Hébergement d’urgence : il faut qu’un autre lieu soit ouvert à Lyon !

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Lundi 31 janvier 2011 : gymnase Bellecombe.
Arrivée vers 18h30, plein de monde attendait à la porte du gymnase, en me voyant
ils m’ont assaillie répétant : « Il n’y a pas de place, c’est complet ». Par manque de places disponibles, va-t-on obliger des personnes à dormir dehors par le froid qu’il fait... ?

Je leur
disais que ce n’était pas possible car ceux qui étaient à la porte je les
connaissais tous, ils étaient de tous les gymnases ! Depuis le 17 décembre, on les fait passer de gymnase en gymnase : d’abord Bellecombe, puis ensuite Rosset, et puis ils étaient dernièrement à Clémenceau, pour revenir ce lundi à Bellecombe sans pouvoir y accéder.
Or ils savaient tous qu’il fallait téléphoner au 115, dès le matin à 9h30.

Avec le
froid ils n’allaient pas prendre le risque de coucher dehors. Mais ils me
disaient que le 115 leur avait dit que c’était complet. Je leur ai dit que
j’allais voir ! Dans la pièce d’accueil, il y avait une dizaine de policiers
municipaux certainement appelés en cas de mouvements des personnes qui étaient
dehors.

Il y avait une trentaine d’adultes et une dizaine d’enfants.
Ceux de la sécurité et ceux de l’accueil m’ont redit qu’il n’y avait pas de place, que
la liste du 115 qui leur a été transmise comportait 140 noms et que ceux qui
étaient dehors n’en faisaient pas partie. Je téléphonais au 115, expliquant mon
incompréhension ... pas de place !!!

Je téléphone à la Préfecture, après plusieurs appels et attentes ... et espoirs,
on me rappelle me disant de téléphoner au 115, que c’est eux qui gèrent ... J’ai
beau leur dire qu’il faut un autre lieu pour accueillir ces personnes et que
c’est le préfet qui réquisitionne... [1]

Vers 21 heures est arrivé le responsable de la police municipale, qui a beaucoup
téléphoné : mairie, préfecture...
A 21h30, celle qui faisait l’accueil a téléphoné au 115 pour avoir des consignes,
il lui a été indiqué que si à 22heures
ceux qui étaient inscrits n’étaient pas venus, les places seraient données à
ceux qui étaient dehors, leur laissant la
tâche de choisir qui rentrerait...

A 22h, il restait 25 places disponibles. Il avait été retenu en priorité de
faire rentrer les familles avec enfants, puis les personnes âgées ou fatiguées.
A 22h30 les 25 places étaient occupées.
Elles étaient restées sur le trottoir 5 heures par ce froid. Et avant elles
étaient probablement à la Guillotière... à peu près 5 heures également, soit un minimum de
10 heures dans le froid ....et non devant un bon chocolat chaud !!!

Il restait dehors encore une quinzaine d’adultes. Un appel téléphonique
annonçait que le Samu Social viendrait chercher ces personnes pour les emmener
au foyer Notre Dame des Sans abris, rue Notre Dame dans le 6e où des lits
seraient installés dans le couloir.

Mais, ce qui a été dit à toutes ces 40 personnes, c’est qu’elles ne sont pas sur
les listes et qu’elles ne font donc pas partie des personnes qui peuvent rester
10 jours ... Qu’il faut que demain elles retéléphonent au 115 pour avoir une place
 !

MAIS ? puisque la liste des personnes devant rester 10 jours est complète,
qu’il y a de nouvelles personnes qui arrivent, qu’un squat dans le
9e a été expulsé samedi ou dimanche. Il y avait une quinzaine de personnes,
qui sont arrivées dimanche soir au gymase Clémenceau, 3 familles avec des enfants dont
des bébés et 4 isolés.

IL FAUT ABSOLUMENT QUUN AUTRE LIEU D’HÉBERGEMENT SOIT OUVERT À LYON !

Que ceux qui ont des responsabilités, qu’ils soient élus, associatifs ...
interviennent auprès des instances qui prennent des décisions pour que ces
personnes soient hébergées dès demain soir.

Il faut qu’un autre lieu soit ouvert !

Notes

[1Les préfets ont le pouvoir de réquisitionner des bâtiments ou des logements vides, et ce n’est pas ce qui manque sur Lyon, mais ils ne le font presque jamais ! Un préfet a même dit en 2002 aux représentants des associations que si elles le faisaient elles-mêmes, il ne dirait rien... Mais on voit bien ce que ça donne !

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