À la fin des années 1970, dans un contexte de crise économique et de chômage, une série de décrets contre les immigrés sont adoptés. Les conditions du droit au séjour se durcissent, et une condamnation pénale devient le prétexte pour expulser de façon massive des milliers de jeunes immigrés. Au début de l’année 1980, trois jeunes immigrés sont tués par des flics ou des beaufs : Yazid Naïli en janvier dans la banlieue de Strasbourg, Abdelkader Ghrib en février à Valenton, Abdelkader Lareiche en février à Vitry.
Face à ces meurtres, un réseau de personnes va réagir collectivement en organisant au beau milieu des cités, une série de concerts Rock against police, entre 1980 et 1983.
Le pari de ces concerts est double. Il s’agit d’abord de s’approprier l’espace social de la cité. En s’appuyant sur la dynamique qui traverse le rock, mais aussi le théâtre, la vidéo, les radios, les journaux-tracts, ces jeunes, immigrés, et prolétaires de banlieues affirment leurs vécus et leurs besoins propres. Ces moments de rencontres participent aussi aux premières tentatives de coordination inter-cités où l’organisation face aux crimes racistes et sécuritaires est toujours reliée aux autres luttes sociales : celles des familles dans les cités de transit, des coordinations lycéennes, des chômeurs et précaires, ou encore les luttes anti-carcérales.
À travers cette série de montages sonores, nous avons avons cherché à questionner et à documenter les enjeux de ces pratiques sociales et politiques, qui ont précédé de quelques années la Marche pour l’égalité et contre le racisme de décembre 1983. Entre intervention militante et expérience sociale, il nous a semblé que cette histoire collective, assez peu connue, n’avait pas encore dit son dernier mot et valait la peine d’être racontée.
Une série de 6 docus rapdocsonores qu’on peut aussi retrouver sur le site, ici :
http://rapdocsonores.org/
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