Lyon 2 : mises au point sur l’affaire du Leader Price

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Novembre2007-...(LRU et retraites) 18 compléments

Voir aussi :
- Intervention policière sur le campus de Bron dans la nuit du 28 au 29 novembre
- Communiqué de presse des étudiants lyonnais sur l’évacuation musclée du campus de Bron le 28 au soir
- Étudiants et personnels de l’IEP soutiennent les 13 arrêtés de Bron
- Les Roboptiques
- À ceux qui se désolidarisent d’un certain « type d’action »

Le torrent idéologique de la calomnie s’est déjà beaucoup déversé dans la presse et autres médias dominants. Il est donc nécessaire, alors que 11 personnes sont aujourd’hui mises en examen, de faire taire les fausses rumeurs et les récits frauduleux. Les éléments réunis ici sont basés sur les témoignages des personnes présentes sur le campus de Bron le soir du 28 novembre 2007, ainsi que ceux des personnes arrêtées.

Les faits

- Vers 18h30 le 28 novembre 2007, une opération « supermarché gratuit » est entreprise par une cinquantaine de personnes dans le cadre du mouvement contre la LRU et le gouvernement Sarkozy. Cette action a simplement été évoquée en AG mais n’a pas été votée. Elle est pourtant bien pratiquée par des grévistes.

- Aux alentours de 19h, entendant des cris aux abords de la fac, la quarantaine de personnes alors présente sur le piquet de grève sort. Deux hommes, membres du personnel du Leader Price où a eu lieu l’action d’autoréduction, font montre d’agressivité, de violences et profèrent des menaces, apparemment dans le but de récupérer le contenu des 4 caddies dérobés au supermarché. Des grévistes tentent alors de tempérer et de calmer l’attitude violente des deux membres du supermarché. Un vigile se met torse nu. L’autre employé pousse avec force un caddie sur une étudiante, laquelle est alors blessée à la cuisse, comme l’attestent plusieurs témoignages et le certificat médical dressé par le médecin le lendemain.

- Un très grand nombre de personnes ayant participé à cette action d’autoréduction, ou juste inquiètes à l’idée d’une intervention policière quittent la fac. Dans le même temps, et jusque 23h, de nombreux-ses étudiant.es arrivent sur le campus, certain.es afin de participer au repas festif qui avait été annoncé depuis le début de la semaine ce mercredi soir sur le site occupé de Lyon II, et d’autres informé.es de l’assaut imminent des forces de l’ordre afin de soutenir l’occupation de la fac. Parmi les personnes qui ont tenté de rejoindre l’occupation, une vingtaine d’étudiant.es ainsi que cinq professeurs ne peuvent accéder à l’intérieur de la fac, bloqué.es par le dispositif policier.

- À l’intérieur, la tension monte, les informations viennent de l’extérieur, par les étudiant.es et les professeur.es. Elles indiquent à la fois l’évolution et la mise en place du dispositif répressif, et les intentions annoncées par les forces de l’ordre. Sont mobilisés un hélicoptère, 10 cars de gardes mobiles, 12 de CRS, 5 voitures de la BAC et 5 RG.

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- Les CRS interviennent et font sortir les 80/90 personnes présentes, qui forment une chaîne solidaire, afin de permettre le contrôle mais également « l’identification » de certaines personnes comme ayant participé à l’action d’autoréduction. La procédure est douteuse : les arrestations sont totalement arbitraires.

- À la sortie de l’amphi D, les contrôles d’identité sont aléatoires : une douzaine de personnes parviennent à passer à travers les mailles du filet. Après avoir isolé 13 individu.es, le dispositif de CRS pousse les étudiants jusqu’au parking devant la fac, côté tram Parilly, leur laissant le soin de trouver un moyen de rentrer chez eux, il est environ 00h45/1h00.

De nombreux autres témoignages et faits pourraient être mentionnés et ajoutés afin d’étayer ce récit qui met en évidence non seulement le faux chef d’inculpation de violence mais également l’aspect arbitraire des arrestations qui a conduit 13 personnes en garde à vue, détenues pendant une quarantaine d’heures, puis accusées de chefs d’inculpations mensongers.

Des arrestations arbitraires et des identifications ubuesques

Il s’agit ici de démontrer sur la base des faits pourquoi les méthodes policières utilisées dans cette affaire sont arbitraires.

