Au départ, il y a un fait divers de violences dans les transport en commun. Mercredi 8 novembre, un homme en état d’ébriété insulte et frappe deux femmes et un de leurs amis dans le métro D. Il se trouve que cet homme est aussi médiateur pour TCL, le réseau de transport en commun lyonnais. Le Progrès indique qu’il a été condamné en comparution immédiate à 8 mois de prison dont 4 fermes.
L’article du journal ne s’arrête pas là. Et plutôt que de choisir d’insister sur l’ironie qu’il y a ce qu’un médiateur TCL frappe des passagers de ce réseau ou de s’attarder sur ce nouveau cas de violence faite aux femmes, Le Progrès choisit un angle bien rance. Le journaliste, qui signe X.B, insiste en effet sur des éléments qu’il juge probablement explicatifs de l’accès de violence de cet homme : ses origines ultramarines, le fait qu’il ait été adopté et ait des relations difficiles avec sa famille adoptive et enfin son absence de lien avec ses parents biologiques.
Natif de Polynésie, le prévenu n’a pas revu son île natale et ses parents biologiques depuis l’âge de 2 ans. Et a rompu depuis sa majorité le lien avec sa famille d’accueil en métropole.
Ces explications, probablement révélées lors de la comparution immédiate, sont racistes, psychologisantes et essentialistes. Elles jettent l’opprobre sur toutes celles et ceux qui ont été adoptées ou ont des relations de famille tumultueuse. Elles associent les polynesien·nes à des personnes violentes. Elles sous-entendent que la violence de cet homme est liée à des difficultés psychologiques qui seraient la conséquence de son absence de lien avec sa famille biologique.
Une fois de plus Le Progrès s’est vautré dans le caniveau.
Illsutration : Damien Roué
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info