Il faudrait imposer 35 heures de présence obligatoire des profs de collège dans l’établissement pour qu’ils organisent du soutien scolaire pour leurs élèves. Cette idée de Ségolène Royale, émise, certes, en comité privé, a été largement relayée par des média trop heureux de se mettre quelque chose sous la dent. Cette idée n’a été qu’une fanfaronnade qui a fait l’effet d’un pavé dans la mare. Elle surf sur toutes les idées reçues sur le monde de l’éducation : les profs ont beaucoup de temps libre puisqu’ils trouvent le temps de faire du soutien dans des organismes privés, ils sont grassement payés, ils ont trop de vacances scolaires etc, etc… Il serait simple de répondre que si les profs étaient mieux payés, ils se passeraient bien de faire du soutien dans des organismes privés (et ceux-ci sont en plus une minorité). Il serait tout aussi enfantin de démontrer que ce projet n’est pas sérieux puisque le soutien scolaire dans un collège, ça ne s’improvise pas, ça se prépare et que ça implique donc une surcharge de travail s’il s’ajoute aux heures de cours hebdomadaires. On pourrait aussi s’interroger sur le fait que cette fumeuse proposition ne s’applique qu’aux enseignants de collège : nos chers chérubins de lycée seraient donc, selon Royale, au top de la maîtrise des connaissances ?
Mais voila qui est perdre beaucoup de temps car ne soyons pas naïfs : les gourous du PS, comme les autres d’ailleurs, savent déjà très bien tout ceci. En réalité, ce qui leur est insoutenable, c’est simplement le fait que les profs font tout un travail « invisible » (préparation de cours, recherches pédagogiques…) qui n’est ni contrôlable ni quantifiable par le pouvoir.
Qu’on ne s’y trompe pas, la qualité d’éducation est loin d’être la préoccupation des candidats à la présidentielle. Leur seul objectif est uniquement la conquête et l’exercice du pouvoir
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Pourquoi s’étonner encore que la candidate PS fasse preuve de populisme en s’en prenant aux profs, cible facile, pour séduire la frange la plus réac’ de la société ?
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