- Les personnes évacuées de l’amphi n’ont pas toutes été contrôlées. En effet, la police a laissé passer une quinzaine de personnes sans contrôler leur identité. La procédure de contrôle ne fut donc pas systématique. Pourquoi telle personne n’a-t-elle pas été contrôlée ?

Dès le départ, un individu a été arrêté avant que son identité soit contrôlée et sans avoir été désigné par les vigiles. Comme par hasard, des témoins diront le reconnaître le lendemain…

- La désignation des interpellé.es s’est faite dans des conditions pour le moins étranges. Un inspecteur confiera à l’un des interpellé.es : « le premier avocat venu rigolerait en voyant la façon dont ça s’est fait »

    • Les personnes évacuant l’amphi défilent entre deux rangées de gardes mobiles. On leur demande de se retourner, et de se découvrir. Il est 23h30, il fait noir, seul un projecteur de la police éclaire la scène. En face, à une dizaine de mètres, installés sur une passerelle située à 5m de hauteur, les témoins (le vigile, le magasinier et peut-être le gérant), entourés de policiers, vont « reconnaître » certaines personnes.
    • Un individu est désigné par les vigiles. Un professeur présent entend le vigile dire « La fille là-bas ». Il s’agissait d’un garçon…
    • Il est difficile de savoir si toutes les personnes arrêtées ont été désignées par les vigiles ou choisies par la police.

À partir de cette rapide et fragile reconnaissance, 40 heures de galère et de peur commencent pour 13 personnes.

- Au commissariat, les 13 arrêté.es sont présenté.es derrière une glace sans tain devant les témoins.

    • Les inspecteurs diront en audition aux interpellé.es qu’il y avait trois témoins, alors qu’il semble y en avoir 5 : le gérant du Leader Price, le vigile, le magasinier, et deux caissières. Chose étonnante : les 13 interpellé.es ont tous été reconnu.es par au moins un témoin ; les témoins avaient donc vu sacrément justement juste dans cette nuit noire…
    • Des témoins ont reconnu les mêmes personnes en train de faire des choses soit totalement farfelues comme manger des produits dans le magasin (!), soit différentes, comme par exemple tel témoin qui dit avoir vu telle personne remplir les caddies, tandis qu’un autre dit avoir vu la même personne à l’extérieur du magasin, au même moment…
    • Un inspecteur a expliqué à l’un des interpellé.es que des « suspect.es-tests » seraient eux aussi confronté.es aux témoins. Il s’agit d’une méthode classique en cas de reconnaissance visuelle qui consiste à toujours mettre les suspects aux côtés de personnes dont on est sûrs qu’elles sont innocentes (des policiers en civil par exemple), ce qui permet de tester la fiabilité des témoins. Cette méthode n’a pas été utilisée dans cette affaire, et il est à parier que les témoins ont reconnu les faux suspects comme ayant volé et violenté les vigiles.

En clair, les témoignages ne concordent pas entre eux et les méthodes d’identification utilisées sont pour le moins douteuses.

    • Pourtant, deux personnes sont libérées sans poursuites le lendemain. La première personne est libérée alors qu’elle a été reconnue formellement par le gérant comme ayant mangé des produits dans le magasin, ainsi que par deux autres témoins, incapables eux de dire ce qu’elle aurait fait. La seconde personne est elle aussi libérée alors qu’elle a été reconnue comme poussant des caddies.
      Pourquoi ces personnes sont-elles libres alors qu’elles ont apparemment autant d’éléments à charge que les autres, et que leurs alibis n’ont pas été contrôlés ?
    • La police a vérifié l’alibi d’un autre inculpé dès le jeudi après-midi. Cette vérification auprès de témoins correspondait parfaitement avec la déposition du prévenu. Pourtant, ce dernier est aujourd’hui mis en examen. Pourquoi ?

Les différences de procédures (vérification des alibis ou non, etc.) semblent dépendre du bon vouloir des officiers de police judiciaire (OPJ).

