Convergence des poings : retours sur la manif du jeudi 19 avril

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Retour sur une action de merde qui est arrivé à la manif de jeudi dernier.

Jeudi 19 avril s’est tenu une manif de convergence des luttes contre macron et son monde. Plusieurs orgas avaient appelé à la manifestation et on avait une mixité conséquente.
En tant qu’autonome, je me balade régulièrement de cortège en cortège histoire de discuter avec les différentes affinités, d’faire d’la convergence par le fait quoi. Mais c’est quand même sympa d’avoir un cortège avec d’aut’ gens comme nous. Ce cortège se rassemble en ce moment derrière le pink bloc, en tant qu’queer, ça va bien. Vu que c’est pas une orga syndicale ou politique, on n’a pas vraiment d’position dans la manif, du coup les copines se sont mises devant. Perso je me fout un peu de l’endroit où ce trouve le(s) cortège(s) où je me sens directement concernée. Cette prise de la tête par le pink bloc et des nostalgiques du cortège de tête aurait pu être l’occasion de créer des tensions entre syndiqués et non syndiqués. En tout cas ça nous a desservit plusieurs fois par le passé.
Sauf que là c’était pas le cas. Malgré le fait qu’on ait pris la tête sans qu’elle nous soit donnée, le SO de la cégette a toléré l’action sans la prendre comme une attaque contre leur lutte. A tel point que des mecs viriles du SO de la cegette on reprit des slogans Queers (« Y’en a assez de cette société qui ne respecte pas les gouines, les trans et les pédés » par exemple).
Présente sur l’occupation de la fac (non-étudiante donc en soutien), j’avais également envie de passer du temps dans le cortège étudiant. Sauf que ce cortège était mégaloin de la tête. Du coup, je pouvais pas faire des allers retours entre les deux cortèges comme j’aurais aimé le faire. D’autant plus que les deux cortèges ont beaucoup de liens. Par exemple sur la lutte du droit au logement qui avait pas mal fait converger les étudiantEs, des militantEs diversES en nombre dans le cortège de tête. Ce constat fait, il me semblait cohérent de rapprocher les deux cortèges, et ce dans un sens ou l’autre. Mais faire bouger la tête pour rejoindre les étudiantEs me semblait plus complexe que l’inverse. Surtout quand j’ai vu la réaction positive de la cegette. Je suis donc allé proposer au cortège étudiant de bouger d’vant avec nous.
Quand j’y suis allé juste devant moi, deux étudiantEs était en train de faire la même chose. Ça m’arrangeait de pas le faire vu que je ne suis pas étudiante. Iles ont alors invité en gueulant à venir en tête.
Les étudiantEs ont commencé à suivre, mais les « têtes » de ce cortège les en on empêché puis nous ont engueulé.
Je comprends la peur qu’iles ont pu avoir par rapport à ça. Je sais pas si un compromis était possible, mais ils est pas trouvable quand on parle au gens comme de la merde et qu’on se pose comme supérieur.
Après le ton est monté, je me suis un peu écarté. Globalement ma camarade aurait insulté un pelo de « grosse merde » avant de se barrer. Par contre, j’ai vu ce mec la suivre et la menacer.

Ce genre d’oppression m’émeut particulièrement en ce moment. Des événements récents m’ont poussé à régler des problèmes grâce à la violence ou à la menace de violence. J’ai expérimenté un truc que je subissais depuis toujours, cette fois dans le rôle de l’oppresseur. Quand les gens t’écoute pas parce que, notamment t’es pas assez virilE et que tu sors un pied de biche, on te prend plus au sérieuXse. Et on devrait pas, je fais ainsi gaffe à pas faire usage de cette violence quand elle est pas légitime.

Là j’ai trouvé légitime d’interpeller ce mec qui menacait ma pote. Pas parce-que c’est une meuf qu’elle peut pas se défendre, mais pour attaquer ce mec qui impose à quelqu’unE de se taire ou de se battre pour un désaccord mineur. Je commence donc à lui gueuler (il est pas tout prêt et suit ma pote) dessus le questionnant sur son action (c’était pas dit calmement hein). Il m’a direct invité à me battre, en mode on va dans la ruelle derrière. Vu qu’il est à côté de moi, je suis plus en train de gueuler. Il menace de me péter la gueule pendant plusieurs phrases. Je le laisse parler jusqu’à qu’il me laisse en placer une. A ma tête, il comprend rapidement que je pas l’intention de me battre. Me raconte que ma pote l’a insulté (apparemment de grosse merde), je suis un peu dépassée, donc je répond pas grand chose. Mon argumentation doit se limiter à « c’est bon ». Puis, il m’explique que lui c’est un travailleur. Sans rien dire de plus. Je lui demande e que c’est que ce discours classiste. Il me dit que oui c’est un discours classiste et que c’est bien. Bon, moi je suis pas contre une vision classiste mais contre la hiérarchie. Ainsi, je lui demande ce qu’il entend par là, s’il se considère supérieur. Je sais pas trop quoi dire, je veux pas le clasher vu que je veux pas me faire défoncer (ah oui, ça change pas grand chose mais s’il se vener il se retrouve pas seul). Du coup, je me casse je rejoint le cortège queer, heureuse de quitter ce virilo.

Et là, je me retrouve à écrire un article. Pour dénoncer la domination par la violence. Dans ce cas des menaces qui empêchent une discussion saine.
Pour dénoncer toutes les fois où je me casse ou m’abaisse pour pas me faire défoncer.
Pour dénoncer tous ceux qui se croient supérieur à tout le monde.
Pour dénoncer ceux qui ont tout compris.
Pour dénoncer les travailleurs qui pense être supérieur à toute les autres classes.
Pour dénoncer ceux qui se croient légitimes à diriger les étudiant.e.s alors qu’ils le sont même pas.
Pour dénoncer tout ceux qui tolère ça parce que sur le coup ils sont du même avis que celui qui l’impose par la violence entre millitant.e.s.

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