Face à l’urgence écologique et sociale, les concepts de décroissance et de sobriété se sont imposés dans le débat public comme des alternatives au modèle économique dominant. Pourtant, ces termes souffrent d’un problème sémantique majeur : ils évoquent souvent la contrainte, la privation ou encore une forme de régression 📉, suscitant des résistances et freinant leur appropriation collective.
La décroissance, en particulier, bien qu’elle vise à réduire l’empreinte écologique 🌿 et à repenser notre rapport à la production et à la consommation, est trop souvent assimilée à une crise économique subie plutôt qu’à une transformation choisie. Quant à la sobriété, si elle met en avant des pratiques de réduction volontaire de la consommation, elle peut aussi être perçue comme une injonction individuelle à faire des sacrifices, occultant ainsi les inégalités sociales et les structures économiques qui imposent certaines formes d’opulence.
Dès lors, comment penser une transformation économique qui échappe à ces écueils ?
L’économie des besoins apparaît comme une réponse plus féconde. Plutôt que de focaliser le débat sur la réduction, elle propose de le recentrer sur la satisfaction équitable et soutenable des besoins fondamentaux : accès à la santé, au logement, à une alimentation saine, à l’éducation et aux services publics essentiels. Elle pose également la question de l’appropriation des moyens de production par les travailleurs et de leurs droits dans les entreprises, ainsi que nos droits démocratiques à préserver des marchés la satisfaction des besoins non solvables.
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