L’arbitraire et ses conséquences

- Les malchanceux-ses tombé.es sous le coup de l’arbitraire ont été traité.es comme des criminel.les pendant une quarantaine d’heures.
Un OPJ confie à l’un des prévenus, que cette affaire est politique : «  on subit des pressions, ça vient d’en haut, c’est le gouvernement qui veut très vite mater ce genre de débordement. Ils ont déjà eu des problèmes avec les banlieues, si tout le monde s’y met… Le contexte ne joue pas pour vous, ça c’est sûr ! Quand même, une douzaine d’OPJ mobilisés pour un vol en supermarché par des étudiants, c’est un peu fort ! Ça montre qu’ils veulent mettre tous les moyens contre vous… Enfin, pour nous, c’est plus amusant qu’autre chose. »

Amusant… N’empêche que, « garde à vue », ça signifie fouille intégrale, mise à nu, enfermement, seul.e ou à plusieurs dans une cellule sans fenêtre, parfois en surnombre, dans le froid. Pendant 40 heures vous ne savez pas s’il fait jour ou nuit, vous ne savez pas l’heure qu’il est. Parfois on vous amène à manger, parfois on vous donne de l’eau, parfois on vous laisse aller uriner, porte ouverte, sous le regard d’un policier.

Jamais vous n’avez le droit au noir, une lumière vous éclaire en permanence : vous êtes gardé.e à vue. À n’importe quel moment vous pouvez être relevé.e pour un interrogatoire. De toute façon, il est très difficile de dormir avec la peur, le froid, la lumière, le bruit des clefs et des serrures, et la bruyante humeur paillarde des policiers de nuit.

- En France on parle de présomption d’innocence, mais concrètement c’est bien par présomption de culpabilité que procède la police. En France, sur une simple dénonciation en pleine nuit par deux vigiles entourés de flics, arbitrairement donc, on peut passer 40 heures sans voir le jour, menotté.e, malmené.e, humilié.e, insulté.e, menacé.e…

Il faut soutenir les inculpé.es !

Évidemment, cet arbitraire est soumis au contexte politique : le pouvoir cherche à réprimer le vent de révolte qui souffle en France depuis quelques semaines. Peu importe ce qu’on peut penser de cette action. Nous aurons le temps d’en débattre plus tard, entre nous. Il faut se mobiliser contre ce qui n’est jamais que de la répression politique. Nous lançons donc un appel de soutien aux personnes mises en examens.

Surtout, nous recherchons tout témoignage pouvant aider la défense, par exemple en prouvant que les arrestations furent arbitraires, et que le chef d’inculpation pour violence contre les vigiles est mensonger. Témoignez :

    • si vous étiez effectivement avec l’une de ces personnes peu de temps avant les arrestations,
    • si vous étiez présent.es sur la faculté lors des violences des vigiles du supermarché, ainsi que de l’attitude des étudiant.es pour les calmer ,
    • si vous étiez présent.es sur la faculté lors de l’intervention policière et des procédures d’arrestations.

Nous devons résister ensemble, collectivement, c’est pourquoi avant de prendre toute initiative, contactez nous :

temoinslyon_arobase_free.fr

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  • Le 5 décembre 2007 à 12:31

    Des liens on en fait trop peu, la proposition d’une campagne pour le retrait de la plainte du leader de Bron en visant les autres succursales (casino, franprix, leader, monoprix) par des autoréduc ne suscite aucun débat ? ça veut dire que la solidarité avec l’action, les mis en cause reste verbale (la conscience ?).

    Je crois qu’il y a accord profond entre trotskystes et anars sur cette surévaluation de la conscience, bien dommage (passer son temps à conscientiser, à revendiquer la conscience, quel ennui). La conscience elle est fausse, elle en retard, et c’est pas le catéchisme révo qui la change,mais la pratique commune. Par exemple, on a des révolutionnaires qui ne veulent rien faire du fait que les « étudiants » sont déjà des précaires et le seront un bout de temps. On veut bien un thème symbolique (la gratuité) et à sa place (de gauche), mais pas faire autre chose que de hurler au loup sur la LRU.... alors qu’en partant des conditions actuelles de vie et de travail des diants diants il y a moyen d’ancrer la politisation en cours dans la matérialité des besoins et des désirs, au présent.

