Julie, 18 ans, SDF et prostituée a pris 4 mois de prison ferme (en 27 mn) pour avoir fait passer à son petit copain emprisonné à St Paul des clopes et un bout de shit. Son casier judiciaire vierge n’y a rien fait face à une procureur qui la voyait comme « une personne qui a pris l’habitude de l’argent facile et est réfractaire à toute démarche plus contraignante ».
Sincère, Julie avait reconnu avoir déjà fait passer des paquets 5 fois de suite sans se faire pincer sauf une fois où les flics l’ont relaché du fait de sa minorité. La procureure a sauté sur l’occasion pour lui coller un « de son propre aveu, les faits ont été répétés plusieurs fois ; c’est un comportement inadmissible dont elle savait qu’on lui demanderait des comptes » et demander une peine de 10 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
L’honnêteté ne paie pas au Tribunal, il vaut mieux ne jamais avouer des faits dont on n’est pas accusé.
Djiadi a 19 ans. Sans permis et bien bourré il a chourré une caisse le 4 mai qu’il a fini par planter vers le marché aux puces. Pour le vol, la loi prévoit jusqu’à 5 ans de prison. Comme il est en récidive, il risque la peine plancher c’est-à-dire un peu moins de la moitié du maximum prévu par la loi, soit 2 ans de prison ferme.
Son avocat, costard cravate commis d’office, défendra 5 autres dossiers dans la journée, tous à l’avenant : « je n’ai pas eu le casier judiciaire de mon client et je n’étais donc pas au courant qu’il est en récidive », puis « je n’ai pas d’explication », ou encore « je suis bien mal en peine d’appréhender ce dossier », « je ne sais pas », « j’ai le sentiment d’une personne qui n’a pas conscience de ses actes », « mon client est taisant, il ne s’explique pas ». Enfin, il garde l’apothéose pour la fin de sa plaidoierie, « les gens des banlieues ont du mal à concrétiser les paroles, à utiliser le langage des mots », et pour illustrer son propos, « une émission que j’écoutais sur France Inter évoquait le cas d’un prévenu qui, aux questions du juge, répondit par un coup de tête à celui-ci »...
Lamentable défense. En 35 minutes, défendu par un avocat d’office qui a eu le dossier 1/2 heure entre les mains, Djiadi a ramassé un an de prison ferme pour un vol de voiture en récidive.
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