Sale temps pour les huissiers de justice à Lyon. Selon lyonmag, la totalité des associés d’une même étude d’huissiers de justice ont été placés en garde à vue le 8 décembre dernier dans les locaux de la brigade financière de la PJ avant d’être présentés à un juge d’instruction.
Surfacturation et manipulation comptable
Il s’agit du cabinet de Jacques Molho, huissier de justice réputé à Lyon, qui prétendait même à la fonction de président de la chambre régionale des huissiers de justice. Jacques Molho a été mis en examen pour abus de confiance aggravée et escroquerie aggravée ainsi que d’autres de ses associés. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rencontrer.
L’affaire intervient après plusieurs autres dossiers qui ont éclaboussé des huissiers de justice lyonnais. On se souvient par exemple que l’ancien président de la chambre des huissiers de justice du Rhône, Gilbert Bénichou, avait été mis en examen en mars 2012 pour abus de confiance aggravée et faux. Il était soupçonné d’un détournement d’1,5 million d’euros. Me Bénichou avait alors été destitué de sa fonction.
Dans le cas du cabinet de Me Jacques Molho, la justice s’intéresse à des malversations financières et à des manipulations comptables opérées au sein du cabinet pendant de nombreuses années. De multiples surfacturations auraient été établies au préjudice des clients de l’étude de Me Molho et de ses associés.
Fusible ?
Au départ, les soupçons se sont portés sur un jeune associé de l’étude, Me B., qui aurait endossé seul la responsabilité des surfacturations. Mais le jeune huissier de justice aurait en vérité servi de simple fusible.
En effet, la lecture d’un rapport en date du 8 avril 2014 invalide l’hypothèse d’un associé malveillant. Commandé par la chambre régionale des huissiers de justice afin de faire la lumière sur les malversations du cabinet Molho, le rapport insiste bien plutôt sur la responsabilité Me Jacques Molho lui-même :
« Nous estimons que ces pratiques ont été initiés bien avant l’arrivée de Me M., B. et V. [les associés de Me Molho]. Me Molho avait manifestement une telle emprise sur les associés et collaborateurs de l’étude, que ces derniers n’osaient pas l’affronter. A la lecture des PV d’assemblée générale de l’année 2013, on ne peut s’empêche de penser que Me Molho a profité de la faiblesse de Me B. pour lui imputer la totalité de turpitudes ci-avant dénoncées, ce qui ne nous apparaît pas correspondre à la réalité des faits », écrivent les deux rapporteurs, Brigitte Gregorutti et Jean Gaudio, deux huissiers de justice extérieurs à la région Rhône-Alpes.
L’étude d’huissier de justice est restée sourde aux demandes d’entretien de lyonmag malgré leurs multiples relances.
Les associés mis en examen sont officiellement en congés maladie.
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