    Taffant au SMIC horaire, faisant des stages gratos, attendant une faible bourse, vivant dans des clapiers solo ou en famille, ce ne sont pas des thèmes de dénonciation (ah les pauvres étudiants qui ratent leurs études parce quils doievent taffer) ce sont des choses sur lesquelles agir. On nous dit, il faut plus de capital dans la fac, sinon elle est ruinée, une simple autoréduc au resto u remet les choses sur leurs pieds : ils veulent de la main d’oeuvre formée, flexible, polyvalente, qu’ils en payent la production ! Si les lutteurs de l’heure bloquaient plus de supermarchés et moins de facs, il est absolument é vident que l’écho parmi tous, audelà de l’école, l’incitation à embarquer dans le mouvement,serait très forte. les chrono-maîtres tracent des frontières (diants / précaires assistés, salariés privilégiés du rail et démunis du privé, avec et sans pap) tout ce qui les brise, les rend poreuses, dans les faits est une forme de puissance accrue contre cette gestion des séparations.

    aller au supermarché c’est prendre des forces, c’est désacraliser la religion dominante (l’économie), rien de plus juste, donc rine de plus communicable si on ne pipote pas (je suis un privilègié qui pourrait devenir un chien de garde du capital)

    Bon, un peu de méditation pour qui aurait le temps

    L’école, atelier de la société-usine (L’école-en-lutte, novembre 1973)

    Dix Thèses sur l’Université Productive (Cristal qui songe, 1997)

  • Le 4 décembre 2007 à 12:47

    Vite fait :

    Je suis à la lcr, et un de mes principes militants est : marcher séparément, frapper ensemble.

    C’est au cours de mes pérégrinations en forums sociaux et contre-G8, que j’ai compris et respecté le lien entre les différentes formes de lutte contre le système capitaliste (et l’idéologie sexuelle, morale, religieuse, raciale, ... qui l’habille).

    Je voudrais comprendre le lien entre l’opération supermarché gratuit (si j’ai bien compris c’est une opération dinero gratis comme dans le film de pierre carles) et le mouvement des étudiants contre la loi Pécresse.

    Ce que je veux dire c’est que dans un cadre de lutte générale (forum social, contre G8, ou autre), ou organisée en série sur le thème de la gratuité, ce genre d’action ne me pose absolument aucun problème.

    Par contre lorsqu’il s’agit d’un mouvement et d’actions, de masse, sur un thème précis et que le niveau de conscience d’une part significative (en centaines) d’étudiants n’est pas encore allée jusqu’à une critique du capitalisme, je crois pas que cela puisse marcher, politiquement j’entends. Et je ne crois pas que l’anarchisme se refuse à avoir des résultats politiques à son action (attention je ne parle pas de scores électoraux mais d’élévation de la conscience politique et de classe).

    D’autant plus que cette action, apparemment, était réfléchie et concertée par un groupe de personnes, ce n’était pas une action spontanée d’une masse significative encore une fois (ce qui aurait surement rendu les choses différentes). Il est donc difficile de théoriser dessus. La spontanéité révolutionnaire ne se décrète pas, ne se provoque pas.

    Pour la suite c’est une vraie concentration sur l’objectif premier qui est la lutte contre la loi pécresse qu’il faut, faire le lien avec d’autres luttes de travailleurs. C’est vrai qu’utiliser le terme de massification du mouvement est un peu présomptueux, mais ni plus ni moins que dire ce que doit être un mouvement spontané et les actions, déconnectées des gens concernés, qui vont y contribuer.
    Faire le lien, lutter aux côtés des travailleurs, tout en développant vos propres mots d’ordres si vous le souhaitez. C’est ça qui contribue à faire un mouvement plus fort, plus cohérent. Pour le reste personne ne le décrète, ce sont les femmes et les hommes pas encore politisés qui ont les clefs.
    Et je ne pense pas que ce soit anti anarchiste de dire ça, j’espère en tous cas.

    Quoi qu’il en soit tenez bon, ne lâchez rien.

  • Le 3 décembre 2007 à 23:06

    Justement. Les rapports entre les différentes composantes du mouvement (je veux dire : les organisations diverses et les non-affiliées) étant ce qu’elles sont (au minimum beaucoup d’incompréhension), ce genre de réactions était anticipable. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut renoncer à avoir une approche différente de la lutte, et laisser tomber les opérations gratuité, mais il faut une préparation carrée. Au moins des tracts spécifiques, si possible impliquer des non-étudiants, comme le disait quelqu’un, négocier un non-dépôt de plainte... Ce genre de trucs conditionnent la réussite de telles opérations. Et sans une ou deux réussites récentes, une AG ne votera jamais pour ce type d’action.

