En effet, ce sont les mêmes policiers du 1er arrondissement qui sont en charge d’effectuer l’enquête, alors qu’eux-mêmes seraient impliqués dans cette tragique affaire. Ces policiers seraient intervenus sur injonction de personnes disant qu’un jeune, n’allant pas bien du tout, s’exprimait de façon bruyante, dans le centre de Lyon, à une heure avancée de la nuit.
D’après les informations que nous avons, il était aux alentours de 5 heures du matin, dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 juin, quand une patrouille de policiers procède au contrôle de Mohammed Elmi, sur le Pont La Feuillée, traversant la Saône entre le quartier des Terreaux et celui de St-Paul, dans le Vieux-Lyon. C’est à ce moment-là que Mohammed prend le temps de se déshabiller, d’enlever ses chaussures ainsi que son blouson et sa chemise, avant de sauter dans la Saône. Ce n’est que le vendredi 22 juin, c’est-à-dire quatre jours plus tard, qu’un corps a été repêché dans la rivière.
De nombreuses questions se posent dans cette affaire aussi trouble que l’est la couleur de la Saône de nos jours. « Il y a des zones d’ombres évidentes » indique l’avocat Alain Couderc. Quelle est l’implication des policiers ? Que veut-on nous cacher ?
Alors que du temps s’est écoulé pendant qu’il se dévêtait, pourquoi les policiers n’ont rien fait pour empêcher Mohammed Elmi de se mettre en Saône ?
Pourquoi n’ont-ils pas tenté de le secourir, ou d’appeler des secours ?
Pourquoi la famille n’a-t-elle été prévenue de la noyade de Mohammed que 48 heures après, lorsqu’elle a reçu les papiers, les vêtements, la carte bancaire et le téléphone portable de la victime ?
Pourquoi n’a-t-on pas aussitôt diligenté des recherches pour le retrouver dans la Saône ?
Au moment même où l’on veut prélever l’ADN de jeunes mineurs pour ficher la quasi-totalité de la population, pourquoi aucune recherche d’ADN n’a été effectuée sur le corps (en état de décomposition avancée) retrouvé dans la Saône, alors que le père de Mohammed n’arrive pas à l’identifier comme son fils ?
Pourquoi le Procureur de la République n’a-t-il pas encore ouvert une information judiciaire ?
Pourquoi les médias dominants n’en ont pas parlé ? Après le communiqué du MRAP, seuls des médias alternatifs ont porté l’affaire sur la place publique. Il a fallu attendre deux semaines, suite à l’insistance d’associations, pour que quelques rares journalistes se donnent la peine de faire des investigations. Y a-t-il une volonté de black-out sur cette affaire ?
Qu’est-ce qui s’est passé pour Mohammed ?
Que lui est-il arrivé ?
Quelle est l’implication des policiers dans cette noyade ?
Que veut-on couvrir ?
Que veut-on nous cacher ?
La famille exige des réponses à toutes ces questions.
Mohammed Elmi était un jeune français de 23 ans, habitant dans le 8e arrondissement de Lyon. La famille de ce jeune ayant des origines en Somalie, c’est une association somalienne qui a alerté le MRAP. C’est ainsi que c’est le MRAP lyonnais qui assure le suivi de cette affaire. A Paris, le MRAP, qui a rencontré la nouvelle ministre de la justice ce mardi 3 juillet, a évoqué cette affaire trouble devant elle en insistant pour qu’une réelle enquête indépendante soit réalisée.
Si vous avez été témoins, merci de répondre à cet article.
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