En cette période estivale, il a été compliqué de trouver un-e avocat-e. L’association Demeurant Partout, à l’origine de cette occupation, n’a réussi que jeudi 21 à trouver une défenseuse, Me Hassid. Trois jours ouvrables avant le tribunal !
En toute logique, Me Hassid a donc demandé le report de l’affaire. Pas eu le temps de préparer le dossier, pas eu le temps de recevoir les familles. Et pas encore de réponse pour les dossiers d’aide juridictionnelle, ce qui aurait dû, d’après une circulaire, obliger le juge à "sursoir à statuer". Pourtant, celui-ci n’a cru devoir prendre en compte ni les arguments raisonnables, ni la circulaire.
Dans ces conditions, Me Hassid a refusé de plaider. Les familles, dont la plupart ne parlent que très mal français, se sont retrouvées à la barre, sans interprète. C’est une salariée de l’Alpil (une association historique pour le droit au logement sur Lyon) qui a témoigné de sa visite des lieux, et des situations des familles.
La plupart sont à Lyon depuis longtemps, cherchant un moyen de se loger décemment. Mais pour des Roms de Roumanie, le droit au logement à Lyon, comme dans le reste de la France, semble ne pas relever du droit commun.
Le projet du Grand Lyon pour l’immeuble semble, pour une fois, crédible. Et il s’agit de construire des logements sociaux, à bas loyer. Les membres de Demeurant Partout le savent, ainsi que les familles. Personne ne s’oppose à ces constructions. D’ailleurs, personne ne tient à ce que les familles restent dans cet immeuble. Les appartements y sont minuscules, et rien ne dit que les habitants aient forcément envie d’habiter tou-tes ensembles, dans un ghetto communautaire. Mais on sait que l’immeuble doit être vendu par le Grand Lyon à la société Batigère, qui devra réaliser ces logements sociaux, et que cette vente doit intervenir au mieux à la fin de l’année 2011. Largement le temps de chercher de façon concertée des solutions décentes de relogements pour les occupant-es.
Demeurant Partout a écrit une lettre dans ce sens au Grand Lyon. Cette lettre ayant été évoquée hier au tribunal, Me Bequet, l’avocat du Grand Lyon, a déclaré : « La réponse à cette lettre, vous l’avez : c’est cette assignation en référé. Il n’y aura pas d’autre réponse. »
Il y a moins d’un an, Gérard Collomb déclarait déjà : « Ma ville est confrontée au problème Rom depuis déjà 20 ans ».
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