    Je suis bien sûr solidaire ; je tenais juste à souligner qu’il y a une dimension tactique à prendre en compte dans ce type de situation. Et que bien préparée et bien effectuée, une opé magasin gratuit, ça marche ! Les gens comprennent, suivent, et on a un vrai rapport de force à opposer aux gérants et aux flics.

    Un truc tout con : la géographie. Aller faire ça au leader price à cent mètres de la fac donne aux détracteurs la possibilité de présenter l’action comme une impulsion « criminelle ». C’est pour ça que les opérations péage gratuit sont moins facilement attaquées : il y a de la préparation et ça se sent. Là, tu peux très vite présenter le truc comme des étudiants branleurs qui vont chourer des bières.
    C’est un truc qui est à prendre en compte, à mon avis : les arguments dont vont essayer de se saisir les opposés, essentiellement pour décridibiliser les personnes impliquées, parce que c’est ça la finalité des mecs de l’UNEF, la LCR, SUD...

    Bref : peut mieux faire.
    Mais toute ma solidarité, bien sûr !

  • Le 3 décembre 2007 à 19:23

    Tu peux sitter tes sources ? Car « la police » c’est un peu vague...

  • Le 3 décembre 2007 à 18:59

    voila ce qu’en dit la presse :
    ." Ont les appellent les totos.Ils renâclent à la
    structuration, et poussent à la radicalisation, même lorsque le rapport
    de force n’est pas favorable. A Lyon, ils sont très présents depuis le
    début des occupations d’universités. Régulièrement débordée, la
    coordination est embarrassée."
     Alors que le traitement médiatique ne nous est pas très favorable,/
    "explique Mathieu, de la FSE, /leurs actions peuvent amplifier l’image
    négative qui est parfois perçue de notre mouvement. »"

    Une étudiante, militante à la LCR, enrageait  : /« On n’a pas besoin d’une
    action pareille à un moment pareil  ! »

    Puis lors dun debat a l’Iep, un mec a dit ke c’est du vol : faut il rappeller a ces gars le concept de propriete ? que les proprietaires sont les premiers voleurs ?

    quel saut en arriere !!!

     On essaie de les contenir,
    mais ce n’est pas évident »/, glisse un responsable de SUD étudiants."

  • Le 3 décembre 2007 à 18:54

    au moins les jeux avec les communistes sont clairs ; la LCR, la FSE et meme sud etudiants ont dits aux journalistes que ces « toto » font du mal a l’image du mouvement.....

    les camps sont faits, non ?

  • Le 3 décembre 2007 à 18:53

    Selon la police, 4 ou 5 clients seraient sorties du magasin, le sourire au lèvres et les caddies plein. Une fois n’est pas coutume, ces gens qui sont volés à longueur de journées, d’années et tout au long de leurs vies sont sortis du magasin sans payer sous les clameurs des étudiants insurgés.

  • Le 3 décembre 2007 à 18:46, par Ben

    La question que pose aussi cette action, c’est qu’est ce qu’on pouvait en attendre ? La répression et la criminalisation de cette action militante était évidente, et elle a donné un beau prétexte à Journès et Co pour envoyer la flicaillerie… Donc qu’on aprouve le geste ou pas, je me demande un peu pourquoi les participant-e-s n’ont pas envisagé la suite. Aller directement dans un amphi avec les cadies n’était peu être pas la meilleur idée qui soit…
    On a un gouvernement et un président d’université qui ont clairement affiché leurs opinions et leurs envies répressives, à quoi bon leur donner des justifications ? Quand on sait qu’une action va mal finir (et avec 13 interpelé-e-s, ça a mal finit !), on ferait peut être mieux de pas la faire, surtout qu’on a pas gagné grand chose…

    Maintenant il s’agit effectivement d’affirmer notre solidarité avec tou-te-s les inculpé-e-s, de dénoncer les méthodes absurdes et arbitraires qui ont fondées les arrestations et de ne pas nous diviser avec d’un côté ceux-celles qui respectent la loi, de l’autre ceux-celles qui choisissent l’illégalité. Un compromis est possible et certainement souhaitable, les actions doivent être complémentaires, mais ça ne sert à rien d’aller au casse-pipes…

    Et pour info (j’espère que ce sera développé ailleurs), le vote a bulletin secret organisé par le présidence s’est déroullé sous protection policière sur les quais… Un joli cordon de CRS avec au bout 2 vigiles pour controler les cartes d’étudiant-e-s… C’est beau la démocratie… Heureusement quelques un-e-s des votant-e-s ont choisi de ne pas y aller, mais la grande majorité était tellement contente de pouvoir voter qu’illes ne se sont pas posé de questions.

