Parmi les artistes, les modèle vivants, les photographes, les plasticiennes, les actrices, les doubleuses, les personnes précaires, les étudiantes... il y a de nombreuses Travailleuses du Sexe. Parce que nous n’avons pas de retraites non plus, laissez-nous travailler en paix !
Le 17 janvier 2023, Amnesty International appelle à rejeter toute tentative de criminaliser le travail du sexe dans le cadre du rapport sur la violene à l’égard des femmes, actuellement en cours de négociation au Parlement Européen.
Le 8 mars 2023, la commission internationale des juristes, ONG de défense des droits humains, recommande de décriminaliser le travail du sexe, échange de services sexuels entre adultes consentants, l’annonce de services sexuels, ainsi que les intermédiaires dès lors que l’activité s’exerce dans des conditions justes et sans contraintes ou menaces.
En France, actuellement, le client est pénalisé (loi de 2016). Toute entraide est interdite : est ainsi proxenète toute personne qui déplace un camion, loge une TDS, ou l’attend (backup) après une prestation.
Parcequ’on ne peut pas parler de prostitution si on ne parle pas du salariat : soutien aux artistes de tout bord !
Ni réglementariste, ni abolitionniste ! Décriminalisation !
NOUS SOMMES DES FEMMES.
Nous donnons de l’amour et nous accueillons la misère, la colère, la tristesse. Nous la transformons.
Nous aimerions être soutenues par les femmes comme nous les soutenons.
Nous nous inscrivons dans le mouvement féministe. Nous appelons à la solidarité de toutes les femmes. Comme les grands méchants loups, il y a les grandes méchantes putes. La population se referme dans le mythe. Mais le petit peuple, nos clients, ils nous connaissent. La prostitution n’est pas interdite : ce sont nos clients qui sont pénalisés depuis 2016.
Les agresseurs se disent que, si nous disparaissons, personne nous cherchera. Nous sommes obligées de nous cacher de la famille car il y a des jugements permanents. Nous sommes objectivées : objets de dégoût, fétichisées, exotisées. Mais non écoutées. Nous ne sommes pas traitées comme des être humains. Cependant, nous voudrions pouvoir parler de notre expérience.
Il ne s’agit plus, pour nous, de continuer à compter nos mortes et livrer les comptes a l’État. Le système se construit sur ces mortes. Un frère mort de froid à l’arrêt de bus, une seringue dans le bras, ou après une garde-à-vue, nos soeurs qui ne sont pas emmenées aux urgences, qui se font tirer dessus, qui sont insultées par des médecins.
CONTRE L’EXPLOITATION SEXUELLE ET L’EXPLOITATION SALARIALE
Vous comparez le Travail du Sexe à de l’exploitation, mais n’est-ce pas vendre son corps toute la journée au patron jusqu’à une petite retraite que d’être travailleur aujourd’hui ? Vendre son temps, son énergie, sa vie ?
Aujourd’hui, si nous nous blessons, nous ne pouvons ni travailler correctement ni prétendre à un arrêt maladie. Notre vigilance baissée, nous nous faisons plus facilement agresser. Tout le monde s’aligne sur l’inflation, mais nous ne pouvons pas. Soit les clients ont peur de la loi, soit ils manquent d’argent.
LES LOIS SONT MISOGYNES ET VIOLENTES
Une copine disait au café : « On arrive à avoir de l’argent grâce à qui on est : l’intelligence émotionnelle, toutes les compétences qu’on développe, notre corps... et ils n’ont pas d’emprise sur nous, sur notre corps, sur notre intelligence. Et ça les énerve. Les frustre. Car ils sont misogynes. L’État nuit aux femmes. »
- Contre les guerres.
- Contre la répression.
- Contre les inégalités.
- Contre l’exploitation salariale et l’exploitation sexuelle.
- Ni salons, ni prison ! DECRIMINALISATION !
Quelques prostituées, travailleuses du sexe de Lyon
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