La catastrophe sanitaire, annoncée depuis des mois par les militant.es et associations de terrain, n’aura pas mis longtemps à se matérialiser. Déjà cette année, la mise en danger de ces personnes s’est aggravée après des nombreuses remises à la rue (expulsions de squats) et la réforme de l’AME (Aide Médicale d’Etat). Cette réforme, sous couvert de « lutte contre la fraude », a pour conséquence la mise en place d’un délai de 3 mois de carence pour l’accès aux soins des personnes migrant.es. Si après les premières annonces concernant le confinement les préfectures ont choisi d’allonger les titres de séjours, aucune information n’a été donnée quant à l’accès aux soins et à l’ouverture des droits AME. De plus, ces allongements de titres de séjours ne seront effectifs que pour une durée de trois mois, ce qui ressemble plus à une mesure administrative qu’à une réelle préoccupation sociale.
Si les Centres de Rétention Administrative commencent à être évacués, c’est après que la situation soit devenue extrêmement dangereuse et intenable. Au CRA de Lesquin par exemple, les personnes retenues ont refusé de fréquenter le réfectoire, de peur d’être contaminées, et renoncent donc à s’alimenter. A l’heure actuelle, il est très compliqué de savoir ou ont été transférées ces personnes.
Ainsi l’Etat, dans sa chasse aux pauvres, montre une fois de plus son inconséquence par sa mise en danger des plus fragiles. De plus, la politique de verbalisation en cas de non-respect des règles du confinement est une aberration pour des personnes n’ayant pas d’autres solutions que la rue. Tout cela dans ce contexte de pandémie, que l’Etat prétend gérer, revient à une mise en danger de toute la population, et pire encore, laisser la situation tel quel sans prise en charge quand on est à la rue revient à une mise à mort annoncée.
>Café libertaire sur l’impérialisme et la guerre

D’où vient la menace de guerre ? Qu’est-ce que l’impérialisme, et comment le combattre ?
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