Pour le droit à disposer de nos corps, rassemblement en solidarité avec l’Espagne

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Vendredi 20 décembre 2013, le gouvernement espagnol a présenté une loi
visant à interdire le droit à l’avortement, sauf dans de rares cas.
Nous nous rassemblerons donc en solidarité avec les féministes de l’état espagnol et pour le droit à disposer de nos corps le samedi 11 janvier.

- grave danger encouru par la femme pour sa vie ou sa santé physique ou
psychologique : le texte impose que le diagnostic soit émis par deux
médecins différents et étrangers à l’établissement pratiquant
l’avortement,
- viol, à la condition qu’elle ait déposé plainte,
- malformation fœtale, sous réserve de deux rapports médicaux - l’un sur
la femme et l’autre sur le fœtus, qui confirmeront le motif d’interruption
de grossesse,

Cette loi rétablirait aussi l’obligation d’autorisation parentale pour
l’avortement d’une mineure [1].

Le 10 décembre, le Rapport Estrela [2] sur la santé et les droits sexuels et reproductifs a été rejeté par les député-e-s européens suite,
notamment, à du lobbying intensif de mouvements anti-féministes et contre
l’avortement [3].

Dans ce contexte de remise en question du droit à disposer de nos corps et
d’une diffusion massive de discours réactionnaires et anti-féministes,
incluant des positions anti-avortement, anti-mariage homo, masculinistes,
transphobes, etc. ;
nous, des féministes, appelons à un
rassemblement dans l’espace public le samedi 11 janvier à 14h30
devant la mairie de Villeurbanne
(Métro A, arrêt Gratte-Ciel).

L’objectif est d’occuper l’espace ensemble, au même endroit, à la même
heure pour défendre le droit à disposer de nos corps, visibiliser nos
analyses et positions politiques, et afficher notre solidarité avec les
féministes de l’état espagnol.

En tant qu’individu-e, collectif, organisation, association, venez avec
vos tracts et banderoles !
ainsi qu’avec vos gâteaux, thés, et autres boissons chaudes à partager.

Les partis politiques, les organisations politiques et syndicales sont
invitées à participer sans visibilité (pas de drapeaux).

Merci de diffuser cet appel dans vos réseaux.

à samedi 11 janvier !

Plateforme féministe 69

Notes

[1Voir le Communiqué de Presse du Planning Familial :
http://www.planning-familial.org/communiques-presse

[2Voir le rapport Estrela qui concerne entre autres le droit à la contraception et à l’avortement, l’éducation sexuelle et reproductive, les
violences liées au droit sexuel et reproductif :
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A7-2013-0306+0+DOC+XML+V0//FR

[3Voir cet article sur les discours et stratégies conservatrices et
catholiques, qui s’opposent à ce que ces courants renomment abusivement la
’ « théorie » du genre ’
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/25/comment-les-detracteurs-de-la-theorie-du-genre-se-mobilisent_3180069_3224.html

samedi 11 janvier 2014

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  • Le 9 janvier 2014 à 15:56, par DJOU

    Et le communiqué des Relations Internationales de la CGA :

    En Espagne comme ailleurs, le corps des femmes n’appartient qu’à elles-mêmes !

    Vendredi 20 décembre 2013,le gouvernement réactionnaire espagnol dirigé par Rajoy, a adopté un projet de loi visant à supprimer purement et simplement le droit des femmes à décider librement d’interrompre leur grossesse. Désormais l’avortement sera un délit sauf en cas de viol (ayant fait l’objet d’une plainte) et de "danger physique ou psychique" pour la femme, danger qui devra être évalué par deux médecins différents et étrangers à l’établissement pratiquant l’avortement.

    Cette décision marque un recul considérable pour le droit des femmes en Espagne. Elle marque une nouvelle étape de l’offensive patriarcale et réactionnaire dans un pays de l’Europe, qui s’attaque progressivement à l’ensemble des conquêtes des mouvements d’émancipation des oppriméEs, dont le mouvement féministe. Une offensive dans laquelle l’Etat s’appuie sur les institutions religieuses, qui jouent alors un rôle de catalyseur politique. L’Eglise catholique espagnole a ainsi joué un rôle de premier plan dans la campagne anti-avortement qui a abouti à la loi Rajoy.

    Les autres institutions religieuses ne sont pas en reste en Europe et dans le monde. L’idéologie religieuse soutient ainsi l’ordre patriarcal présenté comme une « volonté divine ».
    Qu’elle soit judaïque, bouddhiste, islamique ou chrétienne, il ne faut pas oublier que la religion considère le fœtus comme un être vivant et, si elle est très prégnante dans le pays, elle conduira l’Etat à interdire l’avortement ou à lui mettre des barrières quasi infranchissables. Les conséquences pour les femmes sont dramatiques dans les pays où la religion est très influente.

