C’était le temps des printemps arabes. Plus au nord sur le continent, les présidents sont chassés par les peuples poussés à bout.
Au Burkina, le jeune Justin Zongo, arrêté suite à une dispute dans son école, passe plusieurs fois par le commissariat, et meurt peu après. De quoi précisément ? La version officielle, c’est qu’il est mort d’une méningite. Devant l’énormité du mensonge, ses camarades de classe lancent des marches de protestation. Le pouvoir ne l’entend pas de cette oreille, et la répression est énorme. Elle fait six morts dans les premiers jours (dont un flic lynché après avoir abattu un enfant de 12 ans). Les Burkinabés ne se laissent pas effrayer, et le mouvement se généralise à tout le pays.
Le Burkina est dirigé d’une main de fer par Blaise Compaoré depuis 25 ans. Bon élève des institutions financières internationales, il réduit son peuple à la misère. En 2008, c’est dans ce pays qu’éclatent les premières émeutes contre la vie chère.
La crise socio-politique née de la mort de Justin Zongo arrive dans un pays où les raisons du mécontentement sont légion. Brutalités policières, vie chère, corruption massive de la classe politique et affairisme éhonté. Le mouvement populaire, spontané, peine à être rejoint par les organisations syndicales, mais on assiste malgré tout à une floraison de revendications sectorielles, dans les mines, les champs de cotons, l’éducation nationale, les universités...
L’armée se soulève elle aussi, pillant les civils, tiraillant un peu au hasard. Ces soulèvement, pour peu sympathiques qu’ils soient, contribuent toutefois à affaiblir le gouvernement, et à la fin du printemps, on assiste à une série de reculades de la part du régime, entre autre sur des revendications syndicales.
C’est tout ce mouvement que nous raconte Lila Chouli.
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