L’Île égalité est expulsable depuis le 12 Mars dernier suite à une décision de justice. Depuis cette date, le collectif solidarités Cusset n’a pas cessé ses activités : distribution alimentaire hebdomadaire, cours de français, lavomatique gratuit, permanences d’entraide administrative, moments de convivialité, cantines solidaires, projections, ateliers artistiques, jardinage collectif, etc.
La dizaine d’habitant.es qui s’y étaient installé.es sont resté.es et voisin.es, habitant·es des quartiers populaires, chômeur·ses, personnes sans-papiers, parents d’élèves, ouvrièr·es, étudiant·es, associations, collectifs, syndicats, et plein d’autres personnes, ont continué à y passer chaque jour et à la faire vivre.
Mais à l’approche de la fin de la trêve hivernale qui avait été prolongée jusqu’au 1er juin en raison de la crise sanitaire, la préfecture semble cette fois bien décidée à expulser l’île égalité dans les plus brefs délais alors même qu’aucune solution de relogement n’a été proposée aux habitant·es à ce jour.
Dans ce contexte, c’est avec colère et tristesse que nous vous annonçons la cessation des activités de cours de français et de distributions alimentaires. Mais tout ne s’arrête pas pour autant ! L’île égalité reste ouverte les mercredis et vendredis de 17h à 19h (nouveaux horaires printaniers) et des évènements continueront d’y être organisés.
Encore une fois, sans surprise, la justice et la police protègent la propriété privée contre l’instauration de communs et d’espaces d’entraide autonomes. D’autant que l’Île égalité n’est pas la seule à être concernée : de nombreux autres lieux occupés à Villeurbanne et ailleurs, où vivent des centaines de personnes depuis plusieurs mois, risquent de se retrouver à la rue dans les prochaines semaines. Car ne nous y trompons pas, il s’agit bien d’une décision politique : expulser l’Île égalité, c’est mettre un coup d’arrêt à un processus collectif d’auto-organisation afin d’éviter que celui-ci ne prenne trop d’ampleur. C’est vouloir empêcher que la prise en charge collective de nos lieux de vie apparaisse comme une alternative convaincante et désirable au modèle capitaliste actuel.
Nous interpellons la mairie de Villeurbanne afin qu’elle prenne position contre la mise à la rue de personnes sans logement et la destruction de ce lieu de solidarités de quartier. En cas d’expulsion, nous exigeons :
Une solution de relogement digne, pérenne et adaptée pour tous.tes les habitant.es
Des locaux nous permettant le maintien de toutes nos activités et le stockage de notre matériel
Nous appelons tous nos soutiens, usagèr.es du lieu, voisin.es et ami.es de toutes les îles égalité à venir nous soutenir le mercredi 2 juin à 15 heures devant la mairie de Villeurbanne, Place Lazare Goujon.
L’île égalité doit vivre ! Longue vie à toutes les îles égalité !
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