Malgré la crise sanitaire et sociale sans précédent qui continue de précariser des pans entiers de la population, Macron et le gouvernement ont décidé, via la Ministre du travail Elisabeth Borne, d’appliquer la réforme de l’assurance-chômage début juillet 2021,avec 2-3 mesurettes annoncées par rapport à la version2020 qui ne changent en rien le fond de la réforme.Concrètement, un désastre social se prépare. Tous les syndicats s’y opposent, y compris la CFDT.
Les nouvelles règles du chômage imposées par le gouvernement sont claires : exclure toujours plus de précaires et de pauvres en général de l’accès aux indemnisations. En bref : baisse des allocs’,impossibilité d’accéder aux droits, réduction de la durée d’indemnisation…
A propos des conditions pour ouvrir des droits : alors que 4 mois de travail sur 28 suffisaient pour toucher ses allocs, il faudra désormais avoir cotisé 6 mois sur 24.Un tiers des personnes qui auraient ouvert des droits avant la réforme en seront ainsi privées. Là où jusque-là il suffisait de retravailler un mois pour avoir le droit d’être de nouveau indemnisé, la réforme exige à présent six mois. Cette partie de la réforme ne serait désormais appliquée que « lorsque la situation économique le permettra » selon Elisabeth Borne. En prévision ? Octobre ou novembre. La blague. L’objectif ici est bel et bien d’exclure de l’indemnisation chômage des dizaines de milliers de chômeur.euses potentiel.le.s, passant ainsi sous les radars des chiffres du chômage, et basculant dans l’immense précarité du RSA ou de l’ASS. Dès juillet, le montant de l’indemnisation sera calculé à partir du revenu moyen mensuel, et non plus en se fondant sur les seuls jours travaillés : encore une technique pour amputer les allocations chômage. Parmi les mesurettes annoncées ? La mise en place d’un « plancher » pour éviter que les allocations baissent trop, calculées sur 13 jours par mois non travaillés maximum au lieu de 30 ou 31.
En clair, notre indemnisation chômage va considérablement diminuer. Il va donc falloir faire très attention avant d’accepter un contrat court (soit la majorité des contrats que Pôle Emploi voudra nous imposer) au risque de perdre tous nos droits, et lui tenir tête malgré leurs menaces de radiation. Une fois de plus, le durcissement des règles vise à faire économiser du fric aux patrons en pénalisant les précaires, et surtout les femmes, qui cumulent temps partiels subis, interruption de carrière (maternité) et moindre rémunération. Sans même parler de la systématisation du flicage et de la déshumanisation du rapport à Pôle Emploi qui supprime des postes et les remplace par des ordinateurs !
Cette réforme est une attaque contre toutes les personnes en situation de précarité, et les différentes catégories et situations sociales visées sont nombreuses : intérim, personnes handicapées, stage,travail saisonnier, RSAistes, études, service civique,CDD de très courte durée...
Face à l’ampleur de cette attaque, il nous faut nous organiser et résister ! C’est pourquoi nous appelons à une manifestation le 7 avril à 14h, au départ du TNP et à destination de la tour Swiss Life, siège de la DIRECCTE (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation du Travail et de l’Emploi).
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