  • Le 3 décembre 2007 à 16:16

    Cette action semble en effet avoir été faite à l’arrache, on pourra donc en tirer des leçons. Par contre, il semble qu’elle fut clairement politique, et pas seulement un remplissage de merdes dans des caddies. Des tracts ont bien été distribués (la police en a récupéré, donc c’est vrai), expliquant la luttre des étudiants contre la réforme Pécresse (mais pas cette action en particulier). Il semble aussi que quelqu’un, muni d’un mégaphone, ait donné un sens politique à cette action, en expliquant qu’il s’agissait de dénoncer les injustices et inégalités économiques, etc.

    A tout ceux qui disent des choses comme « Les étudiants grévistes devraient publiquement se désolidariser de ce type d’action. », je propose la lecture de l’article suivant :

  • Le 3 décembre 2007 à 15:27

    C’est super de souligner les poursuites judiciaires abusives, certes, y a pas de souci, je suis 100% pour, mais savoir de quoi partent ces poursuites c’est encore mieux.

    Au début, comme on disait « supermarché gratuit » sur rebellyon, j’avais compris que cette action était simplement d’ouvrir les caisses, avec un message « y en a marre que Casino s’engraisse sur les besoins simples de la populasse ». Je trouvais ca très classe. Je suis sur le cul en apprenant qu’en fait le but était de réquisitionner 4 caddies pleins de merde.

    Je reste solidaire des inculpé-e-s et que je pense aussi qu’un « supermarché gratuit » peut être une super belle action surtout chez Leader. Mais j’ai l’impression que ca a tellement été fait à l’arrache que l’essence même de l’action s’en trouve occultée.

    Ok, on fait pas des actions pour les médias, mais on fait quand même pas des actions que pour bouffer de la merde Leader à l’oeil. Notre but c’est de se marginaliser ou de changer le monde ? Rien que pour les gens qui sont dans le Leader Price lorsque se déroule l’action, il me semble qu’un tract est nécessaire. Or, j’ai pas l’impression qu’il y en avait. Il y a moyen qu’illes aient été choqué-e-s. Même les gens qui sont là nous prennent pour des gros-se-s con-ne-s, elle sert à quoi l’action ? Franchement, vous y êtes vraiment allé pour bouffer leur merde ? C’était ca le but de l’action ? J’arrive pas à y croire...

    Ok Leader c’est une grosse boite, si elle crève tant mieux. C’est vrai que la Com bouffe fait ses courses là-bas d’habitude ?

    Et maintenant on a des martyrs, on va gueuler parce que la justice est pourrie (et c’est vrai en plus). N’empêche que je suis dégoûtée pour elles-eux !

    Je suis loin de Lyon en ce moment et pour un moment, donc je ne peux pas parler de ça « entre nous », désolée, je m’exprime ici. Je dis pas ca pour casser qui que ce soit, je ne critique personne, je donne mon avis et je suis blasée, voire très triste, c’est tout.

    Bien du courage aux inculpé-e-s et à tou-te-s les autres

  • Le 3 décembre 2007 à 12:44

    « crime contre le mouvement étudiant » .. il y en a qui « fond des conneries » tu dis ? il y en a qui en dise...
    Après les manifs pépères (pas toutes, mais certaines) , ou chacun rentre vite dans son foyer, il faudrait peut être passer à la vitesse supérieur, et embrayer sur des choses plus pratique, par exemple mettre en application « La propriété c’est le vol »... non ?
    En tous les cas , tu as l’air d’être un fin stratège, qu’est-ce qui t’empêchait d’aller sur le campus et guider les étudiants dans la voie qui mènera sans aucun doute à la révolution ...
    Rebellyon est un site de communication et d’information, alors donne ton point de vue et avance des arguments imparables, parce que parler de connerie, de crime, de « Vous n’avez même pas le courage » ... J’ai comme l’impression que tu te place au dessus des autres , non ? Mais tu as l’air tellement outré que je suis sûr que tu es venus soutenir ceux qui se sont fait arrêter par erreur, heureusement on a tellement confiance en toi...(puis tu donnes de bons conseil sur les RG, merci nous ne savions pas tout cela...)