    Ainsi, par exemple : en Israël, l’avortement n’est autorisé qu’en cas de danger pour la mère ou en cas de risque de déformation du fœtus et les démarches pour les femmes sont décourageantes ; au Sri lanka, l’avortement est interdit ; en Afghanistan, l’IVG est interdite car considérée comme un crime contre l’humanité ; ; et maintenant, en Espagne, le droit des femmes à disposer de leur corps est totalement nié.
    Qu’il y ait interdiction totale ou « seulement » entrave à l’IVG, ces lois sévères ont pour conséquence que les avortements sont souvent effectués de façon clandestine par des personnes non qualifiées et ces avortements artisanaux constituent l’un des plus grands risques de mortalité pour les femmes.

    En Espagne, une telle décision vise à renforcer la domination masculine en réaffirmant le contrôle masculin sur la sexualité et le corps des femmes. En renforçant le pouvoir de contrôle médical, en supprimant la possibilité pour les mineures d’accéder à l’avortement, en limitant les possibilités de recours à l’avortement, la loi Rajoy remet en cause l’autonomie des femmes en matière de décision sur leur corps et leur sexualité.

    De l’aveu même de ces promoteurs, cette attaque contre les droits des femmes s’inscrit dans une volonté d’offensive patriarcale généralisée en Europe, soutenue par l’ensemble des forces réactionnaires. C’est donc un enjeu fondamental pour l’ensemble des femmes en Europe, de mettre un coup d’arrêt à cette offensive.

    Nous devons tout mettre en œuvre pour faire vivre la solidarité internationale contre cette offensive : la lutte des femmes et celle des féministes espagnolEs contre cette loi scélérate doivent être soutenues le plus activement et le plus largement possible partout en Europe et dans le monde.

    La Coordination des Groupes Anarchistes affirme sa solidarité avec toutes celles et tous ceux qui protestent contre cette offensive réactionnaire et s’engage à participer à cette lutte dont l’enjeu est international en multipliant, à la mesure de ses moyens, les initiatives visant à renforcer le rapport de force contre la loi Rajoy et les projets de sa transcription en Europe.

    Le 8 Janvier 2014
    Relations Internationales de la Coordination des Groupes Anarchistes

  • Le 9 janvier 2014 à 15:53, par DJOU

    Voici le communiqué du Planning Familial 69

    Pour le droit à l’avortement – Solidarité avec les Espagnol-e-s
    Appel à rassemblement - Samedi 11 janvier 2014 – 14h30

    Le gouvernement espagnol Rajoy vient d’annuler ce vendredi 20 décembre la loi autorisant l’avortement , sous couvert d’une loi organique de « protection de la vie et des droits de la femme enceinte ».
    Il subordonne le choix des femmes au contrôle médical et social puisque cette proposition de loi prévoit l’autorisation d’avorter dans seulement 3 cas très précisément encadrés :

    1. Grave danger encouru par la femme pour sa vie ou sa santé physique ou psychologique : le texte impose que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l’établissement pratiquant l’avortement.

    2. Viol, à la condition que la femme ait déposé plainte.

    3. Malformation fœtale, sous réserve de deux rapports médicaux - l’un sur la mère et l’autre sur le fœtus, qui confirmeront le motif d’interruption de grossesse.

    Autre recul : les personnes mineures devront avoir obligatoirement l’autorisation de leurs parents pour interrompre une grossesse non voulue.
    En renouant avec des pratiques déniant la liberté de choix, c’est le mépris des droits humains fondamentaux des femmes et des couples à maitriser leur fécondité et à décider de leur vie que le gouvernement espagnol vient de signer. Il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission !

    Après l’offensive des opposants aux droits des femmes contre le rapport Estrela, rejeté le 10 décembre dernier au Parlement européen, cette démarche du gouvernement espagnol vient s’inscrire dans le mouvement européen réactionnaire et conservateur qui n’a toujours pas accepté le droit des femmes à disposer de leur corps, et les considère comme des sous citoyennes incapables de décider par elles mêmes.
    En France, le droit à l’IVG est également remis en question par les restructurations ou les fermetures des centres d’IVG. A Lyon, les CIVG de la Croix-Rousse et de Lyon Sud ont ainsi été restructurés, malgré la mobilisation du Collectif de Défense de l’IVG du Rhône.
    Ces deux dernières années en France et en Europe, se sont multipliées les attaques contre les droits des femmes, instaurant un climat haineux (manifestations contre l’avortement et l’égalité des droits entre les sexualités, remise en cause de la notion de genre).
    Les féministes espagnoles appellent à une large mobilisation le samedi 11 janvier. Parce que nous ne sommes pas à l’abri de retours en arrière de ce type, le Planning Familial du Rhône apporte toute sa solidarité aux féministes espagnoles en appelant avec la Plateforme féministe 69 à un rassemblement :
    Samedi 11 janvier à 14h30
    devant la Mairie de Villeurbanne (proche du Consulat espagnol).
    Place du Docteur Goujon
    Métro Gratte-Ciel

    Nous vous invitons également à faire part de votre indignation au Consulat espagnol :
    1 rue Louis Guerin 69100Villeurbanne // Fax 04 78 89 89 25 // Mel :cog.lyon@maec.es

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