Du Bakur (Kurdistan du Nord, en Turquie), au Rojhelat (Kurdistan de l’Est, en Iran), les répressions continuent.
Rojhelat
Au Rojhelat, la répression du régime iranien à l’encontre des kurdes s’intensifie, depuis la reprise des attaques entre les gardiens de la révolution et les guérillas du Parti Démocratique du Kurdistan d’Iran et du Komala. Sur les deux dernières semaines, près de 22 prisonniers politiques kurdes ont été exécutés dans les geôles de la République Islamique d’Iran. Cette semaine, deux jeunes activistes kurdes, Sina Shakeri et Amin Shakeri, ont été torturés et capturés par les forces armées iraniennes.
Bakur
Au Bakur (Kurdistan du Nord, Turquie), les forces armées turques poursuivent leurs attaques contre le mouvement kurde de Turquie. À Licê, les soldats turcs ont, mercredi 5 Octobre, mis le feu au cimetière, et poursuivent les bombardements dans les zones rurales. À Bitlis, ils ont tué une personne et blessé une autre. Le 4 Octobre, un nouveau couvre-feu militaire a été déclaré dans trois villages du district de Çelê (Çukurca). Le 1er Octobre, ce sont treize nouveaux couvre-feux qui ont été déclarés dans les districts d’Amed (Diyarbakır), de Licê (Lice) et de Hênê (Hani). Un prisonnier kurde âgé de 16 ans est mort dans la prison de Şırnex (Şırnak). Les gardiens de prison ont violemment réprimé la révolte que les prisonniers ont lancée la semaine dernière, et à laquelle le jeune kurde a participé. Il est décédé de ses blessures, infligées par les gardiens. Le 30 Septembre dernier, le co-maire de Hênê (Hani) a été arrêté.
La répression de l’État turc à l’encontre des médias continue. Le 4 Octobre, Radyo ve Televisyon Üst Kurulu (RTÜK), équivalent turc du CSA, a publié un communiqué ordonnant la fermeture des institutions médiatiques, pour cause de menace à la sécurité nationale. Voici un premier bilan des radios et chaînes de télévision kurdes qui ont été fermées au cours de cette semaine :
la radio Özgür Radio, qui a subi un raid de la police turque le 4 Octobre, à Istanbul. Les forces de sécurité turques ont procédé à l’arrestation de 16 personnes, et ont traîné par les cheveux une animatrice radio dans la rue.
La chaîne IMC TV, qui a subi une fermeture en plein direct sur le plateau.
Les chaînes Azadi TV, Jiyan TV et Zarok TV, à Amed (Diyarbakır).
Le local de la radio kurde Rengîn, le 3 Octobre, à Qoser (Kızıltepe).
La chaîne de télévision kurde de Wan (Van), ainsi que Denge TV and Birlik Medya TV.
Cette répression s’étend à l’Europe, et plus précisément en France puisque le groupe français Eutelsat a décidé d’interrompre la diffusion de la chaîne de télévision kurde Med Nûçe, sans aucun fondement légal, suite aux pressions exercées par la Turquie.
En réponse à ces répressions et attaques, la guérilla du PKK, les Forces de Défense du Peuple (HPG) ont tué deux soldats turcs dans la région de Oremar, dans le district de Colemerg (Hakkari), en faisant exploser un véhicule militaire. Elles poursuivent actuellement des actions de résistance.

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