Le gouvernement espagnol Rajoy a annulé vendredi 20 décembre la loi autorisant l’avortement , sous couvert d’une loi organique de « protection de la vie et des droits de la femme enceinte ».
Il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social dominé !
En effet, il subordonne le choix des femmes au contrôle médical et social puisque cette proposition de loi prévoit l’autorisation d’avorter dans seulement 3 cas très précisément encadrés :
1. Grave danger encouru par la femme pour sa vie ou sa santé physique ou psychologique : le texte impose que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l’établissement pratiquant l’avortement.
2. Viol, à la condition que la femme ait déposé plainte.
3. Malformation fœtale, sous réserve de deux rapports médicaux - l’un sur la femme et l’autre sur le fœtus, qui confirmeront le motif d’interruption de grossesse.
Autre recul : les personnes mineures devront avoir obligatoirement l’autorisation de leurs parents pour interrompre une grossesse non voulue.
Ces deux dernières années en France et en Europe, se sont multipliées les attaques contre les droits des femmes, notamment le droit à disposer de leur corps :
En France, restructuration et fermetures de Centres d’Interruption Volontaire de Grossesse (CIVG) détériorant les conditions d’accès à l’avortement ;
Dépôt d’un amendement de l’UMP (le 20 janvier 2014) proposant de dérembourser l’IVG ;
Manifestations instaurant un climat haineux : contre l’avortement (notamment le 22 janvier 2014 à Paris) mais aussi contre l’égalité des droits entre les sexualités et contre les analyses basées sur la notion de genre ;
Rejet du Rapport Estrela par le parlement européen en décembre (rapport non contraignant qui proposait notamment un accès sûr et légal à l’avortement ainsi qu’à la contraception ou à l’éducation à la sexualité) ;
Initiatives de remise en cause du droit à l’avortement en Suisse, en Lituanie et au niveau européen actuellement ;
Et toujours des dispositions légales extrêmement restrictives et/ou des pratiques limitant de fait l’accès à l’avortement en Pologne, à Malte, en Irlande et en Italie.
Manifester, c’est aussi montrer notre soutien à toutes les femmes obligées de se rendre dans une autre région ou dans un autre pays parce que là ou elles vivent l’accès à l’avortement est difficile ou interdit.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info