  • Le 3 décembre 2007 à 12:33

    Merci pour ces précisions utiles à la défense militante des mis en cause, mais pourquoi écrire : « Peu importe ce qu’on peut penser de cette action. Nous aurons le temps d’en débattre plus tard, entre nous. »

    Il semble au contraire indispensable de ne pas en rester à la nécessaire déconstruction du mécanisme répressif et de son degré d’arbitraire. Que l’appareil policier ne sache respecter ses propres règles et consignes (ficeler les affaires légalement) doit être exploité jusqu’au fond, mais il faut aussi réfléchir à ce que nous faisons, et il y a d’autant moins de raisons d’attendre pour discuter de l’action en tant que telle que son déroulement même peut nous éclairer sur les modalités d’une solidarité plus concrète avec les mis en cause qu’ils soient « innocents » ou non.

    Un axe complémentaire au démontage de l’accusation à envisager serait une mobilisation collective pour le retrait des plaintes et donc la fin de la procédure (non lieu, relaxe). Si la coordination nationale étudiante existe, cela doit faire partie de ses tâches immédiates. Avantage « annexe », la « convergence » proclamée avec les précaires serait cette fois moins incantatoire qu’à l’accoutumée... puisqu’il s’agit de défendre une forme de lutte qui n’appartient pas en propre aux étudiants et est fréquemment pratiquée par des collectifs de chômeurs et de précaires.

    Les cibles d’une telle mobilisation sont nombreuses, partout disponibles : Leader Price est l’une des enseignes d’un groupe de la grande distribution qui comprend également Franprix, Casino et Monoprix. Ce secteur économique est parmi les plus grands utilisateurs de main d’oeuvre précarisée. Le travailler plus pour gagner plus y est quotidiennement mis en oeuvre, accepter des heures complémentaires est en effet le seul moyen de survivre pour qui a un contrat à temps partiel au SMIC horaire.

    Ce secteur économique est particulièrement vulnérable au blocage. Le ralentissement du flux d’achat ou son arrêt provisoire, un samedi après midi par exemple, moment ou le chiffre d’affaire est le plus élevé, constitue un excellent moyen de pression, d’une redoutable efficacité. Il semble que l’action réalisée à Bron n’ait pas suffisamment pris en compte les contraintes de la situation et les ressources qu’elle recèlent. Ce n’est pas tant la légitimité de l’action qui est en cause mais bien la méthode employée (trop coûteuse). Pour faire retirer sa plainte à Leader Price, on peut faire le pari de mieux réussir dans d’autres commerce du groupe, en disant clairement aux responsables locaux et nationaux de la chaîne que l’un des objectifs est le retrait de la plainte, que les actions continueront tant que cela ne sera pas fait.

    Un scénario classique de l’autoréduction est de bloquer les caisses avec des caddies pleins (et du monde), en donnant un caractère public et politique affirmé à l’action (prises de paroles, distribution de flyers, tracts autocollants, invitation à participer aux réjouissances, à rejoindre la lutte), cela suppose de s’adresser aux clients et aux salariés, sans crainte ni frime, de façon ouverte. Pendant ce temps il est de bonne guerre de prendre contact avec le gérant pour lui présenter une voie de sortie acceptable : soit il laisse partir les denrées avec les manifestants, soit il continue de perdre du chiffre d’affaire, il doit s’engager à ne pas porter plainte et accompagner les manifestants lors de leur sortie afin de garantir l’accord en s’adressant avec les manifestants aux responsables policiers si ils sont là et ont des vélléités d’intervention : l’absence de plaintes les prive de tout cadre légal, ils chercheront éventuellement à faire porter plainte au responsable du magasin.

    Pour combattre la judiciarisation d’une forme de lutte il n’est pas de meilleure méthode que de la mettre à son tour en pratique.
    Ils nous disent « vol », sans doute est-ce vrai pour le Code pénal, à cela nous opposons une autre loi, la notre, sans forfanterie, avec méthode. Bien sûr il s’agit d’une prise de position autonome, et pas simplement d’une utilisation opportuniste (parfaitement justifiée !) des normes démocratiques (la police devrait respecter la loi, la justice la présomption d’innocence).

