Kirchner1, le FMI... et les larouchistes

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A priori, il n’y a pas de rapprochements évidents à établir entre les négociations du gouvernement Kirchner [1] avec le FMI et les larouchistes, groupuscule politique à vocation sectaire. Et pourtant ! Dans le cadre du festival des résistances, a eu lieu, mercredi 24 avril, une conférence sur la crise en Argentine.

A l’issue de cette conférence, pendant laquelle sont intervenus Mme Duran et Marcelo Nowersztern, professeur à l’Institut des Hautes Etudes d’Amériques latines (IHEAL), plusieurs personnes ont pris la parole au nom des larouchistes et ont essayé de perturber le déroulement du débat.

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L’un a resservi le discours - bien connu pour quiconque a croisé, un jour ou l’autre, sur sa route un larouchiste - sur la confiscation de l’économie : la crise argentine apportait, s’il en fallait, une preuve de plus à son argumentaire.

Un autre s’est insurgé contre les accusations honteuses d’antisémitisme fréquemment reprises à l’encontre de son (larouche). Il a quand même fallu près de dix minutes pour que ces connards aient la gentillesse de bien vouloir se taire. Au-delà de leur discours proprement dit - pour l’essentiel un tissu d’inepties -, ces types ont des méthodes franchement désagréables et ce triste évènement vint m’en apporter la confirmation.

D’autant plus désagréables que les interventions qui venaient d’avoir lieu étaient loin de tout dogmatisme. En livrant de l’action du gouvernement Kirchner une vision frontalement opposée à celle véhiculée par la plupart des médias, le propos provocant de Marcelo Nowersztern invitait au débat. Alors que L’expresso (quotidien italien), Le Monde, Clarin (quotidien argentin) insistent sur la grande popularité de Kirchner et louent son attitude offensive face au FMI, il se montrait bien plus sceptique. Selon lui, Kirchner réussit à exploiter habilement le sentiment anti-impérialiste extrêmement vivace dans la population argentine. Mais s’il adopte une rhétorique de lutte contre le néo-libéralisme, Kirchner n’est pas pour autant en rupture avec le FMI et le gouvernement des Etats-Unis.

En effet, les termes dans lesquels a été négocié le paiement de la dette par l’Argentine sont catastrophiques pour le développement économique et social du pays. Au fond, ce que soutenait Marcelo Nowersztern, c’est que le gouvernement Kirchner doit purement et simplement refuser de reconnaître la dette externe de l’Argentine.

Sa position n’était d’ailleurs pas limitée à l’Argentine : il pense en fait que les pays latino-américains doivent adopter une position commune - de refus - sur ce problème de la dette. Une position qui aurait mérité bien autre chose que la venue des larouchistes.

Nico

Notes

[1Néstor Kirchner est le premier président argentin élu depuis l’effondrement de l’Argentine en Décembre 2001.

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