Face aux « non-réponses » de l’état, après 3 semaines d’occupation des écoles, ce sont 200 personnes qui sont arrivés petit à petit, mercredi soir, et qui ont ramené une vingtaine de tentes, de quoi se restaurer et se chauffer sur place et un vrai campement a fini par se faire sur le trottoir bien en face de la préfecture, encadrée par plusieurs flics.
C’était l’occasion pour toutes les écoles mobilisées dans le collectif « jamais sans toit » de se retrouver ensemble. Quelques prises de paroles ont eu lieu pour expliquer la situation et faire le point sur l’occupation des différentes écoles. Et la chorale du 7e est venue mettre un peu d’ambiance en chantant durant plusieurs heures, puis le campement s’est dissipé vers 22h30.
La préfecture ne s’est pas exprimée sur ce campement. Il semblerait que l’état attende la semaine prochaine pour annoncer un relogement pour environ un tiers des familles concernées. Des logements qui seront sans doute, des chambre d’hôtel, au jour le jour, et éloignés des écoles des enfants : la plupart devrait être dirigé vers Charbonnière ou Rilleux la pape.
La préfecture compte donc calmer la mobilisation avec ces annonces de relogement la semaine avant les vacances scolaires. Pour certains des membres de « Jamais sans toit », la patience commence à avoir ses limites et les actions devraient se multiplier dès la semaine prochaine et à la rentrée.
Gérard Collomb, maire de Lyon et habilité à exercer des réquisitions comme la loi l’y oblige, n’a toujours pas daigné donner un signe de vie au collectif qui l’a interpelé à plusieurs reprises. A Vaulx-en-Velin, la maire a mis un mois à répondre pour proposer un rendez-vous vendredi prochain, veille des vacances. Quant aux élus qui se se sont déclarés solidaires du mouvement, les collectifs, notamment dans le 1er arrondissement attendent toujours une « solidarité concrète » qui irait plus loin que des déclaration sur face de bouc et l’achat d’une belle banderole.
Mercredi 17 à 17h, le collectif Jamais sans toit appel à un rassemblement devant l’immeuble qui avait été réquisitionné et expulsé illégalement en novembre, rue Cazeneuve.
Dans son dernier communiqué, « jamais sans toit » rappelle que les locaux vides sur Lyon et son agglomération sont nombreux (24 000 selon l’INSEE). Parmi eux, les anciens collèges Truffaut (1er, 5 000m² chauffés, au moins 6 appartements de fonction), Maurice Scève (4e, au moins 3 appartements de fonction), et Jean Vilar (Villeurbanne, au moins 6 appartements de fonction en parfait état).
Enfin le collectif a eu les soutiens du réseau des professionnels de l’urgence sociale de Lyon, qui dans un communiqué souligne la mobilisation citoyenne inédite et déclare qu’ « en tant que témoins des aberrations du système (...) nous demandons l’accès à l’hébergement immédiat de toutes les personnes à la rue ».
Donc la mobilisation continue et s’amplifie et si par exemple l’occupation du gymnase s’arrête vendredi 12 décembre, dans l’école Michel Servet dans le 1er, c’est parce que des familles concernées vont être hébergées chez l’habitant jusqu’à la rentrée de janvier par le collectif. Par contre les occupations continuent dans les écoles Victor Hugo (Pentes de la Croix Rousse), Painlevé et Gilbert Dru (La guillotière) et à Jean Giono (8e).
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