    Ce serait particulièrement important de débattre de tout ça pour un appel à campagne, et en particulier que les participants aux courses faites chez Leader Price formule un avis. Ni plus tard, ni entre nous, maintenant et publiquement. Le commun, ça s’organise.

  • Le 3 décembre 2007 à 09:43

    hé dites les modères de rebellyon, il me semble que y’a déjà assez d’espace pour l’expression des démocrates qui comme sarkozy aimeraient que les grèves se votent à bulletin secret et qu’elle restent strictement dans le cadre légal.
    et malheureusement cette espèce prolifère, et comme par nature elle est incapable de s’organiser pour se constituer en réelle force politique, tout ce qu’elle sait faire est de mettre des messages sur les forums internet.

    ça serait donc pas mal de pas publier leurs posts, surtout quand il défendent les media dominants et qu’ils recrachent leur éternels poncifs sur les « totos » et les « provocateurs »...

  • Le 3 décembre 2007 à 07:13

    "Le torrent’ idéologique sur cette affaire de Leader Price ? !!!
    Vous n’avez même pas le courage de dire qu’un groupe d’étudiants a fait une connerie. Vous vous cachez derrière la menace du « torrent idéologique ». Vous reportez l’autocritique de cette « autoréduction » à petit comité entre vous et à plus tard. Je n’ai plus confiance en vous.

    Si l’acte n’est pas condamnable, pourquoi celles et ceux qui l’ont commis ne le réclament pas haut et fort ? Quitte à en payer courageusement le prix ?
    Non ! Non ! et Non ! malgré tout, une petit groupe a fait une grosse connerie (crime contre le mouvement étudiant). Ce petit groupe est dans la nature et ceux qui sont arrêté et mis en examen doivent être relaxés.

    Mais C’ETAIT UNE CONNERIE MONUMENTALE, ou UN PIEGE (on peu l’appeler « requisition du bien public », « autoréduction »,... ou ce que l’on veut ça ne change rien à l’affaire.)

    Rappelez vous que pour tendre un piège, les RG ne présentent pas leurs cartes, et que parfois ils se servent des gens les plus faibles et fragiles pour faire pression sur eux et les pousser à la provocation,...

    Si ce n’était pas un piège, alors je reconnais que la connerie des « toto » a dépassé mon imagination.

    C’est bon, vous pouvez sortir ! Ce n’est plus la peine de se cachrer derrière la menace du torrent idéologique" des media dominant !

  • Le 3 décembre 2007 à 03:50

    Le gardien n’a pas été molesté ! C’est lui qui a été violent envers les étudiants concernés. Qui plus est devant la fac, et non pas dans ou devant le leader price, où tout semble s’être très bien passé... Pillage ? la belle blague !! Les caisses n’ont manifestement été ouverte que le temps de laisser passer les 4 caddies. Et quand je dis ouverte, rien de physique là dedans... Les personnes ont simplement poussé les caddies vers la sortie sans payer. Apparemment les clients ont été invités à passer également mais n’ont pas osé. Voila, rien de plus. Jusqu’à ce que les vigiles ne deviennent fous sur le parking en se prenant pour des justiciers, poursuivant les personnes jusque devant la fac. Délirant !

    La suite (policière et judiciaire) est consternante, flippante...

  • Le 3 décembre 2007 à 00:18

    « Un vigile se met torse nu » ???

  • Le 2 décembre 2007 à 23:12

    Salut !
    Merci pour toutes ces infos, à part vous on a pas vraiment d’autre source que les rumeurs et les mass medias.
    Et justement, sur l’action du Leader Price en soi, y a rien sur rebellyon, alors que les mass medias s’en donnent à coeur joie.

    J’aimerais bien savoir en quoi consistait vraiment cette action, quel était le concept. Parce que franchement on entend tout et n’importe quoi.

    Les médias parlent de pillage, et vous parlez parfois de « supermarché gratuit ». Les caisses ont-elles été ouvertes aussi pour les client-e-s du supermarché ? Y a t’il eu un tractage ?

    Quelqu’un était là pour faire un reportage audio, et a été arrêté. Qu’en est-il des ses bandes-son ?

    Ce serait vraiment interessant d’en savoir plus.

  • Le 2 décembre 2007 à 22:54

    Une question subsiste : quant est-il de ce fameux « moléstage » du gardien ? A t’il réellement été frappé ?

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