Depuis plus de six mois, Loïc, 23 ans, croupit dans les geôles européennes. D’abord à Nancy puis à Hambourg où il est jugé depuis la mi-décembre pour sa participation supposée aux émeutes contre le G20 en juillet 2017. Ce procès fleuve dans lequel il comparaît – désormais à huis clos – aux côtés de 4 autres jeunes est considéré par les militant.e.s allemand.e.s comme un moment charnière à plus d’un titre.
D’une part, il s’agit pour la justice de valider ou non les nouvelles méthodes policières employées pour réprimer la contestation de ce sommet. En l’occurrence, on parle d’une longue traque appuyée par des moyens technologiques inédits : appels à délation, diffusion massive de photos des personnes recherchées, logiciel de reconnaissance faciale, énorme base de données d’images, identification sur la base de profilage physique (démarche, silhouette etc.). Pour la plupart, ces coups de force des flics ont été tentés au mépris de toute légalité, la fin justifiant l’obtention de nouveaux moyens.
D’autre part, la justice devra se positionner sur les thèses fantaisiste d’un procureur dont la volonté politique semble claire : réduire à néant le droit de manifester. Il défend qu’une manifestation non déclarée est le rassemblement d’une bande organisée, que chaque personne qui y prend part, de quelque manière que ce soit, doit donc être reconnue coupable de l’ensemble de dégâts qui seraient commis par les autres, même après son éventuel départ. Il voit dans le black block « une coopération délibérée fondée sur la division du travail » où celles et ceux qui n’attaquent pas fournissent « l’aide mentale » nécessaire aux autres. Il entend requérir des peines allant au delà de 3 années de prison ferme alors même qu’il ne reproche aux inculpés que leur simple présence dans le cortège.
Écrire, comme nous le faisions en décembre, que ces tentatives outre Rhin risquent d’inspirer les autorités françaises n’est même plus une prévision. La récente « loi anticasseurs » contient tout cela et plus encore. Si elle a été votée en urgence pour écraser le mouvement des gilets jaunes, elle sera toute aussi utile pour museler, par exemple, l’opposition au G7 de Biarritz en août prochain.
18h00 ouverture, table de presse, livres
18h30 discussion autour du procès et de la situation particulière de Loïc
19h30 projections court métrage + discussions
20h30 choucroute végane à prix libre + bière artisanale de Lorraine
Parce que la répression nous concerne tout.es et qu’elle ne doit pas sévir dans l’indifférence.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info