La coupe est pleine ! Il ne se passe pas un jour sans que le patronat et son fidèle allié, l’Etat, n’humilient un peu plus les salarié-e-s dont nous sommes !
Privatisation, Casse des retraites, liquidation de la sécurité sociale, grande braderie des services publics (EDF-GDF, poste, SNCF, ...), attaques sur le code du travail, gel des salaires, tout est bon pour tondre un peu plus la laine sur notre dos.
Si le MEDEF s’attaque aux services publics, c’est bien qu’ils représentent une rupture, certes encore fragile et parcellaire, mais réelle, avec la logique de profit et d’exploitation, visant à la satisfaction de nos besoins les plus fondamentaux : se déplacer, se chauffer, communiquer,...
Si l’Etat gèle les salaires des fonctionnaires, si les patrons licencient à tour de bras tout en parlant de « remettre la France au travail » et augmenter le temps de travail, c’est bien parce que leur idéal de fond c’est celui du salarié journalier, ultra-précarisé, venant mendier du travail pour survivre, acceptant même les pires conditions.
Voilà que l’Etat patron fait de la précarité un mode de gestion, pour mieux privatiser en cassant les statuts, ou à défaut, faire entrer la logique du privé dans la service public, autour des bons vieux principes « privatiser les bénéfices, socialiser les pertes », vouloir le beurre (ce qu’apportent les services publics à l’économie) et l’argent du beurre (ce qu’ils coûtent au patronat).
Défendre et socialiser les services publics
En tant qu’anarchistes, nous ne confondons pas Etat et services publics : il est tout à fait possible que ceux-ci existent indépendemment de l’Etat, de manière socialisée. Nous défendons de manière tactique ceux-ci comme espace de rupture avec la logique du profit, tout en étant conscient du danger de les laisser entre les mains d’un Etat qui s’empresse de les brader au privé quant le rapport de force social ne permet plus de les rendre incontournable. C’est pour cela que nous militons pour la gestion directe des services publics par les salarié-e-s et les usager-e-s, hors de toute influence patronale. C’est pour cela également que nous n’avons pas d’illusion sur la véritable nature de l’Etat : un instrument au service des patrons, qui ne devient et n’est devenu « social » que lorsqu’il sent/qu’il a senti le rapport de force social lui échapper.
Loin de tout cela, nous pensons que la démocratie est à reconquérir, en s’organisant directement selon les principes de gestion directe et collective de la société par les producteurs-trices.
Reconstruire un rapport de force interprofessionnel
Alors, comment y arriver ? Comment déjà arrêter la déferlante sociale qui s’abat sur nos tête pour nous plonger dans la misère ?
Certainement pas par des journées sectorielles sans lendemains. Mais par la lutte et la construction, pas à pas, d’alternatives partout où on le peut.
Si la mobilisation de l’ensemble du secteur public marque un saut qualitatif appréciable, on est encore loin du compte : mobilisation sur 3 jours, mobilisation du seul secteur public et non réellement interprofessionnelle public privé. Aucun secteur n’a pourtant les moyens de gagner seul : ce qu’il faut c’est taper dans le portefeuille des patrons en bloquant l’économie : en d’autres termes, la grève interprofessionnelle reconductible. Pour l’instant, les bureaucraties syndicales s’enferment dans une logique corporatiste suicidaire. A nous de nous organiser pour faire bouger les choses, et faire respecter la démocratie syndicale présente dans tous les statuts, avec comme pratique le contrôle des mandats. Revenir aux sources du syndicalisme d’action directe... Car si la grève générale ne se décrète pas, elle se prépare... en réinvestissant le terrain interprofessionnel, en soutenant les luttes du privé comme la mobilisation le 5 février sur les 35 heures, en en parlant sur notre lieu de travail, en faisant campagne sur des échéances claires, en (re)construisant un syndicalisme basé sur le contrôle des mandats, la démocratie directe.
Union de Groupes anarchistes lyonnais
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