus que jamais besoin de
l’apport de chacun, chacune et de la contribution de tous pour faire
face aux difficultés accumulées.

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  • Le 6 mai 2007 à 14:25, par pam

    tombant par hasard sur cet article, je prends le temps d’une réaction...

    habitant le quartier voisin de la pyramide, j’ai participé a ce rassemblement. J’avoue, honteux, je suis effectivement élu municipal, donc j’imagine que mon avis importe peu au rédacteur...

    Celà dit, je poste quand même une réaction... si un lecteur accepte, quelque soit son avis sur la politique municipale de Vénissieux, de ne pas la réduire à la caricature que ses opposants font de André Gerin, s’il n’oublie pas qu’il est par exemple un des rares députés à avoir soutenu les grévistes contre la double peine, les prisonniers de Guantanamo... et un des rares à intervenir en soutien aux salariés sur chaque casse d’emploi dans l’agglomération...

    j’ai réagi à la lecture de cette phrase « lapsus » qui révèle a quel point l’auteur se (nous) masque une réalité. Pour dire qu’un criminel a mis le feu a une voiture pendant le rassemblement, il écrit qu’une voiture « s’est mise à prendre feu »

    La forme passive révèle sans équivoque qu’il ne veut pas dire qu’il y a un auteur de ces faits, et derrière cette anecdote, qu’il ne faut pas parler de la réalité des auteurs des violences contre les fonctionnaires, mais aussi les habitants, jeunes y compris...

    Pour lui, la bataille politique (politicienne) contre Gerin justifie tout. Tant mieux si une voiture « s’est mise à bruler ».. dommage sans doute que d’autres choses ne soient pas « mises à se casser », que des habitants ne se soient pas « mis en insécurité »...

    De fait, il nie la réalité de l’existence de mafias pour lesquels tout est permis, pour lesquels le trafic est plus important que la dignité humaire.. Il ne veut pas dire que des jeunes, certainement marqué eux-mêmes par la violence, imposent à leurs proches, à d’autres jeunes, et souvent aux femmes, des rapports de violence, machistes, sexistes et racistes, qu’ils ont besoin de casser ce qui se construit, cette maison de quartier (vandalisée plusieurs fois par an..) pour empêcher la vie sociale... Que les intégristes qui récupèrent cette violence impose, y compris a cette maison de quartier, la violence religieuse, interdisant l’alcool par exemple...

    Et ceux qui veulent utiliser ces difficultés sociales contre la municipalité, dont de vieux militants qui ont des comptes à régler avec un parti communiste pourtant presque disparu, ceux-là devraient de temps en temps prendre un peu de recul et leurs responsabilités.

    L’extrême droite, qu’elle soit chrétienne ou musulmane existe, elle marque profondément les réactions d’une partie de la population. Comme en Italie, elle est l’alliée naturelle du milieu. Le « business » est un apprentissage à la dure des règles de la concurrence capitaliste. Il détruit les solidarités qui pourtant subsitent dans ce quartier comme ailleurs.

    Ceux qui combattent cette société capitaliste devraient identifier les forces qui sont leurs ennemis et les forces qui peuvent (re)devenir révolutionnaires dans ces quartiers. La résistance sociale suppose de combattre l’individualisme, le machisme et le racisme, notamment chez les jeunes, victimes de cette société, pour valoriser ceux qui choisissent la solidarité plutôt que la loi de la rue...

    pam

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