Samedi 26 septembre, deux jours après la date fixée par le jugement d’expulsion du lieu, un huissier est venu signifier un « commandement de quitter les lieux » aux habitants du Collège sans frontières Maurice Scève.
Mardi 6 octobre, la police est intervenue sur le site : une dizaine de fourgons, avec des policiers casqués, armés, munis de boucliers, accompagnés de chiens, de policiers en civil maniant un drone, d’un hélicoptère, et avec le concours de la Police aux frontières et le soutien de la police municipale...
Nous, habitants et soutiens, sommes très choqués par un tel déploiement de forces, totalement disproportionné, la raison évoquée étant un « recensement » des habitants et un contrôle de leur identité. D’autant que, plusieurs diagnostics sociaux ont été réalisés sur place, notamment un diligenté par la Préfecture et un, très récemment, à l’initiative de la Métropole. Les institutions connaissent donc la population présente.
Nous sommes très choqués, car nous n’avons jamais rompu le dialogue avec les institutions — dont la Préfecture — via des médiateurs. Nous sommes d’autant plus choqués que nous sommes depuis plusieurs semaines en discussion avec la Métropole et la ville de Lyon afin de trouver des solutions d’hébergement dignes pour tous les habitants, ceci conformément aux engagements pris par les candidat·e·s pendant les élections municipales. Il nous avait été garanti qu’il n’y aurait aucune intervention policière sans concertation.
Nous attendons de la Métropole une clarification sur sa responsabilité dans cette opération policière psychologiquement violente (accompagnée d’insultes racistes de la part de certains policiers et de mesures d’intimidation qui ont semé la peur et l’angoisse chez ces jeunes gens). En effet, selon la presse la « demande de concours de la force publique », c’est-à-dire une demande d’expulsion, émane de la Métropole, ce que confirment également les services du Grand Lyon. Une réunion se serait tenue très récemment, à une date non divulguée, entre le Maire de Lyon, le Président de la Métropole et le Préfet à ce sujet.
Nous attendons de la Métropole et de la Ville de Lyon une présentation rapide des solutions de relogement qu’ils préconisent ainsi que des conditions de leur mise en œuvre pour rétablir un climat de confiance et de sérénité aujourd’hui mis à mal.
Cette intrusion violente s’intègre parfaitement dans le durcissement des politiques d’accueil des migrants et donne un signal inquiétant aux autres squats de l’agglomération. Nous invitons les voisin·e·s du Collège, les soutiens du quartier, les associations, les partenaires à rester vigilant·e·s et à se mobiliser pour faire respecter les engagements pris.
Le collectif soutiens/migrants Croix-Rousse – Collège sans frontières Maurice Scève
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