« Les Gilets jaunes ont occupé la scène, un mouvement contre la réforme des retraites a duré, l’activisme écologiste se radicalise, les minorités raciales politisent leur oppression, des monnaies locales fonctionnent, des zadistes persévèrent, des cadres du privé démissionnent, personne ne croit à l’UE à part les commissaires, tout le monde déteste la finance, et nous fonçons droit vers l’élection la plus conservatrice de l’histoire de la République. L’élection n’est pas incidemment hermétique à la politique. Elle est pensée pour y être hermétique. Pensée pour neutraliser la politique, la verrouiller, la conjurer. »
En quoi voter serait-il un acte politique ? Comment considérer le simple geste de glisser une enveloppe dans une urne comme le sommet de l’engagement politique ? Le vote serait donc un acte plus fort que de participer à une manif ou à une grève, plus ambitieux que d’être membre d’une association luttant concrètement contre le mal-logement ?
La cinquième république a imposé dans bien trop d’esprits l’idée que les élections présidentielles sont la quintessence de la vie politique française. Pour beaucoup, voter est un acte politique de toute importance, et l’abstentionnisme une irresponsabilité totale en ce temps de droitisation de la sphère politique.
François Bégaudeau défend le point de vue opposé avec son livre :
comment s’occuper un dimanche d’éléction paru récemment aux éditions Divergences https://www.editionsdivergences.com/livre/comment-soccuper-un-dimanche-delection :
Voter est parmi les actes politiques les plus insignifiants. C’est dans les mouvements sociaux et dans
l’auto-organisation qu’existe la politique ; c’est par eux, et non par le vote, que nous pouvons changer les choses.
Nous vous invitons à venir discuter et débattre en présence de l’auteur et pendant l’entre deux tours pour aborder ces questionnements, ces doutes,partager nos expériences et esquisser des réponses à apporter.
« Dans nos autoproclamées démocraties, la démocratie n’a lieu que par exception, que par distorsion, que par vice de procédure. Leur cours ordinaire voit le représentant exercer le pouvoir hors du contrôle des représentés. Et même hors de leur vue. La démocratie n’advient pas par l’élection mais entre les
élections. Nos démocraties usurpent leur nom en proposant le scénario inverse : des élections et rien entre. »
Mercredi 20 Avril 2022
Librairie la Gryffe
et des camarades
à
l’atelier des canulards
91 rue montesquieu
69007 Lyon
ouverture des portes 18H30
Rencontre 20H00
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