L’Europe n’est pas menacée d’invasion. La part des migrations internationales est restée stable ces 50 dernières années, et la majorité des migrations se fait entre les pays du Sud. Pourtant, sa politique semble indiquer le contraire. L’Europe est en guerre contre un ennemi qu’elle s’invente. Pour lui faire face, elle s’est dotée d’une arme controversée : l’agence Frontex.
L’Europe peine à se construire en matière fiscale, politique ou sociale. Sur les questions migratoires, malgré quelques avancées, c’est la crispation sécuritaire qui prédomine. Les Etats membres de l’Union européenne (UE) fondent leurs politiques d’immigration sur le prétendu risque d’invasion migratoire. Si le discours erroné de l’invasion construit depuis l’Europe tend à se répandre, l’UE omet cependant de préciser que les migrations vers le Nord restent minoritaires par rapport aux mobilités internes notamment au continent africain [1]. Le verrouillage des voies d’accès au continent européen décourage les départs légaux, complexifie les parcours migratoires et maintient les demandeurs d’asile à distance d’une protection internationale. Alors que le nombre de pays au sein de l’UE est passé en vingt ans de 12 à 27 membres, les demandes d’asile en Europe ont chuté de 680 000 en 1992 à 301 000 en 2011 selon Eurostat. Pourtant, pendant cette période, crises et conflits n’ont pas cessé, il semble donc que le dernier lauréat du prix Nobel de la paix ne s’attarde guère sur les causes profondes des migrations, ni sur le respect du droit d’asile.
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